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Le ministère de l’Industrie décrète la «prohibition légale»

Les concessionnaires fantômes

L’opinion nationale retient de cet épisode un goût d’inachevé, par la faute d’un ministre qui a beaucoup promis et n’a tenu aucune de ses promesses.

Le ministère de l'Industrie a pris la résolution de ne pas tenir les Algériens au courant des conclusions de la commission interministérielle qui a planché sur les dossiers des concessionnaires. Le communiqué du ministère a juste annoncé un chiffre, rien de plus. Quatre prétendants ont donc passé le filtre du cahier des charges.
Ainsi, l'opinion publique ne sait rien sur l'identité des heureux bénéficiaires des agréments provisoires, ni des marques de véhicules qu'ils commercialiseront. Le département de Ferhat Aït Ali qui aurait pu s'étaler un peu sur le sujet, histoire d'éclairer les Algériens, justifie ce black-out par des dispositions légales qui prohiberaient «la publication d'information d'ordre professionnel privé», rapporte le communiqué du ministère.
Lesquelles informations devraient pourtant relever du domaine public pour la simple raison que les futurs concessionnaires auront une activité commerciale, exerceront au grand jour et seront soumis au Code du commerce, comme tout autre opérateur.
Même si l'information que le ministre de l'Industrie veut soustraire à l'attention des Algériens leur sera servie sous forme de message publicitaire, ils ont bien le droit de savoir les dénominations des quatre entreprises qui vont leur vendre des voitures. Ils ont également le droit, par médias interposés, de connaître les qualifications de ces opérateurs, les noms de leurs patrons et leurs aptitudes professionnelles, l'étendue de leur réseau de showroom, la solidité de leurs ateliers, l'efficacité de leur service après-vente...Bref, les Algériens ont le droit de tout savoir sur les nouveaux concessionnaires de véhicules neufs. Et l'Etat, dans le cas d'espèce, le ministère de l'Industrie, est justement dans l'obligation de tout révéler à l'opinion nationale, par l'intermédiaire des médias. Le département de Ferhat Aït Ali qui met en garde, dans son communiqué, contre toute fausse information, doit communiquer sur ce dossier précisément. Il est appelé à ne rien cacher à la presse nationale pour éviter la propagation de fake news. C'est la seule démarche à même d'éviter des interprétations tendancieuses.
La nouvelle Algérie, dont la transparence est censée être la norme, ne peut pas souffrir de «cachotteries» ministérielles, sous le prétexte d'une «prohibition légale». Au lieu de prendre connaissance d'un communiqué qui fait usage d'un lexique suranné, les Algériens auraient voulu assister, par médias interposés, à une cérémonie publique de remise des agréments provisoires, appuyés par des explications détaillées des missions de chaque concessionnaire. C'est cela la transparence que doit le ministère de l'Industrie à la société. Et c'est à travers l'association directe de la population que l'on construit une crédibilité, pas par la menace à peine voilée.
Il n'y a aucune raison objective de conserver le moindre secret sur une procédure, somme toute normale, d'autant que son objectif assumé est de garantir un service performant aux consommateurs. Comment peut-on donc vouloir le bien des Algériens et dans le même temps leur cacher l'identité des entreprises qui vont leur vendre des voitures? L'opinion nationale qui, heureusement, a une presse qui l'informe, retient de cet épisode des «concessionnaires fantômes» un goût d'inachevé, par la faute d'un ministre qui a beaucoup promis et n'a tenu aucune de ses promesses.

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