{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Tsunami politique en Algérie

Ouyahia jeté en prison

La peur au ventre, la justice aux trousses, bien des ministres sont saisis de « tremblotite » en voyant le fourgon cellulaire transportant Ouyahia franchir le portail de la prison d’El Harrach.

Une grande première dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Jamais la justice algérienne n’a frappé aussi haut et aussi fort. L’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été placé hier, mercredi, sous mandat de dépôt par le juge d’instruction de la Cour suprême et incarcéré à la prison d’El Harrach. La nouvelle a eu l’effet d’un tsunami dans les milieux politiques et économiques du pays. Pour la première fois, un Premier ministre algérien se retrouve en prison et quel Premier ministre ! Celui qui, pendant un quart de siècle fait l’alpha et l’oméga de la vie politique nationale. L’homme a été pourtant, accrédité par de nombreux observateurs comme étant au-dessus de tout soupçon mais c’est pour des affaires de corruption qu’il est allé en prison. Il y a seulement une année, il était pressenti comme celui qui allait présider aux destinées du pays en tant que président de la République. Il bénéficiait, du moins ses proches le laissaient entendre, du soutien de plusieurs chancelleries étrangères qui voyaient en lui un interlocuteur fiable et un partenaire crédible. Depuis le début du mouvement populaire, le 22 février, Ahmed Ouyahia est le premier homme politique de haut rang à aller en prison pour des affaires de corruption. Certes, trois autres grosses pointures ont été incarcérées à savoir le tout-puissant général Toufik, ex-patron des services de renseignement, Saïd Bouteflika, le frère de l’ex-président Bouteflika et Athmane Tartag, lui aussi ancien patron des services de renseignement. Mis sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Blida, le 5 mai dernier, ces trois prévenus n’ont rien à voir avec des affaires de corruption. Ils sont poursuivis pour «atteinte à l’autorité de l’armée» et «complot contre l’autorité de l’Etat». Mais dans le cas Ouyahia, il s’agit bien de corruption. Il a été entendu par le juge d’instruction près la Cour suprême dans «des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges». Certaines indiscrétions soutiennent que Ahmed Ouyahia s’est déjà préparé à cette issue et «c’est pour cette raison d’ailleurs qu’il a pris le soin de faire fuir sa famille en Espagne», avancent ces sources sans pour autant en confirmer les faits.
Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Depuis près de vingt ans, une rumeur circulait avec insistance sur les relations de l’ex-Premier ministre avec Tahkout. Qu’est-ce qui peut lier « l’irréprochable » puissant Premier ministre avec un homme qui venait de faire ses timides premiers pas dans les affaires ? A première vue, rien , sinon de la malveillance de ses détracteurs qui voyaient en lui un rival politique insubmersible, inoxydable et imperturbable.
Ouyahia a toujours adopté une attitude qui frise le mépris aussi bien vis-à-vis des citoyens que de ses homologues politiques. Ils ont beau l’affubler du peu flatteur qualificatif d’homme des «sales besognes», de «reptile sans principes» d’«associé de Tahkout», Ouyahia ne bronche pas et se met à répéter qu’il est «un commis de l’État».
Mais l’ascension fulgurante de ce même Tahkout, passant en un temps record, de la vente de fruits et légumes, au monopole du transport universitaire, pour aboutir sans transition au montage automobile, a éveillé voire renforcé l’idée qu’il bénéficie de puissants appuis en haut lieu. Et le « responsable » est tout désigné. Il s’agit de savoir maintenant où s’arrêtera l’ascenseur qui vient de commence par le haut ? La peur au ventre, la justice aux trousses, bien des ministres sont saisis de « tremblotite » en voyant le fourgon cellulaire transportant Ouyahia franchir le portail de la prison d’El Harrach. Et ils sont nombreux. En effet, d’autres responsables devaient comparaître hier et aujourd’hui, devant le juge d’instruction près la Cour suprême. En application des dispositions de l’article 573 du Code de procédure pénale, le parquet général près la cour d’Alger avait transmis à monsieur le procureur général près la Cour suprême, le dossier d’enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d’Alger, pour des faits à caractère pénal, à l’encontre des nommés: Abdelghani Zalène, Amar Tou, Boudjemaa Talai, Amar Ghoul, Amara Benyounès, Abdelkader Bouazghi, Karim Djoudi, Abdesslam Bouchouareb, Abdelkader Zoukh, Mohamed-Djamel Khanfar, Abdelmalek Sellal , a expliqué le parquet général près la cour d’Alger. « En raison de leurs fonctions au moment des faits, les susnommés bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par le texte de cette loi », a précisé la même source.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours