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Le docteur Mohamed-Lahcène Zeghidi, historien, à L’Expression

«On doit aller très vite»

Parmi les membres de l’Autorité nationale indépendante des élections, le docteur Mohamed-Lahcène Zeghidi, historien spécialiste dans l’histoire de la révolution algérienne, revient dans cet entretien sur le déroulement du processus électoral et l’importance de ce rendez-vous électoral.

L’Expression : Quelle est votre première évaluation de l’opération de révision des listes électorales ?
Mohamed-Lahcène Zeghidi : Les premiers constats font état d’un engouement important de la population pour les bureaux de révision des listes. En plus des personnes qui s’inscrivent pour la première fois, car ils ont atteint l’âge de voter, nous avons enregistré des inscriptions de citoyens cinquantenaires venus s’inscrire pour la première fois et leur nombre est important. Cela ne peut dénoter que de la conviction et du niveau de conscience acquis par les jeunes à travers le Hirak, qui, depuis le début exige un changement par le peuple, en plus de la confiance qui a été réhabilitée à travers l’installation de l’Anie, de la qualité de sa composition et des lois organiques qui lui permettent de mener à bien ses activités. C’est dans cette optique, et après les préoccupations des citoyens dans certaines communes, que le président et les membres de l’Anie ont décidé de prolonger le délai des inscriptions, qui, dès le lendemain de cette annonce, a engendré une réaction importante de la part des jeunes et moins jeunes, désireux de participer à la construction de l’Algérie de demain.

Que pensez-vous, des plaintes de certains candidats qui disent rencontrer des obstacles administratifs pour faire valider leurs formulaires de signatures, et appellent l’Anie à intervenir ?
J’ai beaucoup de respect pour tous les candidats, mais l’Anie n’a enregistré aucune plainte faisant état d’une quelconque négligence de la part de l’autorité ou de ses membres, notamment sur la distribution des formulaires. Nous avons mis tous les moyens à la disposition des candidats. Ceci étant, la loi organique des élections a clairement déterminé les personnes habilitées à valider les signatures, qui sont d’abord l’APC, les officiers de l’état civil, qui sont les huissiers, les notaires et les commissaires-priseurs. Ceci étant, les plaintes enregistrées dans quelques communes, concernent les secrétaires généraux, dans ce sens, la loi est sans appel, et confère à chaque candidat ayant subi un quelconque blocage ou désagrément administratif, le droit de déposer officiellement plainte auprès de la justice, accompagné de deux témoins pour prouver les faits, je peux vous assurer que la loi sera immédiatement appliquée. De ce fait, l’Anie est un outil d’accompagnement pour la réalisation d’un Etat de droit, et non une autorité de répression et de sanction. Elle est le représentant du peuple dans chaque bureau, institution de l’administration, consacrés aux élections, du fait qu’elle jouit des pouvoirs de quatre ministères. Dans ce sens, je peux vous dire que la justice sera intraitable dans ces cas, et nous souhaitons que les choses se passent de cette façon, afin de démontrer au monde que nous sommes un Etat de droit, notamment depuis la libération de la justice, qui fait un travail colossal dans la lutte contre la corruption.

Comment voyez-vous le dénouement de la situation de crise, du fait que le Hirak refuse fermement les élections et maintient les revendications et les préalables ?
Chaque citoyen est libre de prendre la position qu’il souhaite, ce n’est que de cette façon que la culture de la démocratie émergera dans notre société. Il y a eu des revendications qui n’ont pas été satisfaites, certes, mais nous sommes dans une phase de construction d’une nouvelle République, ce qui donnera au prochain président la force et la légitimité pour devenir l’outil central du changement. Et ce à travers les réformes des lois, dont la plus importante, est sans conteste la Constitution. On ne peut concevoir de rester sur cette situation de vide, devons-nous rester éternellement dans cette phase de blocage, politique, économique et social ? La sagesse nous impose en dépit de toutes les divergences, de rester mobilisés pour la construction de la mère patrie et la préservation de son unité et sa souveraineté.

A votre avis quelles sont les motivations qui pousseront les Algériens à aller voter le 12 décembre prochain ?
En plus des garanties mises en place, telles que l’indépendance de l’Anie de l’administration et du pouvoir, et le poids et les programmes des candidats, il y a les revendications du Hirak , notamment lors de ses plus grandes marches, celles survenues après le 1er mars. On a vu la détermination du peuple à faire tomber un régime qui a handicapé deux générations d’Algériens et a empêché l’Algérie de prétendre au rang qui lui revient au sein du concert des nations, car tous les Algériens rêvent aujourd’hui de voir leur pays recouvrir sa vraie valeur.
C’est de cette matrice que sont nées la fierté nationale et la chaleur patriotique des principes de Novembre, dont s’est abreuvé le Hirak, qui a durant ses marches, restitué la discipline, la grandeur de la fraternité de la révolution de Novembre dans la génération de 2019. Cette génération qui éblouit le monde à travers des marches grandioses et pacifiques, où jusqu’à présent aucun dérapage n’est à déplorer. De ce fait, le Hirak qui dure depuis 34 semaines devrait recevoir le prix Nobel de la paix, pour la plus longue contestation populaire pacifique dans l’histoire du monde.
Au demeurant, nous enregistrons l’intention de vote sur tout le territoire, car le peuple a compris que chaque jour qui nous sépare du 12 décembre 2019, est une grande perte pour l’Algérie dans tous les domaines. Il faut savoir que le 11 décembre 1960, la date qui a déclenché le compte à rebours pour l’indépendance de l’Algérie, suite aux manifestations qui se sont déclenchées le 9 du même mois dans tout le pays et qui ont amené le 12 décembre 1960 l’ONU à voter à l’unanimité, le droit du peuple algérien à l’indépendance.

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