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C’est un lieu de spiritualité

Le mausolée Azrou Oughedou à l’abandon

Le mausolée Azrou Oughedou est dans un état de délabrement lamentable ces dernières années. Les visiteurs ne se bousculent plus comme jadis et les services concernés au niveau de la commune de Makouda ne semblent pas s’en soucier, pour l’instant. Pourtant, ce lieu chargé de spiritualité et d’énergie positive peut être une attraction cultuelle, culturelle et surtout touristique. Situé sur les hauteurs de la Crête, aux frontières entre la wilaya de Tizi Ouzou et Boumerdès, du côté du littoral, ce lieu de culte qui était très visité par les populations, est laissé à l’abandon. En visite sur les lieux, après une montée de quelques dizaines de mètres sur un chemin battu, on parvient à l’entrée Ouest.

A l’accueil, se dresse un arbre ancestral, abattu par les vents de l’hiver passé. Ce spectacle donne un avant-goût du délabrement qui y règne. Notre tentative de le contourner nous mène à l’entrée Nord et là, un paysage de désolation s’offre à notre regard. La porte est arrachée et tombée par terre. On rentre dans la cour, où poussent les herbes. Ici, les deux bâtisses du mausolée sont sans portes et sans fenêtres. Un état de délabrement avancé qui contraste fortement avec la notoriété de ce lieu mythique.

Du temps où ce lieu était dans un bon état et pris en charge par les comités des villages limitrophes, les visiteurs y venaient de toutes les wilayas du centre du pays. Durant l’automne, il se tenait sur les lieux une grandiose «zerda» très connue. Des milliers de personnes montaient alors au mausolée, où elles aimaient passer des moments de quiétude. Cette notoriété acquise durant des siècles, a fait que cet abandon soit injustifiable, d’autant plus que les travaux de sa restauration ne coûtent pas grand-chose.

Pour faire renaître ce lieu de spiritualité dont ont grandement besoin les êtres humains, la commune de Makouda pourrait lancer les travaux de restauration. La conservation de ce lieu culturel et cultuel est de son ressort et surtout de son devoir. Ce riche patrimoine qui a traversé les siècles et que les anciens ont su garder intact ne doit pas disparaître. Sur un autre plan, cette même commune, qui souffre d’un sous-développement depuis sa naissance, peut tirer un grand profit de la visite des milliers de gens qui y viennent de toutes les régions pour des visites. Une activité touristique pourrait se développer sur place, car le tourisme culturel est très exploité à travers le monde.

Enfin, il est à noter qu’à ce chapitre de protection du patrimoine, il est intrigant que les services de la direction des affaires religieuses et de l’Association des zaouïas ne réagissent pas à la dégradation de ce lieu qui est pourtant un pan non négligeable de la vie spirituelle des populations. La direction de la culture y est également invitée par les villageois à venir à la rescousse pour sauver ce lieu qui risque de finir dans l’oubli total par ces temps d’absence de spiritualité à travers le monde.

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