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Abdelmadjid Attar à l'agence de presse russe Sputnik

«Les bijoux de famille ne se vendent pas!»

Le ministre de l'Energie était opposé à la vente des actions Anadarko et Duke Energy lorsqu'il était à la tête de Sonatrach entre 1997 et 2000.

Un triste épisode a ressurgi lors de l'entretien accordé par le ministre de l'Energie à l'agence de presse russe Sputnik: la vente des actions Anadarko et Duke Energy. Une véritable mine d'or dont se sont débarrassés, en 2003 les responsables de l'époque. Une opération financière qui ressemble à un bradage dont se serait volontiers passé le pays et qui a privé la compagnie nationale des hydrocarbures d'une force de «frappe» qui lui avait permis de s'imposer à l'international. «J'étais contre la décision de vendre les actions de Anadarko et de Duke Energy lorsqu'elles avaient été proposées. Les bijoux de famille ne se vendent pas. Ces actions rapportaient des dividendes qui ont permis à la Sonatrach d'investir au Pérou et dans d'autres pays», a déclaré Abdelmadjid Attar dans un entretien rendu public le 20 janvier par Sputnik.
Une interview à bâtons rompus au cours de laquelle de nombreux sujets ont été abordé dans le sillage de la prise de fonctions du nouveau président des Etats-Unis dont les décisions s'annoncent déterminantes tant sur le plan de l'économie mondiale ou de la géostratégie. La question du marché pétrolier était incontournable. Nous sommes tous très attentifs aux décisions de la nouvelle administration américaine. Je me pose même la question suivante: la diminution de la production saoudienne aurait-elle un rapport avec la situation qui pourrait survenir demain au Moyen-Orient?», s'est interrogé l'ex-président de l'Opep. L'Algérie a assuré la présidence de l'Organisation en 2020. «La géopolitique a un effet sur les hydrocarbures. Les marchés pétroliers attendent la réaction de Biden sur l'Iran et également la nouvelle politique américaine vis-à-vis du Venezuela. Ce sont deux importants producteurs de brut. Pour l'heure, c'est la grande inconnue. Wait and see...», a-t-il indiqué tout en mettant l'accent sur ce qui a marqué le marché en ce début d'année: le rebond significatif des cours de l'or noir. «La hausse du cours du pétrole est à mettre, avant tout, sur les décisions prises par les pays membres de l'Opep+.
Les réunions de l'Opep et de l'Opep+ qui se sont tenues entre fin novembre et début décembre ont été des événements décisifs pour le prix du baril», a-t-il souligné tout en signalant les autres facteurs qui ont contribué à cette embellie, l'arrivée d'un vaccin contre le Covid-19 notamment. «J'avais dit (le 4 janvier lors de la réunion de l'Opep+ Ndlr) que la stabilité du marché pétrolier résulterait de la réussite des campagnes de vaccination. Plus les gens seront vaccinés, plus ils voyageront. Pour le baril, la reprise dépend donc de la mobilité de l'activité du secteur aérien, grand consommateur de carburant», a-t-il indiqué. Quel prix pourrait-il atteindre? «Si les programmes de vaccination avancent, nous pourrions effectivement avoir un baril entre 55 et 60 dollars. Mais là encore, je reviens au rôle de l'Opep+ et à la décision surprise de l'Arabie saoudite de baisser sa production d'un million de barils par jour (b/j). Le retrait d'une telle quantité a eu un effet immédiat sur le marché», a estimé le ministre de l'Energie qui a mis en exergue la capacité de l'Algérie à remplir ses engagements en matière de fourniture de gaz, notamment auprès de ses clients européens. «Nous sommes totalement fiables sur ce plan et avons la capacité de remplir nos engagements internationaux en matière de fourniture en gaz naturel. Il est vrai que la consommation gazière interne est en hausse constante, mais nous pouvons répondre à la fois à la demande du marché national et à celle du marché international», a assuré Abdelmadjid Attar.
«Cependant, si nous n'améliorons pas les capacités de production, nous serons tenus de diminuer les quantités à l'export à l'horizon 2030. Donc la priorité consiste à augmenter le taux de récupération de nos gisements, développer tous les puits aussi petits soient-ils et, surtout, faire de nouvelles découvertes», a-t-il ajouté écartant d'un revers de la main le recours au gaz de schiste. «Non, nous ne misons pas sur le gaz de schiste.
Ce gaz est là, il s'agira de l'exploiter à l'avenir de façon rentable et en respectant l'environnement, mais pour l'heure, cela n'est pas possible. Et ce n'est pas pour demain», a-t-il asséné. Concernant la coopération algéro-russe, le ministre a mis en exergue les cas de Lukoil et Zarubezhneft qui ont signé un mémorandum d'entente avec la Sonatrach tout en encourageant les compagnies pétrolières russes à travailler avec la compagnie nationale des hydrocarbures en Algérie et à l'international.
S'agissant de la nouvelle loi des hydrocarbures, le successeur de Mohamed Arkab soulignera le retard pris par la finalisation des décrets d'application. «En arrivant au ministère, en juin 2020, je n'ai trouvé aucun texte en préparation. Croyez-moi, c'est un véritable challenge que d'avoir rédigé toute cette batterie de textes en seulement six mois. Il en reste encore six à finaliser, ils seront prêts dans les deux prochains mois», a assuré Abdelmadjid Attar.

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