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Experts et acteurs multiplient les alertes

«Notre économie est dans le rouge»

Selon l’économiste Youcef Benabdallah, dans une dizaine d’années et après avoir raté complètement son industrialisation et épuisé ses réserves, «l’Algérie sera à genoux».

L’Algérie vit une situation de «stagnation économique» grave qui risque, si elle venait à se poursuivre, de causer une déliquescence totale du tissu industriel national et à hypothéquer l’outil de production national. Cette alerte est donnée, depuis un moment déjà, par des experts, mais aussi par les acteurs de la sphère économique nationale.
L’Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) a été la première à évoquer la situation alarmante dans laquelle se débat l’industrie de fabrication des matériaux de construction, affirmant que la production a baissé de 70 à 80%. Conséquence de la baisse de production, 36 500 entreprises dans le secteur du Btph sont en voie de fermeture, a affirmé l’Agea précisant que l’emploi de pas moins de 175 000 ouvriers du Btph sont menacés. Il y a deux jours, c’est l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) qui a déclaré que l’économie nationale est confrontée à des «contraintes drastiques». «Au cours des derniers mois, plusieurs secteurs de l’économie nationale connaissent de graves difficultés dues notamment à la baisse importante des plans de charge, à la baisse constante de la demande sur les biens et services, ainsi qu’à la persistance des créances non recouvrées et à la difficulté d’approvisionnement en matières premières, pièces détachées ou intrants», a indiqué l’Union ajoutant que cette situation extrêmement difficile «hypothèque la vie de nombreuses entreprises». Hier, le professeur en économie Youcef Benabdallah a été des plus défaitistes. Invité de la Rédaction de la radio Chaîne 3, l’expert qui a affirmé qu’il y a une période de sévère austérité qui attend le pays dans le très moyen terme, soutient qu’il n’y a aucune mesure dans le sens de réforme structurelle qui a été prise, depuis l’éclatement de la crise en 2014.
«Le pays a complètement raté son industrialisation, a épuisé ses réserves ou elles sont en voie d’épuisement. Dans 10 ans, on n’aura plus rien à exporter parce qu’on n’a pas trouvé un moteur de croissance autre que les hydrocarbures et de ce fait l’Algérie sera à genoux. Un pays très appauvri. Il y a donc urgence des réformes», a prévenu le professeur Benabdallah. Pour ce dernier, les réserves de changes et le pétrole sont deux éléments d’un «faux débat», et l’Algérie doit passer «à autre chose».
Le pays doit impérativement produire de la richesse sans le pétrole et sans les réserves de changes. «C’est le chantier dur, difficile et douloureux qui attend les prochains gouvernants et le peuple algérien», a-t-il fait observer. «Aujourd’hui, l’Etat est en panne sur le plan financier, ce qui signifie une panne générale puisque toute l’économie est dans le même état», souligne Benabdallah qui précise que le pays est «dans le rouge» et la seule sortie de crise est de trouver un réel consensus. Pour l’expert, l’Algérie est un pays pauvre et doit impérativement générer des flux financiers correspondant à la productivité réelle de son économie, en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures. Pour remédier à cette situation et bâtir une économie nationale solide, il a recommandé de rétablir les équilibres financiers, notamment au niveau du budget de l’Etat, appelant à développer une capacité régalienne pour débusquer les réserves financières. Il s’agit également de réduire le déficit de la balance des paiements en réussissant la bataille de l’export à travers une production nationale solide et de qualité pour diversifier les recettes.
Enfin, Benabdallah plaide en faveur de l’orientation des IDE vers les secteurs permettant une transformation structurelle de l’économie nationale, précisant que le principal secteur devant être visé est le secteur industriel.
Mais toutes les recommandations d’experts sont loin d’être mises en œuvre étant donné la situation de crise politique que traverse le pays et qui dure dans le temps. De ce fait, les principaux moteurs de la croissance économique en Algérie qui sont aujourd’hui gravement affectés, risquent de s’éteindre l’un après l’autre.

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