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Rachid Lerari, constitutionnaliste, à L’Expression

«Le plus important c’est d’aller voter le 1er novembre»

Revenant sur le démarrage et l'évolution de la campagne référendaire, le docteur Rachid Lerari, constitutionnaliste, explique, dans cet entretien, les enjeux et les scénarios susceptibles d'être écrits après le référendum du 1er novembre.

L'Expression: Comment évaluez-vous la première semaine de la campagne référendaire?
Professeur Lerari: Nous sommes habitués, à travers les expériences passées, à voir les campagnes électorales débuter timidement, avant de prendre un rythme plus soutenu à partir de la 2e semaine, bien que cette campagne revête un aspect particulier du fait que c'est une première.
Aussi, nous n'avons ni l'expérience ni les mécanismes et les automatismes nécessaires pour évaluer cette campagne. Cela dit, nous pensons, objectivement, que les autorités et les institutions chargées de mener cette opération, n'ont pas su véhiculer l'importance de cette opération. Nous sommes en train de payer certaines erreurs commises lors de l'élaboration de ce document émanant de certaines déclarations de quelques membres de cette commission, qui ont engendré des réactions négatives et des prises de position de la part de certains acteurs de la scène politique. Mais il est incongru de faire porter cette responsabilité à tous les membres de cette commission, qui ont été désignés, et ont reçu la confiance du président de la République. Par ailleurs, nous avons constaté une certaine réticence, un doute, auprès de quelques partis, qui étaient considérés, par l'opinion publique, comme partisans du 5e mandat et en grande partie responsables de la situation actuelle. Ce sont des partis qui se cherchent et qui ne confèrent pas à la campagne référendaire, toute l'objectivité qu'elle devrait avoir.

Pensez-vous que la campagne référendaire procure aux citoyens une meilleure compréhension de la mouture finale de la révision?
Toute la problématique réside dans le contenu de cette mouture et dans le travail de ceux qui sont chargés de la présenter, car il s'agit d'aider le citoyen à comprendre son contenu, afin de se faire une idée et une position qui l'incitera à aller voter. Dans le cas contraire, si le message n'arrive pas aux concernés, comment voulez-vous qu'ils soient intéressés par le référendum. Ceci dit, le plus important c'est de participer à cette opération. Pour ce faire, il faut créer cette lueur d'espoir, pour la changement, à travers l'explication des nouveaux articles contenus dans la mouture finale. Il y a lieu d'éviter les discours stériles et les vieilles rengaines.

Quels sont pour vous, les articles qui nécessitent le plus d'explications?
C'est justement le rôle des partis et des associations, qui consiste à expliquer, durant cette campagne, les répercussions de ces articles, mais afin de rester dans l'importance finale, qui est de ne pas rater ce rendez-vous, il est judicieux de considérer cette étape par rapport aux différentes franges de la société, en l'occurrence, les jeunes et les femmes, qui représentent les axes autour desquels tournent toutes les manoeuvres politiques.
Dans ce sens, il s'agit de faire ressortir ce qui a été prévu pour concrétiser l'égalité des sexes et la valorisation du rang de la femme dans la construction du pays. et ce à travers la mise en avant des libertés et des droits de la femme dans les différents domaines, car il ne suffit pas de dire que la femme est la moitie de la société ou la confiner dans des systèmes de quotas de représentation, car aujourd'hui il s'agit de faire valoir une réalité sociale qui repose sur une forte présence de la femme dans la société et dans les sphères de décision.
À ce titre il y a lieu d'observer cette représentation à travers ses capacités, ses compétences et son implication dans la prise de hautes responsabilités. Par ailleurs, si on considère que les jeunes représentent plus de 70% de la population, ce qui est une force inestimable, la question est de savoir ce qu'on propose à cette frange, à travers la révision de la Constitution. Plusieurs articles de cette mouture actent des ouvertures franches pour la jeunesse et l'invitent à prendre part à l'activité politique et économique du pays, et ce à travers, en premier lieu, la révision de la loi électorale, et l'éradication de certaines conditions rédhibitoires, et de pratiques inadmissibles, notamment celles liées à l'utilisation de l'argent sale. Dans ce sens, on peut également parler de l'importance de la création du Haut Conseil de la jeunesse, qui peut devenir une force de proposition.

Quels sont les outils pour concrétiser ce changement, si le processus de révision est accepté par le peuple?
En profondeur, il s'agit de valoriser les actions centrales, qui consistent, à titre d'exemple, à créer des pôles de réflexion autour de l'émergence de la démocratie participative, en tant qu'outil complémentaire de l'action de la société civile et au travail des instances élues, car le but recherché est l'identification des vrais problèmes de la société et de trouver les solutions adéquates. Chose que la campagne référendaire n'assure pas, pour le moment, mais nous l'espérons pour les jours à venir. Cela dit, l'application de ces nouveaux articles et la concrétisation de leur portée est une grande bataille qui s'annonce, au lendemain du référendum, si ce dernier est entériné par le peuple, d'autant plus que cette période sera particulièrement difficile, dans la mesure où les parties qui ne veulent pas de ce changement sont aux aguets et attendent la moindre occasion, pour tenter de faire échouer l'application, sur le terrain, de ces nouvelles voies de changement, et perturber le lancement des grandes réformes, car toute l'importance de ces changements se profilera à travers l'ouverture de grands chantiers, dans tous les domaines et surtout la remise en cause de leurs fondements et de leur mode de fonctionnement. Autant dire que c'est la période la plus importante et déterminante pour le sort du pays, ce qui nécessite de l'expérience et de l'abnégation, mais aussi une prise de conscience et une saine compréhension de la situation, de la part du citoyen. Autrement dit, l'acceptation de la révison de la Constitution n'est que l'accès aux grandes réformes et restructurations, pour lesquelles il faut du temps et des personnes qui sont convaincues de la profondeur de cette opération. Ceci étant, pour créer réellement de l'espoir du changement au sein des citoyens, il est impératif d'assainir la scène politique des personnes qui ont soutenu le 5e mandat de Bouteflika et qui se sont refait une virginité politique à travers le Hirak, car il y a une réelle volonté politique pour le changement et des acquis à valoriser pour ne pas manquer cette occasion en or, afin de construire la nouvelle République.

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