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Aïd El Adha et rentrée scolaire à Tizi Ouzou

Les prix démoralisent les parents

Une tournée dans les différents lieux dédiés à la vente de bétail apporte une réponse on ne peut plus claire.

La hantise des dépenses faramineuses qu’impose la fête religieuse de l’Aïd El Adha a rebondi depuis quelques jours et les parents dont le revenu mensuel est moyen ou faible, sont véritablement désemparés dans la wilaya de Tizi Ouzou. Faut-il oui ou non acheter le mouton de l’Aïd quand bien même son prix dépasserait les 50.000 DA ? Et les vêtements neufs ? Les légumes et les fruits pour bien accueillir les invités le jour J ?
Le plein d’essence pour aller visiter les sœurs et les tantes mariées ? Ce sont là, entre au-tres, les questions qui tarabustent l’esprit de la majorité des pères et des mères de familles. Parmi les préoccupations premières des chefs de famille ces jours-ci, il y a d’abord la question décisive de l’achat du mouton de l’Aïd.
Une tournée dans les différents lieux dédiés à la vente de bétail apporte une réponse on ne peut plus claire. Il n’y a pas de rush sur le mouton de l’Aïd à moins de 10 jours de cette fête religieuse grandiose. Les éleveurs sont d’ailleurs, à leur tour, pris de court devant le fait que le mouton soit boudé de cette manière. Ils sont ainsi obligés de revoir à la baisse le prix du mouton. Mais de combien faut-il diminuer le prix en question sans pour autant vendre à perte ?
La question est cruciale car les éleveurs attendent avec impatience la veille de l’Aïd El Adha pour tenter de rentabiliser toute une année d’efforts car, comme tout le monde ne le sait pas, élever des moutons n’est pas du tout une sinécure, tiennent-ils à rappeler.
C’est la raison pour laquelle il y a un seuil minimal du prix du mouton sur lequel aucune concession ne peut être faite. En tout cas, un mouton « digne de ce nom » et qui satisfera les plus gourmands des personnes, ne peut être acheté à moins de 60.000 DA. Mais ceux qui veulent égorger le mouton de l’Aïd juste par tradition et « pour la forme », peuvent en avoir un pour moins de 45.000 DA. Mais rien ne garantit qu’une bête, achetée à ce prix, va rassasier toute la famille le jour J. Quant à ceux qui n’optent pas pour le mouton, et ils sont de plus en plus nombreux, ils se rabattent sur la viande de bœuf. Parfois, en achetant carrément une bonne quantité de viande.
Dans le dernier cas, et c’est très fréquent, il s’agit du regroupement de plusieurs familles, notamment celles habitant dans le même quartier, pour acheter quasiment un bœuf à égorger le jour J. et à partager équitablement. La seconde hantise de la fête de l’Aïd El Adha et elle n’est pas des moindres, c’est l’achat des vêtements de l’Aïd. Si on peut se passer du fameux mouton, on ne peut en revanche, ne pas acheter des vêtements neufs pour l’Aïd. Ce n’est pas du tout dans la logique des choses. Il s’agit dans la quasi-totalité des cas d’une chose sacrée. Il va sans dire que là aussi, certains parents sont contraints d’emprunter de l’argent pour faire face à cette lourde charge financière. Surtout pour les parents qui ont plusieurs enfants à charge.
Il faut au minimum
10.000 DA pour vêtir décemment un enfant ou une fillette de la tête jusqu’aux pieds. Quand on sait que la paire de chaussures la moins chère est affichée à 3000 DA, on imagine facilement le montant global de la facture qui attend les parents. D’ailleurs, contrairement à la veille de l’Aïd El Fitr dernier, les magasins de vente d’habits pour enfants ne sont pas vraiment pris d’assaut ces jours-ci dans la ville de Tizi Ouzou, a-t-on constaté. Ceci reflète amplement les difficultés financières dans lesquelles se débat la majorité des foyers.
Les frais parallèles à cette fête de l’Aïd ne sont pas non plus pour arranger les choses.
Les factures d’électricité viennent de tomber. Il faut aussi emmener les enfants à la plage, avec tous les frais y inhérents, au moins deux fois par semaine sans oublier les fêtes de mariage et de circoncision qui se multiplient en pareille période.
Et à chaque fête, il faut dépenser au moins 5000 DA qui équivalent à l’achat de l’indispensable cadeau, à la somme d’argent à remettre à la mariée car c’est une tradition sacrée, celle-là aussi, etc. C’est donc une période qui engendre beaucoup de stress aux parents qui n’ont pas les moyens de « leur politique ». Il faut donc qu’ils s’ingénient à expliquer à leurs enfants que l’argent, le mouton ou les nouveaux habits ne font pas le bonheur. Et pour cela, il faudrait qu’ils rappellent aussi la fameuse citation qu’« après la fête, on se gratte la tête ». Mais, les enfants vont-ils se laisser convaincre facilement par une telle philosophie de vie ? Rien n’est moins sûr. Surtout à notre époque.

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