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Le «Yatnahaoue ga3e» dans l’histoire

Plaidoyer pour la raison

Le président de l’Etat vient d’annoncer –comme je l’ai compris- que l’Etat aidera à l’organisation d’élection propre et honnête sans y participer. Il en est de même du rôle de l’armée qui serait là pour accompagner le processus et empêcher toute interférence malsaine visant à faire capoter l’élection. On peut comprendre le souci de ne pas déclarer en apesanteur constitutionnelle si on devait amener jusqu’au bout le processus de «Yatnahaoue ga3e». J’ai toujours dit que la superstructure qui fait «marcher» l’Etat est pour l’immense majorité besogneuse et respectueuse de la norme. Il est vrai qu’il peut se trouver au sein de l’administration des personnes tapies dans l’ombre qui ont grappillé à la marge, le temps est un grand maître. et chaque chose en son temps. La conférence de demain qui aura l’immense privilège de contribuer à mettre sur les rails la deuxième République par la supervision de l’élection présidentielle, devra le faire-même s’il faut le répéter une fois- en toute objectivité avec le seul souci que l’Algérie gagne en dehors de toute ambition personnelle qui ferait apparaître cette solution comme un hold-up de plus au détriment du peuple par des personnes plus intéressées à se placer dans la nouvelle configuration en empruntant la légitimité du Hirak pour leur propre trajectoire. Il en est ainsi à tirer d’exemple de certains politiques, notamment de l’Alliance présidentielle qui – hier encore- soutenait bec et ongles le cinquième mandat d’un président grabataire. Je ne pense pas qu’ils aient fait une réelle introspection visant à mettre en évidence leur mea culpa. Dans tous les cas, le peuple de la Révolution tranquille du 22 février ne se laissera pas voler son utopie. Il chassera les nouveaux ripoux comme les précédents.

Le «Yatnahaoue ga3e» dans l’histoire
On dit que la révolution algérienne est comme la cavalerie russe. Elle met du temps à monter à cheval, mais une fois sellées ses montures, plus rien ne l’arrête ! Il en est ainsi de nos fulgurantes révolutions qui ont lieu d’une façon imprévisible. On remarquera que la révolution de Novembre a duré trop longtemps car le peuple qui a tant souffert, ne voulait pas d’une indépendance au rabais. En fait, tout au long de la colonisation il ne voulait pas de demi-solutions c’est-à-dire de fausses solutions proposées par les partis politiques de l’époque et oulémas qui s’accommodaient des miettes de liberté octroyées par le pouvoir. «Yatnahaoue ga3e», tel était le mot d’ordre des six historiques de la révolution
«Yatnahaoue ga3e», telles étaient les décisions du congrès de la Soummam de Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane aux offres de Lacoste Soustelle et Guy Mollet
«Yatnahaoue ga3e», telle était la réponse des présidents du Gpra Ferhat Abbas, Benyoucef Benkhedda aux offres fourbes de De Gaulle avec sa «Paix des braves». La Révolution tranquille du 22 février est aussi un tsunami dans la droite ligne de la révolution de Novembre. Le peuple veut un nouveau départ. Il devra cependant faire de la tempérance et arriver au but recherché par étapes en ne négligeant rien et en savourant cette autre victoire qui est celle d’organiser l’élection en dehors du pouvoir qui n’est là que pour dire à la face du monde que l’Algérie est gouvernée et qu’elle n’est pas en apesanteur et qu’elle s’en sortira seule avec la bienveillance de ses enfants soucieux d’aller à l’essentiel. A titre personnel, mon plus grand souhait, moi qui enseigne en tant que professeur depuis 40 ans, est de voir enfin le système éducatif sur les rails. Il ne faut pas croire que l’Algérie n’a souffert que des profiteurs, des voleurs insatiables qui ont même génétiquement généré des voleurs qui roulent en carrosse, sans avoir rien donné à l’Algérie. L’Algérie a souffert de responsables qui ont cassé le système éducatif, notamment ces vingt dernières années. On peut récupérer peut-être des fortunes volées, mais nous avons problématisé l’avenir de générations futures qui ont été mal formées. S’il n’y a pas de délit pénal en l’occurrence, il y a un jugement symbolique sévère du peuple à l’encontre de celles et ceux qui n’ont pas assuré la tâche difficile qu’ils ont acceptée.

Conclusion
Consolidons la nécessité rapide de l’élection car nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Beaucoup de parties malfaisantes, tapies dans l’ombre- et ceci en ne s’interdisant pas de parler de complot- attendent des dérapages-Soyons unis et rassurons les jeunes : Plus rien ne sera comme avant. Ils ont droit au bonheur. La Deuxième République c’est leur victoire, mais c’est aussi leur devoir que d’aller vers le travail bien fait qu’il faut réhabiliter, la compétence en dehors de toute autre combine, seule la compétence devra être notre guide.
Nous devons donner sa chance à cette Commission et nous jugerons sur pièce cette organisation en essayant de l’aider pour que le processus réussisse, notamment en faisant corps avec celles et ceux qui ont une ambition pour le pays. L’armée qu’on se le dise, est une armée du peuple qui n’a rien à voir avec les armées du tiers-monde ou même des pays arabes qu’il ne faut surtout pas prendre en exemple. Notre armée est la digne héritière de l’Armée de Libération nationale issue du peuple, du FLN, qui, en leur temps, ont étonné le monde à telle enseigne que des thèses se soutenaient aux Etats-Unis sur la révolution de Novembre. Le monde était suspendu à la sentence de mort de Djamila Bouhired de Djamila Boupacha dont le portrait fut immortalisé par Picasso…
Le peuple algérien du 22 février a une fois de plus étonné le monde par l’élégance des marches. Il a réhabilité les marches de la non-violence de Gandhi, de Martin Luther King. Nous n’avons pas de leçons à recevoir d’un Occident qui pense détenir un magistère moral. Nous frayons notre chemin d’une façon singulière et si par miracle l’Algérie tient encore debout, qu’elle n’a pas basculé dans l’horreur, c’est parce que tous autant que nous sommes Algériennes et Algériens, quels que soient nos bords (laïcs, islamistes, modernistes, même tentés par l’allégeance à l’ancienne puissance coloniale), nous connaissons les fils rouges que nous ne devons pas dépasser, car il s’agit de l’Algérie qui est gardienne d’un héritage indivis de trente siècles d’un récit historique, qui sans être exceptionnel, est le nôtre.

Belle fête à toutes les Algériennes et tous les Algériens.
Gloire aux martyrs

De Quoi j'me Mêle

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