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«Les dividendes» d’une présidentielle transparente

La mise en place de la régionalisation doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement.

Cette contribution est un hommage à feu le professeur Majid Ait Habouche, de l’université d’Oran, décédé après une longue maladie, en ce mois de septembre 2019, qui a été mon étudiant, ainsi que son épouse, et dont j’ai eu l’honneur de diriger sa thèse de magister en 1983 sur l’aménagement du territoire «et qui depuis» a mis en place un des plus grands laboratoires de recherches en Algérie dans ce domaine avec de nombreux travaux opérationnels entre 1984-2019. L’étudiant a dépassé son maître dans ce domaine et j’en suis fier, comme cette jeunesse dynamique que j’ai formée de 1974 à ce jour durant 40 années de carrière, étant convaincu que sans la bonne gouvernance et la considération de la science aucun pays n’a d’avenir avec l’avènement de la quatrième révolution économique mondiale 2020-2040, tant dans le domaine économique que militaire. L’objectif stratégique de l’Algérie, horizon 2020-2030 est d’éviter que plus de 95% de la population vivent sur moins de 10% du territoire et avoir une autre vision de l’aménagement de l’espace. Nous assistons, hélas, à des constructions anarchiques avec le manque d’homogénéisation dans le mode architectural, un taux accéléré d’urbanisation avec des bidonvilles autour des grandes villes et le risque de l’extension de nouvelles formes de violence à travers le banditisme et de maux sociaux comme la drogue et la prostitution.
Il suffit de visiter toutes les wilayas, sans exception, pour constater des routes, des infrastructures et des ouvrages d’art qui ont coûté à la collectivité nationale plusieurs dizaines de milliards de centimes inutilisables en cas d’intempéries, des routes éventrées à l’intérieur des villes où la plupart des autorités se complaisent uniquement aux axes principaux visités par les officiels, des ordures qui s’amoncellent depuis des années à travers la majorité des quartiers périphériques, des logements que les citoyens refont, surtout les secondes œuvres avec des VRD non finies, des espaces verts qui font place à du béton, la construction d’unités dangereuses et polluantes près des villes, des sites touristiques, près des côtes, contenant plusieurs centaines de lits et qui déversent à la mer leurs déchets sans compter le manque d’eau pour l’hygiène.
La notion de région est extrêmement variable : la régionalisation pouvant se réaliser au sein du pays ou bien par le regroupement d’un ensemble d’Etats dans une zone géographique particulière ou sur la base d’intérêts ressentis comme communs ce que les économistes qualifient d’intégration régionale. Aussi, la régionalisation peut prendre des formes très différentes selon les pays, allant de la décentralisation au quasi fédéralisme.
Je définirai la régionalisation économique à ne pas confondre avec l’avatar néfaste du régionalisme, comme un mode d’organisation de l’Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique propre, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendant de l’Etat régulateur central pour les grandes orientations stratégiques tant politiques qu’économiques, cette autonomie étant donc encadrée par l’autorité nationale. Toute régionalisation appelle les questions fondamentales suivantes : compétences des régions ; règles de composition et de fonctionnement des assemblées et exécutifs régionaux ; ressources des régions ; relations avec le pouvoir central ; modalités de transfert aux pouvoirs régionaux et enfin concertation entre régions. D’une manière plus générale, la mise en place de la régionalisation doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l’argument de base résidant dans la proximité géographique.
Cela signifie qu’il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu’une solution nationale. Selon les théories régionalistes, la diversité des situations locales impose une diversité de solutions pour s’adapter aux conditions locales spécifiques. La régionalisation économique couplée à une réelle décentralisation supposant une clarté dans l’orientation de la politique socio-économique évitant des tensions et conflits entre le pouvoir local et central et des concurrences entre le centre et la périphérie permettrait un nouveau cadre de pouvoir avec des nouveaux acteurs, de nouvelles règles et de nouveaux enjeux avec des nouvelles stratégies élaborées. Elle devrait favoriser un nouveau contrat social national afin d’optimaliser l’effet de la dépense publique et rendre moins coûteux et plus flexible le service public. La création d’un nouvel espace public génèrerait une nouvelle opinion publique, voire une nouvelle société civile.
Pour l’Algérie, il s’agit de procéder à une autre organisation institutionnelle, qui ne sera efficace que sous réserve d‘objectifs précis, d’opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques.
Cette organisation institutionnelle implique d’avoir une autre organisation tant des ministères que des wilayas par des regroupements évitant les micro-institutions, l’éparpillement des ministères et également des wilayas étant budgétivores devant être regroupées en adéquation avec ceux des ministères. Les règles d’organisation et d’administration du territoire dans le cadre d’une vision stratégique s’imposent en urgence ,incluant la protection de l’environnement, souple dans son organisation, dont le rôle essentiel est la prospective du territoire en évitant le centralisme administratif, afin de construire un socle productif sur plus d’individus et davantage d’espace. Il convient de prendre le soin de ne pas confondre l’espace géographique avec l’espace économique qui, intègre le temps, l’espace étant conçu comme surface, distance et comme ensemble de lieux. La recomposition du territoire s’inscrit dans un vaste projet inséparable des réformes structurelles à, tous les niveaux en cours. La conception volontariste étatiste de l’aménagement du territoire en Algérie, fondée sur la fameuse théorie des pôles de développement ou de croissance entraînants, a été un leurre et n’a pas eu les effets escomptés. L’aménagement du territoire ne peut être conçu d’une manière autoritaire, interventionniste, conception du passé, mais doit être basé sur la concertation et la participation effective de tous les acteurs sociaux.
L’efficacité de ces mesures d’aménagement du territoire pour favoriser les activités productives, implique la refonte des finances locales et des taxes parafiscales sans laquelle la politique d’aménagement du territoire aurait une portée limitée devant s’appuyer sur le système de péréquation entre les régions pauvres et riches qui doit être prise en compte par les pouvoirs publics évitant l’esprit centralisateur jacobin largement dépassé. La structure qui me semble la plus appropriée pour créer ce dynamisme, ce sont les Chambres de commerce régionales qui regrouperaient l’Etat, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche autour de quatre à cinq pôles régionaux tenant compte du Sud-Est et du Sud-Ouest. L’action des Chambres de commerce, lieu de concertation, mais surtout d’impulsion pour la concrétisation de projets serait quadruple :
a- premièrement, dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites confiés à des agences de promotion immobilière publiques et privées ;
b- deuxièmement, l’avenir appartenant à la science et ce dans tous les domaines économiques et militaires, sans laquelle aucun développement n’est possible en ce XXIème siècle, mettre à la disposition des sociétés une main-d’œuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs, aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires et des centres de recherche, évitant ce mythe d’une université par wilaya. Exemple la Chambre de commerce offrirait un poste pour 10 candidats en formation, les 90 % non retenus ne constituant pas une perte pour la région. L’apprentissage en dynamique est un capital humain pour de futures sociétés qui s’installeraient dans la région ; une société installée payant des impôts qui couvriront largement les avances en capital de la formation avancée. Cette formation devra être adaptée pour tenir compte de la norme qualité standard, le label qualité étant exigé pour tout exportateur (y compris le Maghreb) en direction de la CEE, des USA ou de l’Asie. Ainsi, nous assisterons à une symbiose entre l’université et les entreprises. Car les sociétés ont besoin de l’accès aux chercheurs, aux laboratoires pour les tests d’expérimentation et l’université a besoin des sociétés comme support financier et surtout d’améliorer la recherche. Les étudiants vivent ainsi la dialectique entre la théorie et la pratique. (Pour ce point, voir l’expérience du pole régional de Greenville USA www.google –Mebtoul 1995 suite à une large tournée que j’ai effectuée aux USA).
c- la troisième action est de favoriser des entreprises souples reposant sur la mobilité et les initiatives individuelles. Des tests ont montré que l’initiative personnelle, pour certains produits, permet d’économiser certains équipements (donc d’avoir un amortissement moindre dans la structure des coûts) et de faire passer le processus de sept minutes (420 secondes) à 45 secondes soit une économie de temps de plus de 90 % améliorant la productivité du travail de l’équipe . Ce qu’on qualifie d’équipes auto- dirigées ;
d- la quatrième action, la Chambre de commerce intensifierait les courants d’échange à travers différentes expériences entre les régions du pays et l’extérieur et l’élaboration de tableaux de prospectives régionales, horizon 2020-2030. La mise à la disposition des futurs investisseurs de toutes les commodités nécessaires ainsi que des prestations de services diverses (réseau commercial, loisirs) est fondamentale Cette symbiose entre ces différentes structures et certains segments de la société civile doit aboutir à des analyses prospectives fondamentales, à un tableau de bord d’orientation des futures activités de la région, afin de faciliter la venue des investisseurs.
On devra impérativement prendre en compte les facteurs sociaux et culturels en s’orientant vers une véritable décentralisation qui favorisera une société plus participative et citoyenne, existant un lien dialectique entre démocratie, tenant compte de notre anthropologie culturelle comme l’a démontré l’économiste indien, prix Nobel, A. Sen en développement.

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