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Les «pécheurs-plaisanciers» sont toujours privés de sortir en mer

Les oubliés du déconfinement

La plaisance et la pêche sont pour certains une passion et une façon de s'évader. Pour d'autres, c'est un gagne-pain. Ils se demandent «ce que fera l'Etat pour leur permettre de nourrir leurs familles».

L'impact économique négatif de la crise sanitaire est beaucoup plus important que ce que l'on croit. Plusieurs familles, qui dépendent du travail informel sont touchées par cet état de fait, notamment celles des «plaisanciers-pêcheurs» exerçant dans la capitale, Oran et Tipasa. Contrairement aux pécheurs amateurs des autres wilayas côtières et aux pécheurs professionnels, il leur est interdit de sortir en mer. Ce choix motivé pour des raisons de sécurité sanitaire, menace leur gagne-pain. Leur cauchemar a commencé à la mi-mars, depuis l'interdiction des activités nautiques et de la navigation de plaisance en raison de la propagation du coronavirus. La mesure de réouverture progressive des plages qu'ils attendaient avec impatience n'avait pas pris en compte leur cas. «Les pécheurs amateurs», ne cessent, depuis, d'ailleurs, de monter au créneau pour faire entendre ce qu'ils endurent, pour cause d'«inactivité». Pour faire entendre leurs voix, ils ont observé plusieurs sit-in. Ils se disent «victimes d'une injustice». «Un plaisancier-pécheurs» rencontré, jeudi dernier devant le bureau du Sport nautique d'Alger (SNA), sis à la pêcherie d'Alger, a battu en brèche l'argument du coronavirus. Il s'est dit étonné du fait qu'il leur est interdit de sortir en mer, alors que «le risque est beaucoup moindre par rapport à l'activité de la pêche professionnelle».
«Les pécheurs professionnels» poursuit-il «sont à plus de 12 personnes dans une embarcation, alors que nous, on sort à deux où à trois maximum par barque». Ce sont plus de 320 barques de plaisance qui restent amarrées depuis plus de 10 mois au port de la pêcherie d'Alger. L'interdiction de sortie en mer touche, en plus de ce port, celui de Sidi Fredj, La Madrague. Plusieurs «plaisanciers-pécheurs» approchés, réclament des aides de l'Etat pour la couverture partielle des charges qui constituent, désormais, un lourd fardeau qui pèse sur eux, en sus des grosses pertes induites par la suspension de leur activité, à cause du
Covid-19. Ils réclament «le gel temporaire des impôts dont ils s'acquittent annuellement.» Ils se demandent «ce que fera l'Etat pour leur permettre de nourrir leurs familles.» Pour faire entendre leurs voix ils font circuler une pétition qui n'a réuni que très peu de signatures.
C'est ce que nous avons appris de Abdeldjalil Guerroumi, président de l'Association du sport nautique d'Alger. Contacté hier matin, celui-ci nous a déclaré que «les autorités concernées se doivent de les écouter avant de prendre des mesures extrêmes». Cela avant d'ajouter que «l'absence de loi rend la pratique de cette activité compliquée». L'intervenant s'est désolé du fait que «des plaisanciers-pêcheurs‘' se retrouvent obligés de braver tout les interdits pour gagner leur pain. La pertes de revenus a, en effet, poussé plusieurs d'entre eux à mettre leur vie en péril pour sauver celle de leurs familles. Ils ne se lassent pas de tenter de passer à travers les mailles du filet des garde-côtes, en se rendant dans les plages isolées et dangereuses, bien que cela demeure strictement «interdit». Interdit de sortir leur barque des ports, des pécheurs-plaisanciers ont trouvé une autre stratégie pour attraper des poissons dans le but de les vendre aux revendeurs et restaurants. 

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