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Grâce présidentielle en faveur des détenus du Hirak

Le geste que tout le monde attend

Il y a dans la démarche de Tebboune une constante que tout un chacun a noté et qu’il faudra traduire sur le terrain.

Il est de tradition que le président décide d’une grâce présidentielle à son investiture. Abdelmadjid Tebboune dispose à travers cette tradition, d’une réelle opportunité de donner un signal positif et fort à l’opinion nationale et plus précisément à tous ceux qui mettent la libération des détenus du Mouvement populaire comme une condition sine qua non pour le rétablissement de la confiance entre l’Etat et la société. Il faut dire qu’au-delà du mouvement lui-même, les Algériens sont réellement en attente de gestes d’apaisement, à même de créer les conditions d’un dialogue serein, entre tous les acteurs qui occupent la scène sociopolitique. Les Algériens ont, dans leur ensemble, soutenu, appuyé et participé au soulèvement populaire pacifique. Ils se sentent donc concernés par ce qui est advenu des jeunes, ainsi que de personnalités politiques qui sont présentement poursuivies par la justice. Le président de la République qui a fortement insisté sur l’apport historique du Mouvement populaire dans la lutte contre l’ancien système, n’est pas sans savoir que l’urgence du moment est justement un retour rapide à la sérénité, pour construire ensemble la nouvelle République. La libération des détenus du Mouvement populaire et autres responsables politiques emprisonnés, contribuera à créer un climat de confiance, une symbiose entre l’Etat, désormais représenté par Abdelmadjid Tebboune, et la société. Après le départ de Noureddine Bedoui et Abdelkader Bensalah, ce sont les revendications du mouvement qui ont trouvé écho auprès de la présidence de la République. C’est là un pas très important, censé rapprocher les Algériens. Mais il convient de relever que cela ne constitue pas la fin du parcours. Il reste encore la problématique des détenus qu’il va falloir résoudre. C’est donc l’élargissement des prisonniers d’opinion qui est susceptible de constituer la décision que tout le monde attend. Ce sera une victoire du Mouvement populaire, sans que cela ne puisse être compris autrement. En effet, ce sera un chef de l’Etat, disposant de la légitimité populaire et des prérogatives liées à son poste qui procèdera souverainement à régler une question d’ordre politico-judiciaire. Il y a, en effet, dans les dossiers des détenus un fond de politique, même si l’on s’interdit de s’immiscer dans les affaires de la justice. Premier magistrat du pays, le président a toute la latitude d’estimer nécessaire la libération, via la grâce présidentielle que lui octroie la Constitution, de tout citoyen. Si cela concrétisera les revendications du Mouvement populaire, c’est tant mieux pour tout le monde, d’autant plus que l’intérêt premier des Algériens tient dans l’édification d’un Etat démocratique et social. à ce propos, le chef de l’Etat s’y est engagé lors de la campagne électorale, à la conférence de presse qu’il a animée le jour de l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle et à l’occasion de la prestation de serment. Il y a donc dans la démarche de Tebboune une constante que tout un chacun a noté et qu’il faudra traduire sur le terrain. Sa volonté d’éloigner l’argent de la politique, de rendre effective la séparation des pouvoirs, la promotion des libertés, et de consacrer tout cela dans la Constitution, relève des demandes exprimées par les Algériens aux premières manifestations. Il est donc clair qu’il existe une convergence manifeste des aspirations du peuple avec le programme présidentiel. Il reste seulement à créer les conditions d’un véritable dialogue. Pour ce faire, il est impératif que le climat général s’y prête. Cela passe par des gestes forts du président de la République. Et dans ce registre, la grâce présidentielle en faveur des détenus d’opinion s’impose. Il est bien entendu question de rétablir la confiance entre l’Etat et le peuple, pour aboutir à une ambiance sereine. Sur le terrain, la mise en place de cette grâce présidentielle nécessite un certain nombre de préalables juridiques, notamment le jugement des personnes concernées. On s’attend, ainsi, à une accélération des procès dans les prochains jours, pour permettre à Abdelmadjid Tebboune de décréter la grâce présidentielle au profit des détenus d’opinion. Une mesure qu’attend la majorité des Algériens quelle que soit leur obédience politique. Il est temps aujourd’hui de fermer la porte de la contestation qui, soit dit en passant, a beaucoup apporté au pays, pour ouvrir celle du dialogue constructif et serein, dans l’intérêt suprême de la nation.

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