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Pillage du sable à Oran

Le massacre à la pelle

Toutes les conditions sont favorablement réunies pour que cette mafia organisée prenne le relais en sévissant dans les plages censées être protégées.

C’est le pillage du sable. Après la saison estivale, le tour est venu du «carnage» perpétré à la pelle par des pilleurs du sable fins des plages de la wilaya d’Oran. Un véritable phénomène qui a subitement pris de l’ampleur en ce mois de septembre. Autrement dit, des camionneurs s’emparent de ce matériau dès que la saison des baignades tire à sa fin laissant les plages vides, afin d’être envahies par ces charognards ne trouvant rien de mieux à faire que de s’adonner à cette activité commerciale interdite et sévèrement châtiée par la réglementation. En fait, toutes les conditions sont favorablement réunies pour que cette mafia organisée prenne le relais en sévissant dans les plages censées être protégées. Etant donné que la « demande » est accrue, « l’offre » ne peut être qu’accrue, d’où la recrudescence des actes de pillage assénés à l’environnement marin en le vidant de son sable. Cette mafia ne compte pas céder de sitôt en dépit de la traque lancée par les services de sécurité. Sinon, comment interpréter le fait que ces mêmes services enregistrent une moyenne de 50 affaires de ce genre traitées chaque année par la cellule de protection de l’environnement du groupement de la gendarmerie de la wilaya d’Oran ? Dans le tas, une soixantaine de personnes sont citées dans toutes ces affaires, accusées de vol de sable ou tout bonnement de pillage. En majorité, les mis en cause sont constitués de chauffeurs et de camionneurs profitant de la nuit ténébreuse pour opérer leurs coups en sévissant. Plusieurs de ces camionneurs ont été arrêtés et présentés devant le parquet pour extraction illicite du sable de la mer. Le constat fait froid dans le dos. Les plages des localités de Cap Falcon, Bousfer, El Ançor, Cristel et El Mactaâ sont dépouillées de ce couvert naturel et matériau tant précieux pour la construction et les chantiers du bâtiment, l’hydraulique et les travaux publics, mais plus que précieux pour l’environnement, notamment la mer en stoppant le reflux des ressacs géants de la mer lorsque celle-ci se met en furie. En d’autres termes, le sable évite les débordements de la mer houleuse, notamment lors du mauvais temps. Le mal est fait ou encore tous les chemins mènent au sable de mer, celui-ci est tant demandé par des entrepreneurs ne trouvant rien de mieux à faire que d’utiliser les services d’une main-d’œuvre spécialisée agissant en symbiose avec des «anges gardiens» guettant de près tous les mouvements des gendarmes avant de s’en prendre à la plage en la dépouillant illico presto de son produit cher, le sable sur lequel se prélassaient les estivants et les baigneurs. Dans ce trafic, une petite pelle est suffisante pour que le tour soit joué. C’est le grand massacre opéré dès que l’obscurité opaque, la nuit commence à se profiler à l’horizon. Des cortèges de camions de différents tonnages prennent la route vers ces plages pour leur faire subir les affres de l’inconscience humaine. Arrivés sur place, ces camionneurs ne peinent pas trop pour charger leurs camions. Des hommes en place ont déjà préparé le terrain en ayant pris le soin de préparer des monticules de sable qu’ils mettent à lancer, à l’aide des pelles, droit dans les bennes des camions. Certains charognards sont même dotés de grands stocks qu’ils vendent en toute quiétude et sur commande. Un coup de fil règle l’affaire, la transaction. Autrement dit, ces vendeurs de sable sont connus par ces «receleurs d’objets volés» apparentés à la nature, mais revenant de droit à toute la population. Dans ce cas de figure, la prudence est totale chez ces pilleurs, car ils connaissent, eux aussi, leurs clients. L’inconnu au bataillon est indésirable, son offre est, très souvent rejetée malgré son aspect et contenu alléchants. Pour se mettre de la partie, le nouveau client est appelé à être parrainé par le plus futé, l’ancien acheteur. A quand donc la prise de conscience ? La réponse n’est contre toute attente pas pour demain tant que ce phénomène continue à prendre des allures fulgurantes dénaturant la nature et sa virginité.

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