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Face au double choc sanitaire et économique

Les angles morts de la lutte anti-Covid-19

Des citoyens ont perdu leurs moyens de subsistance, sans pouvoir bénéficier des mesures de solidarité mises en place par les pouvoirs publics.

Quelque 500000 Algériens ont perdu leurs emplois à cause de la pandémie de coronavirus. Ce chiffre traduit toute la peine d'un nombre difficilement prononçable de familles qui, du jour au lendemain, se sont
retrouvées dans une situation de grande précarité. Toutes les aides consenties par les pouvoirs publics pour soutenir les victimes collatérales du Covid-19 et de la lutte engagée par l'Etat pour le circonscrire, n'ont certainement pas atteint tout le monde. Dans la cohorte des travailleurs touchés dans leurs emplois, beaucoup n'ont pas pu justifier de leur activité, car l'exerçant sans assise juridique. Les autres, c'est-à-dire, ceux qui «ont des papiers» ont reçu à peine de quoi tenir quelques semaines. Il ne s'agit pas de jeter la pierre aux autorités du pays. Dans l'acte de solidarité qu'elles ont manifesté à l'endroit des transporteurs, des commerçants, des artistes, des petits artisans, il y a sans doute de la sincérité, mais il faut admettre l'impossibilité de prendre en charge une telle population aussi nombreuse que variée.
Le défi qui s'est posé au gouvernement est quasiment le même que de très nombreux Etats de par le monde ont tenté de relever. Aucun n'a réussi à maintenir le niveau de vie des populations à hauteur de ce qu'il était avant la pandémie.
Les catégories sociales, grandement affectées sur les plans social et économique sont les mêmes quel que soit le pays. En Algérie, l'on a vu au tout début de la pandémie un formidable mouvement de solidarité orienté sur Blida et d'autres wilayas. Une collecte d'argent en dinars et en devises étrangères a pu réunir plusieurs milliards, censés aller alléger quelque peu la douleur des plus démunis. Mais il semble que cet élan se soit affaibli et les Algériens n'ont eu de soucis que pour leur santé. Dans le brouhaha des annonces, des rumeurs et des polémiques qui ont entouré la pandémie, il ne restait plus de place pour la compassion en direction des victimes collatérales. La société civile, censée se déployer partout, n'a pas le niveau d'organisation qui lui permet d'avoir une image réelle de ce qui se déroule aux quatre coins du pays. Ce qui est, jusqu'à aujourd'hui visible, ce sont les hôpitaux bondés, les médicaments en rupture et les malades à soutenir.
Les angles morts de cette guerre que les Algériens mènent contre la pandémie, ce sont justement tous ces citoyens sains de corps et d'esprit, mais qui ont tout simplement perdu leurs moyens de subsistance, sans pouvoir bénéficier du filet social mis en place, à la hâte, par les pouvoirs publics.
Aujourd'hui que le ciel semble se dégager quelque peu, grâce à la baisse des contaminations et la perspective d'un vaccin, la question des dégâts provoquée par la pandémie refera surface et le débat va certainement se concentrer sur ces Algériens «blessés» et dont les séquelles persisteront longtemps encore. Et pour cause, il est des activités qui ne reprendront pas de sitôt et des commerces qui ne reprendront que la moitié de leurs employés sur une longue période. Bref, l'après-Covid-19 risque d'être autant difficile que la pandémie pour les plus faibles. La solidarité doit absolument s'exprimer. Et elle ne doit pas être institutionnelle seulement. Elle devra concerner tous les étages de la société. Un exercice encore inédit de par son ampleur, mais qu'il va falloir faire, dans l'intérêt de tous. 

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