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Réouverture des aérogares inexploitées

Pourquoi c’est une bonne idée

L’Algérie a-t-elle dépensé d’immenses sommes pour réaliser ce genre d’infrastructures, sachant leur «inutilité» à très court terme ?

Le président de la République a sans doute étonné son monde en exigeant la réouverture de toutes les aérogares du pays, aujourd’hui inexploitées. Mieux, il a même insisté sur le fait que ces infrastructures devaient assurer au moins deux vols par semaine. Il convient de souligner que le chef de l’Etat fait référence aux aéroports du Grands Sud et des Hauts-Plateaux. On pourrait dire que Abdelmadjid Tebboune a fait là une injonction politique, dont il ignore l’impact économique négatif qu’elle peut supposer. Les spécialistes disent, à ce sujet, que les aérodromes fermés, l’ont justement été en raison de leur déficit. On ne peut pas ouvrir ce genre d’établissement si, au final, il n’existe quasiment pas de voyageurs. Deux raisons expliquent la désaffection des aéroports algériens, notamment ceux qui ont été fermés au trafic. Il y a d’abord les prix des billets, hors d’atteinte d’une bourse algérienne moyenne. Même lorsque Air Algérie et Tassili Airlines annoncent des réductions de plus de la moitié du coût du voyage, les citoyens ne se bousculent pas au portillon. La seconde raison qui justifie la fermeture de nombreux aéroports du Sud et des Hauts-Plateaux tient également de leur faible fréquentation, due spécifiquement, au fait que les régions desservies sont dépeuplées et ne présentent aucun signe d’attractivité économique.
Cela pour le constat. Mais pourquoi donc l’Algérie a dépensé d’immenses sommes pour réaliser ce genre d’infrastructures, sachant leur «inutilité» à très court terme ? La question est d’autant plus pertinente que l’on n’est pas dans une situation où un, deux ou trois aéroports affichent des problèmes de rentabilité. Plus d’une vingtaine sont concernés par ce «gaspillage» pourrait-on dire. Mais s’agit-il réellement de gaspillage ou alors d’une stratégie qu’on a abandonnée pour une autre, sans tenir compte des conséquences sur les populations des zones reculées, ni sur l’attractivité d’un très vaste territoire. Il est clair, en effet, qu’en prenant la décision d’établir plusieurs petits aéroports à travers le pays et notamment dans le Grand Sud, c’est pour une raison précise, qui consiste à raccourcir les distances et permettre aux Algériens, aux opérateurs économiques et aux visiteurs étrangers de pouvoir voyager d’un point à un autre, avec un maximum de gain de temps. Mais il semble qu’après la réalisation de ces infrastructures, l’on avait oublié la fonctionnalité à laquelle elles étaient destinées. On a tenté de les faire marcher à coups de subventions et à la première crise financière, on a baissé les bras. Résultats des courses : des milliards de dinars ont potentiellement été jetés par la fenêtre.
Le diagnostic de ce qui pourrait être un ratage étant fait par tous, quelle lecture pourrions-nous faire de la viabilité de la décision présidentielle de réveiller les petits aéroports ? La piste la plus plausible serait qu’une nouvelle clientèle viendrait donner du sens à l’exigence de Abdelmadjid Tebboune.
Ces nouveaux voyageurs ne sauraient compter parmi les populations locales des régions reculées seulement. Il est entendu que les clients qui disposeraient de moyens financiers à même de fréquenter ces aéroports jusqu’à les rentabiliser ont un nom : ce sont les touristes. à ce propos, le président de la République a fait une promesse qui n’a certainement pas échappé aux professionnels du tourisme. Il s’agit de l’allègement des conditions d’obtention du visa touristique. Pareille décision constitue, en effet, un formidable appel d’air pour les voyagistes algériens qui, faut-il le souligner, butent souvent sur une législation très astreignante en la matière. Et comme les deux millions de km2 du territoire algérien sont un musée à ciel ouvert, une promotion du produit Algérie attirerait assez vite des centaines de milliers de touristes. Pour leur déplacement, le pays dispose déjà d’infrastructures qu’il suffirait de mettre aux normes. Dans la foulée, les régions reculées gagneraient en visibilité, donc en attractivité et les citoyens de ces contrées auront l’opportunité de voyager par les airs et pas seulement deux fois par semaine. Cela pour dire que l’exigence du président de la République n’est pas dénuée de sens, mais répond certainement à une stratégie originelle que la rente pétrolière avait fait reléguer au second plan.

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