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Présidentielle du 12 décembre 2019

Le grand challenge

Ali Benflis n’a jamais eu à connaître véritablement son poids électoral ni ses chances réelles dans une course présidentielle. Car les 6,4% des voix obtenues en 2004 et 12,3% en 2014 sont loin de refléter réellement la sentence de l’urne.

Dans un climat très particulier, le nombre des candidats à la candidature pour la prochaine présidentielle, fixée au 12 décembre prochain, continue d’augmenter chaque jour. Mais parmi les 80 postulants qui ont déjà déposé leurs dossiers, peu sont des hommes politiques connus ou structurés ayant derrière eux, l’appareil partisan qui peut leur permettre de mener une réelle campagne électorale et d’augmenter, de fait, leurs chances d’arriver au siège d’El Mouradia. Parmi cette minorité, Ali Benflis, le président du parti Talaïe El Hourriyet, qui vient de confirmer sa participation au prochain scrutin. L’homme est très connu sur la scène politique nationale. Magistrat de formation, Benflis a occupé le poste de ministre de la Justice dans le gouvernement de feu Kasdi Merbah, charge qu’il a continué à assumer dans deux gouvernements successifs. Il a dirigé, en 1999, la première campagne électorale de l’ex-président, Abdelaziz Bouteflika, avant d’être nommé secrétaire général, puis directeur de cabinet de la présidence de la République. Il sera nommé, moins d’une année après, chef du gouvernement et héritera du secrétariat général du FLN. Mais le parcours d’Ali Benflis avec le président déchu s’arrêtera au bout d’un mandat puisque dès 2004, ses ambitions présidentielles vont faire de lui le principal rival de Bouteflika. Au cours de ces quinze dernières années, Ali Benflis va participer à deux élections présidentielles (2004 et 2014), créer un parti politique et mener une bataille contre le pouvoir en place. Le vieux routier du système qui connaît bien ses rouages, bien installé dans l’opposition, ne cessera de dénoncer la corruption, l’arbitraire des puissants, et la mal-gouvernance. Il sera d’ailleurs le premier à parler des forces extra-constitutionnelles qui ont accaparé le pouvoir annonçant son refus de prendre part à l’élection annulée du 18 avril dernier. Ali Benflis a pris position au côté du peuple, sorti par millions, dénonçant un cinquième mandat pour le président sortant. A bien voir le parcours d’Ali Benflis, ce dernier n’a jamais eu à connaître véritablement son poids électoral ni ses chances réelles dans une course présidentielle. Car les 6,4% des voix obtenues en 2004 et 12,3% en 2014 sont loin de refléter réellement la sentence de l’urne vu qu’à cette époque, les élections étaient loin d’être crédibles, mais malgré la fraude, Ali Benflis a réussi, lors de ces deux participations, à se classer en 2e position derrière le président sortant. Cela lui offre-t-il plus de chances que ces concurrents pour le prochain scrutin qui, à se fier à l’engagement pris par le chef de l’Etat et l’armée, sera régulier et transparent ? Le président de Talaie El Hourriyet réussira-t-il à séduire les électeurs avec son projet de société qu’il dit rassembleur «pour une sortie de crise ouvrant la voie à un changement démocratique qui intègre la totalité des revendications et des aspirations de la révolution démocratique pacifique en termes de construction d’un Etat de droit et d’instauration d’un régime démocratique ?» Ali Benflis a certes fait partie, de l’ancien régime, à un moment donné, mais s’est vite rangé du côté de l’opposition et affirme aujourd’hui être prêt à «opérer une rupture avec les anciennes pratiques politiques» car, il se dit convaincu que «le changement du régime politique, la transition démocratique et l’élaboration d’une nouvelle Constitution sont des objectifs devenus désormais les dénominateurs communs à tous les Algériens». Va-t-il convaincre ? Réussira-t-il son premier challenge, celui de faire adhérer les citoyens au prochain rendez-vous électoral ? Car, l’homme politique sait pertinemment qu’il ne s’agit pas, pour lui, d’une rivalité à mener uniquement avec les candidats potentiels à la prochaine présidentielle, mais il s’agit surtout, comme il le dit «de prendre les mesures à même d’inciter le citoyen à adhérer et à participer au processus électoral en vue de lui conférer une crédibilité». A bien voir donc, Ali Benflis veut certes, être élu président, mais non sans large légitimité électorale.

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