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Ils s’opposent à la présidentielle au risque de conduire le pays vers l’impasse

Les enfants gâtés de la République

Ils se comportent avec l’avenir de la République, comme joueraient des enfants avec une grenade armée trouvée dans un terrain vague.

L’élection présidentielle est une donne incontournable dans l’agenda politique du moment. Il est inconcevable d’imaginer une autre voie, sachant les facteurs endogènes et exogènes qui ne manquent pas de complexifier la situation du pays à tout point de vue. L’état des lieux au double plan économique et social, ainsi que les enjeux régionaux qui rappellent l’urgence d’un positionnement de l’Etat pour sauvegarder l’inviolabilité de la souveraineté nationale, obligent à rendre impossible toute démarche «politicienne», dont personne ne peut soupçonner les conséquences à court terme.
Il faut dire que le pays est construit politiquement sur une ossature partisane frêle, dont une bonne partie s’en trouve déjà disqualifiée, alors que le reste fait montre, au quotidien, d’une immaturité caractérisée. Face à une nuée partisane, dont on ne peut délimiter l’ancrage populaire et qui offre en spectacle ses divergences au lendemain de chaque conférence dite d’unité, il serait dangereux de lui confier exclusivement le pays. Les partis ont certes un rôle essentiel dans tout système politique, mais encore faut-il que leurs dirigeants sachent faire la différence entre la «vraie vie» et les «jeux d’enfants». On a bien vu pas mal de formations politiques s’entendre sur un «plan de sortie de crise» pour s’en détourner au profit d’une multitude de petits plans partisans, voire individuels.
Les leaders politiques se sont réunis plus d’une dizaine de fois depuis l’éclatement de la crise, mais à aucun moment ils n’ont été en connexion avec l’ensemble des Algériens. Ces derniers ne cherchent pas de beaux discours, mais une véritable issue à la crise. Tout le monde aura, en effet, constaté les gesticulations des chefs de parti pour les entendre dire «chaque parti conserve son autonomie et peut décider ce qu’il veut». Des milliers d’heures de réunion qui n’auront servi à rien, puisque personne ne se sent obligé de quoi que ce soit. Et ce sont ces partis-là qui prétendent lancer les bases d’une deuxième République, sans l’aide de personne et sans «filets de sécurité».
C’est exactement ce que cherchent à faire les partis de la convergence démocratique et même les autres. Ils se comportent avec l’avenir de la République, comme joueraient des enfants avec une grenade armée trouvée dans un terrain vague. Ce qu’ils promettent aux Algériens est impossible à réaliser, pour la simple raison qu’ils ne savent pas eux-mêmes dans quelle galère ils engagent le peuple. Au lieu de mobiliser les Algériens dans le sens d’une surveillance stricte de la présidentielle, ils chahutent le processus engagé par l’Instance de Karim Younès et «s’amusent» à compter les points et les slogans. On ne construit pas une nation à coup de slogans et la politique n’est pas une succession de révolutions, sans objectif précis.
Ces partis qui s’offusquent de questions de détail et rament «bêtement» à contre-courant, doivent pourtant savoir que «personne n’a le pouvoir d’interrompre ou d’entraver la marche de l’Algérie et l’empêcher d’atteindre son objectif», comme l’a indiqué le chef d’état-major dans son discours de jeudi. Faire barrage au retour à la légalité consiste à exposer le pays à un grand danger.
Il ne suffit pas de voir le quotidien des Algériens sur six mois. Il faut voir plus loin, une année et plus sans président, n’est «supportable» que pour des esprits anarchistes. Le chef d’état-major n’a de cesse de l’affirmer, mais il semble que nos «politiques» ne veulent entendre que ce qui les arrange. Ils se braquent sur un mot, un fait et construisent leurs «châteaux de cartes» autour. Ils donnent l’impression de ne pas comprendre l’importance du moment. Ils pensent pouvoir «gagner», mais le pourront-ils sur le cadavre de l’Algérie ? Le propos est sans doute dur, mais l’enjeu de l’heure est tout aussi terrible. Comment peut-on, avec cette légèreté, jouer aux «petits enfants gâtés» et oublier qu’il y va de l’avenir d’un pays qui a donné un million et demi de martyrs pour se libérer, des dizaines de milliers d’autres pour sauvegarder le caractère républicain de l’Etat et 126 autres martyrs pour recouvrer toutes ses dimension identitaires ? Faut-il encore sacrifier une autre génération ? On fait la politique pour consolider pacifiquement une révolution, pas pour mettre les choses à plat et faire passer par perte et profit, des millions de martyrs.
A voir la situation actuelle, force est de constater que les attentes populaires ont été satisfaites et «des étapes considérables franchies sur la voie de garantie du bon déroulement de cette importante échéance nationale», comme le relève justement le chef d’état-major. «Il n’y a pas de place en Algérie pour les ennemis de Novembre, soit vous êtes avec l’Algérie, de manière claire et courageuse, soit vous êtes avec ses ennemis», a-t-il encore lancé dans son dernier discours. Il n’est pas question de douter du patriotisme de qui que ce soit, mais la situation impose de ne pas «jouer aux petits enfants»…

De Quoi j'me Mêle

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