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Le FLN et les islamistes assistent passifs au déroulé du scrutin du 12 décembre

Les orphelins de la présidentielle

Aucun président de la République n’a résisté à cette tentation de contrôler ce parti historique devenu une redoutable machine politico-administrative.

Un parti, le FLN, et une mouvance, les islamistes, représentant l’essentiel du paysage politique algérien assistent atones et aphones aux préparatifs de la présidentielle prévue le 12 décembre prochain. Une situation inédite pour ces deux acteurs qui, en pareilles circonstances par le passé, jouaient les principaux rôles. Peut-on concevoir l’élection d’un président de la République en dehors de la sphère Flniste ? C’est une première pour ce parti dont les pouvoirs successifs en ont fait depuis 1962 une redoutable machine politico-administrative. Une vitrine idéale pour la rapine, la dilapidation et la corruption. Aucun président de la République n’a résisté à cette tentation de contrôler ce parti historique créé par des hommes mythiques de la révolution. Evidemment, en s’appropriant «le burnous du FLN» on s’affranchit de toute critique, de tout soupçon pour s’attribuer de fait une légitimité historique qui ouvre les portes à tous les abus d’autorité. «Le pays c’est nous qui l’avons libéré et donc nous avons le droit de vie et de mort sur la vie de toute une nation». Confortablement assis dans cette posture de parti-Etat et n’a rien vu venir du déluge du 22 février qui l’a emporté. Insulté, décrié, sali et rejeté par les marcheurs, le vieux parti a été jeté à la vindicte populaire. Suprême châtiment, deux des secrétaires généraux, Djamel Ould Abbès et Mohamed Djemaï, se retrouvent en prison en compagnie d’une dizaine de ses ministres. Jamais depuis sa création en novembre 1954, le FLN ne s’est retrouvé dans une situation aussi humiliante. Même au début de l’ouverture démocratique quand il a été balayé par l’ex-FIS dissous durant les législatives de 1991, il trouvait le moyen de tenir tête à la déferlante islamiste par la force de l’argument et du débat politique avec à sa tête un certain Abdelhamid Mehri. A chaque bouffée de colère dans le pays, le FLN cède, mais finit toujours par se relever. Il est à chaque fois désigné à l’unanimité, par le peuple, principal responsable de la débâcle. On réclame sa mise à mort même sans sa dissolution. S’ensuit alors une période de troubles qui permet au FLN de se faire oublier avant de se requinquer. Rappelons-nous d’octobre 1988, décembre 1991, ou des législatives de 1997. Le vieux parti retrouve toujours le centre de gravité du pouvoir, s’y agrippe pour se redresser. Cette fois-ci, la donne est tout autre. Ce centre de gravité n’existe apparemment plus. Aujourd’hui, il suit des yeux, la mort dans l’âme, le déroulé de l’histoire d’une nouvelle Algérie qui s’écrit sans lui. Il n’a pas de candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain et n’arrive même plus à décider lequel des cinq va-t-il soutenir. Il lui sera très difficile de se relever cette fois-ci et même s’il réussit le miracle, ce ne sera plus le FLN au rôle pivot dans les rouages de l’Etat. Sortie de la ruche, l’abeille devient un simple insecte. Tel sera probablement le sort du vieux parti. «Le vieillesse est un naufrage», disait le général Charles de Gaulle.
La mouvance islamiste, n’est certes, pas dans une aussi grave crise, mais elle est dans la même posture passive face à des événements politiques déterminants pour l’avenir du pays. Laissés en rade par la vague du Mouvement populaire, sur laquelle ils ont raté le surf, les islamistes se murent dans le silence au point de se confondre avec un underground salafiste extrémiste, aux contours inconnus en Algérie.
Cette disparition des radars est-elle une attitude tactique? Un manque de visibilité de la scène politique qui les confine à la prudence? Ont-ils épuisé la totalité de leur personnel politique au point de ne plus pouvoir offrir de figure consensuelle ? Que nous préparent-ils? Tout comme le FLN, ils n’ont pas de candidat déclaré et ne soutiennent aucun des cinq officiellement en compétition pour El Mouradia. Mais il ne faut pas se méprendre. La véritable force de cette mouvance est dans son insondable patience. Les islamistes savent attendre. Car après la présidentielle viendront nécessairement les législatives et c’est dans ce virage qu’ils attendent. Le cas des Frères musulmans qui se sont offert un président en Egypte avec Mohamed Morsi avant d’être balayés du pouvoir, les incite à la prudence. On contrôle le Parlement et le reste viendra. A ce titre l’agenda turc semble bien les inspirer.

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