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Réduction des importations, récupération des réserves d’or, de l’argent de l’informel…

Le plan du président

C’est certainement la première fois depuis l’indépendance du pays que le taureau est pris par les cornes…

L'argent est le nerf de la guerre. En cette période de crise financière imposée par le Covid-19 la formule est plus que jamais exacerbée, évidente. Comment l'économiser à défaut d'en gagner? Le président de la République vient de lancer une opération tous azimuts, inédite, qui doit y répondre. Ce n'est certainement pas le scénario tant rêvé pour jeter les fondations de cette nouvelle Algérie en gestation. À chaque chose malheur est bon. Cette étape difficile, incontournable, devra servir, selon toute évidence, à chasser certains vieux démons érigés en modèle de gestion, qui consistait à dépenser sans compter et à «négliger» des «niches» de richesse évidentes. Les instructions données par le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres qui s'est tenu par visioconférence, sous sa présidence, a mis en exergue ce laisser-aller notoire de la manière dont furent menées les affaires du pays. C'est certainement la première fois depuis l'indépendance, que le taureau est pris par les cornes pour apporter les correctifs et les réajustements qui doivent signer le début d'une ère qui ne ferait pas de la rente pétrolière la caractéristique de l'Etat, non pas parce qu'il doit s'en passer mais faire en sorte que le secteur de l'or noir soit l'épine dorsale d'un modèle économique créateur de richesse. La problématique est d'actualité, d'autant plus que le niveau actuel du baril n'est pas en mesure d'y répondre. Les caisses du Trésor public fondent comme neige au soleil et risquent l'assèchement. Une série de mesures viennent d'être annoncées par le chef de l'Etat afin d'en éloigner l'échéance. Parmi les urgences il y a bien sûr celle de la réduction de la facture des importations qui saigne l'économie nationale. Pour satisfaire les besoins de sa population, le pays a eu recours aux importations tous azimuts. Une facture salée et historiquement élevée, qui oscillera autour des 60 milliards de dollars en 2014, année qui a signé le début de l'effondrement des prix du pétrole. Celle des produits alimentaires s'était élevée pour sa part à 9,5 milliards de dollars. Du jamais-vu depuis 1962. Le président de la République entend y mettre le holà. Il a donné des instructions à l'effet de réduire cette saignée. Les ser-vices et le transport maritime de marchandises pour préserver les réserves de change, - de récupérer l'argent disponible dans le marché informel et intégrer ce dernier dans le circuit officiel, - de récupérer également dans les réserves d'or du pays, les fonds gelés depuis des décennies au niveau des douanes et des saisies au niveau des ports et des aéroports, pour les intégrer aux réserves nationales, sont particulièrement ciblés indique le communiqué de la présidence de la République, qui a sanctionné le Conseil des minis-tres du 12 juillet.
Le cas du fret maritime est édifiant à ce propos. L'Algérie débourse 4 milliards de dollars par an pour assurer le transport de ses marchandises par voie maritime. 4 milliards de dollars qui profitent aux armateurs étrangers, soit 97% des parts de marché détenues par des compagnies ne battant pas pavillon national. Une saignée à l'heure où le baril de pétrole, qui assure plus de 95% des recettes en devises du pays, se situe tout juste au-dessus des 43 dollars. Une somme rondelette par les temps qui courent qui vient s'additionner à la facture salée de ces importations à «l'emporte-pièce» que le premier magistrat du pays a décidé de sensiblement réduire. Les réserves de change qui constituent le dernier rempart contre ce chaos économique annoncé sont en train de s'épuiser à vue d'oeil. Ils tourneront autour de 40 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Ce bas de laine qui se situait à plus de 193 milliards de dollars fin 1993, a fondu de plus de 150 milliards de dollars en l'espace de 7 ans. Au rythme imprimé par cette dégringolade, ce qui reste de ce pactole devrait s'épuiser dans 2 ans au grand maximum. En ce qui concerne l'argent de l'informel, évalué à quelque 40% de la masse monétaire globale du pays, il représenterait un filon qui constituerait une salutaire bouffée d'oxygène pour l'économie nationale, en ces temps de crise financière d'une ampleur dévastatrice. Comment le capter, sachant que la dernière tentative de sa bancarisation a tourné au fiasco? La finance islamique constituerait un moyen. Les pouvoirs publics viennent de lancer une opération dans cette direction. Une initiative saluée par des experts qui l'ont qualifiée d'«efficace». Des mesures qui permettront à l'Algérie d'économiser, d'ici la fin de l'année en cours, près de 20 milliards de dollars, a estimé Abdelmadjid Tebboune.

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