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Le débat n’a toujours pas eu lieu

Certes,des partis politiques, des syndicats ou encore des hommes de loi ont donné leurs avis, mais jusque-là le sujet n’a pas encore été «défloré». Pour qu’il le soit, il faut qu’il meuble les discussions des universités, cafés, marchés …

Le 22 février 2019, les Algériens sont sortis dans la rue pour rejeter le cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika qui a fini par quitter le pouvoir. Mais en sillonnant les rues des villes et villages du pays, chaque vendredi, le peuple s’est rendu compte qu’en plus du départ de l’ex-président, il aspirait à reprendre son destin en main. Depuis, il a occupé en masse l’espace public pour demander la transformation démocratique, l’instauration de l’Etat de droit et le respect des libertés fondamentales. Plus d’une année après, et malgré le fait que la crise sanitaire mondiale, créée par l’apparition du Covid-19 en début de cette année, a obligé le mouvement de protestation populaire à observer une «pause», les citoyens tiennent toujours au changement réclamé. Abdelmadjid Tebboune s’est engagé, dès son élection en décembre dernier, à concrétiser le «rêve» de la jeunesse, en bâtissant la nouvelle Algérie. L’un des piliers de cette République réclamée est bien évidemment la Constitution, Loi fondamentale, source de toutes les règles qui hiérarchiseront l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés et définiront les droits et les libertés des citoyens. Le texte est donc d’une importance extrême et doit faire l’objet de toutes les critiques. Il doit être non seulement expliqué, débattu et enrichi, mais largement vulgarisé. Or, depuis sa remise au président de la République, le 24 mars dernier et sa présentation en début du mois de mai, la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution, ne semble pas être le centre d’intérêt premier de la société. Certes, des partis politiques, des syndicats ou encore des hommes de loi ont donné leurs avis, mais jusque-là le sujet n’a pas encore été «défloré». Pour qu’il le soit, il faut qu’il meuble les discussions des universités, cafés, marchés ou même les fêtes de mariages et bien évidemment les réseaux sociaux. Certes, actuellement, il n’y a ni université ni café ni mariage, au sens où cela était avant l’apparition du coronavirus. Les Algériens vivent sans contacts depuis l’instauration des mesures de prévention, santé publique oblige. Reste les réseaux sociaux, mais là aussi le débat a été minime, la priorité étant donnée à l’actualité sanitaire. Et même si sur les médias lourds, des débats sur le brouillon de la Constitution sont programmés, ces derniers passent malheureusement inaperçus pour la majorité des Algériens qui, épuisés moralement par le confinement, sont plus à la recherche de distractions et de divertissements. Finalité donc, le vrai débat sur la révision de la Constitution n’a pas eu lieu et ne peut réellement intervenir qu’à la rentrée sociale qui signera le retour à une vie normale avec la fin des vacances, la réouverture des écoles et la reprise de l’activité dense. Car, en été, les Algériens optent généralement pour les plages et ce sera doublement le cas après plus de 2 mois de claustration. L’agenda politique se voit donc contrarié, mais la révision de la Constitution est un chantier tellement important que, quel que soit le retard enregistré, il ne peut qu’être concédé, car sans consensus réel autour du texte fondamental, l’Algérie nouvelle risquerait d’être construire sur du sable mouvant.

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