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Dr Mohamed Bekkat Berkani,Président du Conseil national de l’Ordre des médecins, à L’Expression

«Le déconfinement est entre vos mains !»

Le docteur Bekkat Berkani est un membre influent du Comité de suivi de l'évolution de l'épidémie du coronavirus. Dans cet entretien, il nous fait le bilan de la situation épidémiologique. Il révèle aussi ses espoirs et ses craintes, tout en mettant en avant les conditions du déconfinement. Appréciez- plutôt...

L'Expression: Bonjour docteur. Comment évaluez-vous la situation de l'évolution du coronavirus en Algérie?
Docteur Bekkat Berkani: La situation sur le plan de la contamination au Covid-19 dans notre pays a une tendance à la stabilisation dans la mesure où nous avons pratiquement toujours le même nombre de cas dépistés. Il y a une différence dans la localisation dans les wilayas, c'est-à-dire, certaines comptent plus de cas que d'autres. Mais c'est tout à fait normal, c'était attendu, car l'épidémie s'est étendue un peu à Oran, Constantine, Sétif, Annaba et Ouargla. Donc, finalement, les chiffres diagnostiqués positifs ont tendance à être équivalents chaque jour. Néanmoins, ce qui nous laisse confiants est le fait que le nombre de cas graves, sous réanimation, ne connaît pas une hausse incontrôlable. Il tourne autour de la trentaine. Tout comme le nombre de décès quotidien qui ne dépasse pas le chiffre 10. On peut alors dire que nous sommes dans une situation de plateau. Nous espérons qu'avec les mesures qui ont été décidées lors des deux jours de l'Aïd, ainsi que l'instauration de l'obligation du port du masque, la situation va s'améliorer, en allant vers une tendance baissière de l'épidémie.

Vous semblez confiant quant à une sortie de crise prochaine, même si l'on a constaté une augmentation des cas, notamment à Alger et Ouargla...
Ecoutez, l'augmentation en valeur absolue si elle est un peu inquiétante, est également encourageante! Cela veut dire que les diagnostics sont faits, que ce soit par les tests biologiques ou radiologiques. Cela nous donne des raisons d'espérer que ce sont des malades dépistés, mis sous traitement et isolés du reste de la population. Ils sont ainsi écartés de la société et de la chaîne de transmission du virus. Ils ne représentent donc plus de danger de transmission. Il faut aussi savoir que nous avons augmenté le nombre de stations de dépistages à travers le pays, ce qui explique que l'on découvre plus de personnes infectées qui sont immédiatement prises en charge. Ces dernières sont directement mises sous-traitement, mais il y a aussi une enquête épidémiologique qui s'ouvre pour les sujets contacts afin d'essayer de cerner la situation dans les clusters familiaux, c'est-à-dire les endroits où il semblerait que la situation du virus est intense. Je vous rappelle que le ministère de la Santé a lancé une étude importante pour identifier les sources du virus dans les endroits où l'on constate une grande circulation de l'épidémie.

En parlant de ce traitement l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande qu'il soit abandonné. Quel commentaire faites-vous à ce sujet?
(Rire). Comme je vous l'ai dit, ce protocole de traitement a donné de très bons résultats chez nous. C'est un traitement très ancien qui a été utilisé dans le monde autant que le paracétamol, sans effets secondaires graves. Il y a lieu de constater que l'utilisation de la chloroquine par des pays arabes et africains, s'est révélée efficace quand elle est utilisée précocement. Alors pourquoi l'abandonner? Nous sommes vraiment étonnés de cette recommandation faite par l'OMS qui, semble-t-il, se base sur un article publié dans un journal britannique. Je rappelle que c'est là l'un des pays le plus touchés actuellement par la pandémie. Il y a donc de quoi se poser des questions. Nous avons décidé de continuer à l'utiliser tout en prenant du recul sur la question, afin d'analyser les tenants et les aboutissants de cette affaire...

Docteur, revenons au déconfinement. Une telle décision appartient au président de la République. Mais quelles sont les conditions posées par le Comité scientifique de suivi de l'épidémie?
Oui, nous avons émis des recommandations aux hautes autorités du pays pour un déconfinement partiel ou par wilaya. La première condition est bien évidemment la baisse du nombre de contaminations et de décès. Il faudrait constater une tendance baissière et durable. L'autre condition est le respect des mesures de protection dont le port du masque. On ne peut pas envisager des mesures de déconfinement, sans qu'il y ait des gestes barrières et surtout le port du masque qui s'est imposé comme la véritable grande mesure pour permettre aux citoyens de vaquer à leurs occupations. Il doit entrer dans les moeurs de la société, en devenant une habitude pour chaque citoyen. Je rappelle que la décision de déconfinement est du ressort exclusif du président de la République qui prend conseil auprès du Comité scientifique car cette décision dépend aussi d'autres paramètres, à l'instar des enjeux économiques et pas uniquement sanitaires.

Le déconfinement est donc entre les mains des autorités, mais aussi des... citoyens?
Absolument! Le président de la République l'a bien rappelé dans son discours à la veille de la fête de l'Aïd el-Fitr. La responsabilité est individuelle et collective. Il faudrait que chaque concitoyen comprenne qu'il a une part de responsabilité dans l'évolution du virus. Plus tôt, nous adopterons les gestes barrières, plus tôt nous sortirons de ce confinement qui pèse sur tous... 

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