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Gouvernement, Constitution, Parlement et dialogue

Les priorités du chef de l’Etat

A-t-il l’intention d’entamer le dialogue avant de lancer les chantiers de réforme ou va-t-il choisir plutôt de surprendre avec ses premières décisions?

Proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 12 décembre avec 58,15%, des voix, Abdelmadjid Tebboune prêtera, avant la fin de cette semaine, serment, entamant dès lors, son quinquennat en tant que 8ème président de la République. Celui qui a choisi comme slogan de campagne «Engagés pour le changement, capables de le réaliser», a présenté un programme qui s’articule autour de 54 points qu’il devra, donc, honorer. A commencer par trouver une solution à la crise politique que traverse le pays. Le nouveau locataire d’El Mouradia qui avait affirmé détenir les solutions pour sortir l’Algérie de l’impasse avait également soutenu que la présidentielle «n’est pas la solution à la crise politique que traverse le pays, mais le début de la solution qui doit appeler d’autres démarches». Quelle sera la première démarche que va entreprendre Abdelmadjid Tebboune ? Le président, fraîchement élu, a, dès son premier discours, tendu la main au mouvement de protestation populaire qui se poursuivait, le jour-même de la proclamation des résultats pour la présidentielle. Invitant les contestataires au dialogue, Abdelmadjid Tebboune a-t-il l’intention de se lancer dans les conciliabules avant d’engager les chantiers de la réforme ? Va-t-il choisir plutôt de surprendre avec ses premières décisions afin de démontrer sa réelle volonté d’aller vers un profond changement, revendiqué depuis le 22 février dernier par le peuple ? La composition du prochain gouvernement sera, à ne pas en douter, le premier test. Il optera certes, pour de jeunes ministres, il l’a lui-même annoncé, mais seront-ils choisis uniquement pour leur compétence ou également pour leur appartenance partisane ? Car il ne faut pas se leurrer, Abdelmadjid Tebboune devrait aussi composer avec la nouvelle cartographie politique du pays. Candidat, il avait insisté sur le fait que la grâce présidentielle ne pouvait toucher les condamnés pour corruption, laissant ainsi entrevoir une possible libération des détenus, mis en prison durant ces mois de protestation. Une action qui va certainement servir le nouveau président et donner plus de chance au dialogue, auquel il a appelé, d’être entamé. Le nouveau élu à la magistrature suprême a promis une large révision de la Constitution. Un chantier qui prendra du temps pour être finalisé, surtout qu’en fin de processus, il nécessite une validation passant par un référendum national. Ce qui n’est pas le cas pour la loi électorale, dont la révision a également été promise par Tebboune. Le Parlement pourrait valider cette révision. Or, quelle légitimité conservent les deux chambres après l’humiliation subie par les deux partis majoritaires ? Le FLN et le RND, qui revendiquaient être les premières forces politiques du pays, ont obtenu, solidairement, un peu plus qu’un demi- million de voix, se classant à la quatrième place, bien derrière le candidat libre, le parti Al Bina et celui de Talaïe El Hourriyet. Abdelmadjid Tebboune va-t-il alors opter pour des législatives et des sénatoriales anticipées avant d’entamer les révisions des lois ou va-t-il permettre à l’actuel Parlement de terminer son mandat ? Le maintien des députés et sénateurs, issues dans leur majorité du FLN et du RND, deux partis répudiés par les Algériens dès le début de la grogne populaire, risque fortement de perturber le dialogue menant à la stabilité tant souhaitée pour l’Algérie. Et c’est là le premier engagement et défi de Abdelmadjid Tebboune: dialoguer avec le mouvement de protestation en entreprenant des mesures d’apaisement.
Le nouveau président qui a déclaré : «Je m’adresse directement au Hirak, que j’ai à maintes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d’amorcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie et seulement l’Algérie», considère que c’est «le Hirak (qui) a remis l’Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant ainsi de l’aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple». Abdelmadjid Tebboune qui a dit : «Je ne reconnais que le peuple algérien», va-t-il réussir à être à la hauteur de ses attentes et ses espérances ? Finira-t-il par rallier tous les Algériens autour d’un seul combat : celui de construire l’Algérie de demain ?

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