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BOUIRA A L’APPROCHE DE L’AÏD

Le mouton coûtera cher

Dans les villages, la tradition ancestrale de solidarité est perpétuée à chaque occasion.

L’approche de la fête de l’Aïd et du Sacrifice prévue le 11 août prochain, a déjà influé sur les prix qui commencent à prendre leur envol. Le poulet qui, la semaine dernière, était cédé à 200 DA le kilo coûtait, hier, 240 DA. Cette tendance à la hausse est accentuée par la rareté du produit, surtout que la wilaya a enregistré des incendies qui sont venus à bout de plusieurs poulaillers dans la région de Lakhdaria. Le prix du mouton a subi aussi un lifting, comparativement au coût d’il y a une semaine. Pour revenir à l’évènement du moment, une virée aux divers points circonstanciels de vente des bestiaux découragera le plus téméraire. La canicule, qui aura dominé le dernier mois, le manque d’aliments, les difficultés rencontrées par les éleveurs d’une région, l’interdiction de transfert des bêtes d’une wilaya à une autre, ont fait qu’un mouton qui a coûté 35000 DA l’année dernière est proposé à 45000 DA cette année. «Pourquoi ce bond ? », avons-nous demandé aux vendeurs. Les réponses sont comme pour les autres produits, non convaincantes. Pour les éleveurs, ces prix sont le fait des revendeurs. « Certes l’aliment a beaucoup manqué, les dépenses et les frais ne sont plus ce qu’ils étaient, mais l’arrivée sur le circuit d’intermédiaires demeure la raison principale de cette flambée des prix.» Sur place, au marché à bestiaux de Bouira, ils étaient nombreux à proposer des moutons. Des fonctionnaires de l’administration, des enseignants ; des commerçants, jusque-là plongés dans d’autres filières se sont reconvertis en maquignons. Selon une source, ils s’approvisionnent auprès des petits éleveurs du sud de la wilaya, des régions de Sour El Ghozlaneet même de Sidi Aïssa. Le fait de proposer 3 à 4 ovins démontre qu’ils ne sont pas des spécialistes, mais des intermédiaires ponctuels. Un éleveur de Aïn Ouessara nous confirmera cette thèse. «J’ai cédé une dizaine de moutons au prix de gros ; mes moutons je les ai retrouvés, mais avec des marges de plus de 10000 DA ici à Bouira». L’ouverture de l’autoroute et la réduction sensible de la liaison entre Bouira et la capitale est un autre élément qui a influé sur les prix. La forte demande est une aubaine saisie par les intermédiaires. Ces hausses toucheront, dès la fin de la semaine, les fruits et légumes. Pour les initiés, la faiblesse de la demande poussera les intermédiaires à se retirer. Parce que cette fête s’intercale entre les dépenses du Ramadhan, le budget vacances et la rentrée scolaire qui pointe à l‘horizon, synonyme d’une autre grande dépense, le marché de bestiaux, ouvert pour la circonstance, n’attire pas la foule. «Les ventes s’accroîtront à la dernière semaine, surtout que la majorité des clients n’a pas où garder le mouton» pense un vendeur qui garde une dizaine de bêtes. Selon notre interlocuteur, même les coûts flamberont dès que la demande sera plus importante. La mésaventure des moutons «gonflés» aux hormones d’il y a trois ans, a sensiblement accentué les craintes parmi les clients potentiels. « Les services publics doivent prendre des mesures dès maintenant en opérant des contrôles et ne pas se limiter à des lamentations et des compassions pour les victimes», nous affirme un citoyen.
Du côté de la direction des services agricoles, l’ensemble des vétérinaires sont réquisitionnés pour contrôler le marché, mais aussi le jour du sacrifice. L’activité commerciale qui, chaque été, connaît un ralentissement en raison du départ en vacances de la clientèle, mais aussi en raison du renouvellement des stocks, demeure faible et pousse les commerçants à solder les produits. L’ambiance de l’Aïd persiste dans les villages où la tradition ancestrale est perpétuée à chaque occasion. Parce que tout le monde n’a pas les moyens de sacrifier un mouton, les villageois de la région Est et ceux du Djurdjura perpétuent la vieille tradition de «thimachrat». Cette occasion propre à la fête d’El Achoura. Saisissant cette occasion religieuse, les familles (Adhroum) se solidarisent et égorgent des bœufs. Le montant de la cotisation n’est pas fixé. Elle est laissée à l‘appréciation de chacun pour permettre à tout le monde de participer et de bénéficier équitablement de la viande qui sera répartie par foyer. L’objectif, bien sûr, n’est pas «digestif» mais se veut un moyen de raffermir les liens et de passer l’éponge sur les conflits. A ce sujet justement, l’opération est toujours prônée par «Thajmaâth» qui oblige chaque chef de famille à participer aux préparatifs qui durent depuis des mois. Le pauvre et le riche se mettent côte à côte pour célé-brer une journée où les plus aisés aident les personnes démunies. A Halouane, Slim, Ath Yaâla, Ahnif et partout dans ces hameaux accrochés aux flancs du Djurdjura, l’Aïd sera célébré dans la solidarité, l’entraide et le pardon. Depuis Ath Meddour, Ath Yaâla jusqu’à Ath Laksar en passant par Ath Mansour… chacun participera, selon ses moyens. Ce rite gagne du terrain et arrive dans les villes où les citadins s’associent et sacrifient des bœufs en lieu et place du mouton. En ville, l’ambiance festive qui, par le passé, caractérisait l’occasion, a laissé place cette année à une ambiance plutôt morose, surtout que bon nombre ont préféré partir en vacances. Si l’on excepte la présence des moutons, en divers points de la ville, proposés à la vente, rien ne laisse deviner qu’il y a une fête en vue. 

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