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Le conseil consultatif du panel installé hier

Place à l’action !

On aura compris à travers les propos de Ammar Belhimer que le panel ne sera jamais une machine à «recycler le système».

L’heure était, hier, au Centre culturel Larbi Ben M’hidi, à l’explication, à l’argumentation et au débat. Bref, le panel a fait une démonstration de son aptitude à mener un dialogue sérieux et constructif. Face aux étudiants, venus dire leur désapprobation, et aux journalistes porteurs de questions «pièges», les principaux animateurs du panel ont eu l’attitude et le propos qu’il fallait, avec la force de persuasion que requiert ce genre de situation. Karim Younès et Ammar Belhimer ont réussi le tour de main d’amener leurs interlocuteurs sur le terrain du débat, les éloignant des affrontements stériles. En fait, l’installation du conseil consultatif de l’Instance nationale de dialogue et de médiation a permis de donner une forme au dialogue et les membres du panel n’ont pas attendu pour passer à l’acte et montrer, par la même, d’intéressantes capacités à répondre aux interrogations et défendre l’idée d’une présidentielle, dans les plus brefs délais. Le discours convaincu et convaincant de Ammar Belhimer sur la nécessité d’éviter toute tergiversation, dont la conséquence directe est le délitement de la situation politique, institutionnelle et sociale du pays, se recoupe avec la position de Ahmed Gaïd Salah. Mais Ammar Belhimer ne fait pas référence au chef d’état-major dans son propos. C’est un intellectuel racé et sûr de ce qu’il avance, qui déroule ses arguments. Affirmant n’être l’adversaire de personne en Algérie, Belhimer estime lors de la conférence de presse qu’il a animée à l’issue de la rencontre, que les partisans de la constituante ont le droit de s’exprimer, de même que les initiateurs des dynamiques de la société civile, et c’est à travers ces postures qu’il faille trouver une issue à la crise. Celle-ci est à portée de main, assure-t-il, avec une élection présidentielle qui ne devrait pas être une fin en soi, mais une étape, certes déterminante, mais qui devra être nécessairement suivie par l’ouverture de chantiers de réformes par le président élu. On aura compris à travers les explications de Ammar Belhimer que la mission du panel, assisté par le conseil consultatif, est très loin de ce qu’une partie de l’opposition semble penser, à savoir une sorte de «machine à recycler» le système. L’homme, qui n’a pas à rougir de son parcours intellectuel et militant, assume pleinement son rôle au sein du panel et affirme avec sérénité sa conviction quant à l’urgence d’une présidentielle, sans s’écarter des principes qui fondent le Mouvement populaire. C’est d’ailleurs, cet attachement à l’âme du Hirak qui anime les membres de l’Instance et qui les pousse à mettre à son service leurs expertises et leurs expériences. Dans l’état actuel des choses, il serait irresponsable de céder le terrain à des discours extrémistes. Car, faut-il le souligner, certains slogans, apparus récemment, amènent à penser que le temps ne travaille pas en faveur d’une issue pacifique et négociée. Aux affrontements verbaux, il risque de voir se succéder des comportements nuisibles à l’image même du Hirak. En cela, le conseil consultatif a certainement un rôle à jouer. En adoptant les revendications de l’ensemble des Algériens en faveur d’un changement de système, il faut aussi combattre les raccourcis que font certains cercles politiques pour agir sur la masse et obtenir l’abdication non pas du système, du régime ou du pouvoir, mais de la République. «L’Etat doit être sauvegardé», affirme Belhimer. Cela passe par une présidentielle qui ramènerait la stabilité, et c’est dans un climat serein et au sein des institutions de la République qu’auront lieu les changements qu’appelle le peuple. Le conseil consultatif est une sorte de gage donné à l’opinion sur le sérieux de la démarche de l’Instance nationale de dialogue et de médiation. Il apporte la profondeur dont a besoin tout processus de ce genre et ouvre des perspectives intéressantes sur la tenue du dialogue lui-même. Lequel, faut-il le souligner, n’est pas destiné à perdurer. Il faut le boucler dans les prochains mois pour ouvrir la voie à un retour à la légalité institutionnelle. Le dire ainsi paraît simple, mais pour convaincre une majorité d’Algériens, sceptiques, il faut savoir argumenter et être soi-même convaincu de la démarche. Si sur ce terrain, Belhimer a montré d’intéressantes capacités, cela suffit-il ? Assurément pas. Et il le sait. Aussi, dans son propos, hier, l’homme a montré un respect sans faille à la Constitution, mais le spécialiste qu’il est, a également démontré qu’il était envisageable de changer de gouvernement. Cela permet de donner le change aux Algériens qui ne veulent plus de l’actuel Exécutif, mais plus que cela, une pareille victoire placerait le panel sur la bonne orbite.

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