Les étudiants marchent toujours

Furieux, pacifiques et déterminés, ils étaient nombreux au rendez-vous. Des étudiants venus des quatre coins d’Alger, ont investi les rues de la capitale. Armés de drapeaux, de sourires et d’espoir, main dans la main, ils ont marché durant des heures. «Juges de la République, les étudiants sont avec vous», ont scandé haut et fort les jeunes. Ils ont dénoncé avec force les violences qu’ont subies les magistrats à la cour d’Oran. Ce mardi intervient en pleine grève des juges, la publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle et le débat de l’avant-projet de loi sur les hydrocarbures à l’Assemblée populaire nationale. Les revendications du mardi sont identiques à celles du vendredi. Sachant que depuis les dernières semaines, la mobilisation citoyenne prend de plus en plus d’ampleur. A présent, les étudiants marchent côte à côte avec les citoyens.
La marche a fait une halte au niveau de l’APN, histoire de marquer la réprobation des marcheurs pour la loi sur les hydrocarbures.
Les manifestants ont accusé le Parlement de complicité avec le gouvernement. Ils ont scandé des slogans hostiles au projet de loi de finances 2020, le qualifiant d’illégitime, notamment dans ce contexte politique assez critique. Les uns et les autres se demandaient comment un gouvernement, rejeté par le peuple, propose et adopte des lois de souveraineté dans ce contexte ? Dans un autre sillage, il est important de souligner que les étudiants ont pu manifester librement, sans aucun affrontement avec les services de sécurité qui ont juste encadré la marche. « C’est le 3e mardi, où les services de sécurité nous laissent marcher sans nous interpeller », lance un étudiant, en indiquant que leur comportement a changé. « Ils ont changé de stratégie, je ne crois pas que c’est une mesure d’apaisement », dit-il. Aucune répression ni interpellation n’ont été signalées.
Pour ce mardi, les manifestant ont, comme de tradition, ces dernières semaines, marché dans le calme et sans crainte d’être interpellés, puisque les services de police étaient restés discrets. Du coup, la manifestation s’est déroulée dans la sérénité, le calme et la sécurité. Leur discours est unanime, ils refusent tous de dialoguer, de participer et surtout de donner une légitimité au gouvernement en place. Ils promettent de revenir chaque mardi et chaque vendredi jusqu’à satisfaction de toutes les revendications, à leur tête la libération des détenus, dont certains sont des étudiants... Sur un autre chapitre, on rappelle que la manifestation a commencé en début de journée, vers 11 h du matin, où les manifestants commençaient à se regrouper, enthousiastes et déterminés. Ils brandissaient des drapeaux et les photos des détenus. Ils ont marché de la place des Martyrs à la place Maurice-Audin en passant par la rue Larbi-Ben M’hidi, l’avenue Pasteur et le boulevard colonel Amirouche.