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Le FLN et le RND annoncent la tenue de leurs congrès respectifs

Le duo récidiviste

Trop encombrants pour le président, ces partis n’auront pas de rôle majeur dans le processus futur. Autres temps, autres mœurs, le secrétaire général du FLN ne sera plus l’homme qui murmure à l’oreille du chef de l’Etat.

Au moment où tous les regroupements de quelque nature que ce soit sont interdits, et même les Conseils de ministres se tiennent en visioconférence, le FLN et le RND sortent brusquement des bois. Ils brisent la longue parenthèse du confinement et décident de tenir leurs congrès. Les directions des deux partis ont, en effet, tranché le cas des dates de réunion de leurs instances dirigeantes pour élire les directions de ces partis, en prévision des prochaines échéances politiques. La commission nationale de préparation du congrès extraordinaire du RND a fait savoir que la date de la tenue de ce congrès était fixée aux 28 et 29 mai courant au Centre international des conférences (CIC) d'Alger, afin d'élire un nouveau secrétaire général et des membres du conseil national et adopter les motions préparées par la commission, a indiqué un communiqué du parti. 24h plus tard, soit le 30 mai, c'est le FLN qui tiendra lui aussi son congrès et dans les mêmes lieux, le CIC.
Le comité central du FLN se réunira en session extraordinaire, les 30 et 31 mai prochains pour désigner un nouveau secrétaire général. Ali Seddiki, secrétaire général par intérim, a saisi officiellement les membres du CC et les cadres du parti, en vue de se préparer pour ce rendez-vous important. Que se passe-t-il? Qu'est- ce qui justifie ce brusque réveil politique? Deux congrès à 24 heures d'intervalle, dans le même lieu pour deux formations particulières du paysage politique national, ne peuvent pas se suffire d'un simple justificatif.
Ce n'est pas un simple hasard du calendrier car la coïncidence est trop flagrante pour ne pas y déceler une réponse à un ordre qui serait venu d'ailleurs. L'empressement de ces partis à tenir leurs congrès annonce-t-il des changements prochains dans le paysage politique?
Lâchés par le pouvoir, contestés par la population, le FLN et le RND ont été réduits à leur plus simple expression. Si l'on se fie aux chiffres officiels, les deux partis ne valent pas plus que 600 000 voix. C'est le score obtenu à l'élection présidentielle de décembre dernier, Azzedine Mihoubi, candidat du RND, soutenu par le FLN. Aussitôt intronisé chef de l'Etat, Tebboune a reçu plusieurs partis et personnalités nationales dans le cadre des consultations sur la situation du pays et l'amendement de la Loi fondamentale. Mais pas le FLN et le RND, qui ne jouissent plus des faveurs du cercle des décideurs.
Trop encombrantes pour le président, ces deux formations politiques n'auront pas de rôle majeur dans le processus futur. En tout cas, le secrétaire général du FLN ne sera plus l'homme qui murmure à l'oreille du chef de l'Etat. Cependant, il est prématuré de jeter une pelletée de sable sur ces deux partis avant de les enterrer définitivement, surtout pour le FLN. Ce parti, qui a érigé l'art des rebondissements inattendus au rang de doctrine, sortira-t-il indemne de ce marécage? Auréolé d'une des plus héroïques victoires sur le colonialisme dans le monde, le FLN se saisit du pouvoir en 1962 et s'en assure l'exclusivité, en instaurant le système du parti unique. Depuis, il a concentré tous les conflits qui meurtrissent le pays: rivalité civil-militaire, putschs, coups d'Etat scientifiques, redressements et démissions, avant d'être cloué au pilori par le Hirak qui l'accuse d'avoir cautionné le pillage du pays: la plupart de ses ministres, accusés de corruption, se retrouvent en prison avec deux de ses secrétaires généraux.
Le jeu démocratique a toujours étoffé le vieux parti. Il chute d'ailleurs aux premières élections législatives libres de 1992. Ridiculisé, il se classe en troisième position, loin derrière le FIS dissous et le FFS de Hocine Ait Ahmed. Le processus électoral est arrêté, l'Algérie sombre dans la folie meurtrière et le FLN, pour la première fois de son histoire, balance dans l'opposition sous la férule de Abdelhamid Mehri.
Le régime ne pardonne pas pareils écarts et voilà que le système sécrète une potion pour sa survie. Il clone le vieux parti. De la «rébellion» du FLN, perçue comme une trahison naquit en 1997, avec une moustache et une cravate, le docile RND. Il remporte une majorité écrasante au Parlement la même année. Flanqué de ses deux béquilles, le régime a désormais assuré ses arrières jusqu'au jour où vint le Hirak du 22 février 2019. Tout est remis en cause et toutes les cartes sont rebattues.

De Quoi j'me Mêle

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