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Entre gouvernement, experts et classe politique

Le débat est le chaînon manquant

Comment l’Exécutif peut faire parvenir à l’opinion nationale un texte, très technique, avec ses 238 articles ?

Le projet de loi sur les hydrocarbures, adopté, hier, par le Conseil des ministres, n’est pas un document anodin. Qu’il ait une dimension politique c’est une certitude. Que les Algériens veuillent savoir de quoi retourne un texte législatif, censé réglementer un secteur stratégique qui engage les Algériens sur au moins une génération, est tout à fait recevable. L’aspiration démocratique impose aux dirigeants du pays de soumettre à la société ce genre de lois très lourdes. Cela est un fait indéniable. Mais la question qui se pose est de savoir comment l’Exécutif peut faire parvenir à l’opinion nationale un texte, très technique, avec ses 238 articles. Il n’est pas question d’une décision ou autre principe, mais d’une loi complexe, portant sur un domaine d’activité spécifique et hypermondialisé. L’Algérie ne peut s’offrir le luxe d’une loi sur-mesure, au risque de se voir bannie de la sphère pétrolière mondiale. C’est d’ailleurs actuellement le cas, puisqu’il a été établi que «sur un total de 67 sites d’exploration, objet d’appels d’offres internationaux depuis 2005, il n’a été enregistré à ce jour que 19 offres et 13 contrats signés». Les spécialistes pointent du doigt la loi en vigueur, laquelle dit-on, n’est pas attractive et fait perdre au pays des parts de marché. Dans le reste du monde, les mêmes spécialistes affirment que, beaucoup de pays ont adapté leurs législations aux nouvelles réalités énergétiques mondiales. L’Algérie s’y était mis en 2017, mais c’est récemment que la réflexion a mûri et, hier, la loi est endossée par le Conseil des ministres. «Hasard du calendrier», c’est un gouvernement intérimaire qui propose le texte à un président tout autant intérimaire, ce qui complique sérieusement la donne. Mais cela n’enlève rien à la démarche des pouvoirs publics qui mettent en exergue l’urgence d’une situation, qualifiée de quasi dramatique pour le secteur.
Les Algériens doivent donc savoir que leur pétrole et leur gaz ont besoin d’une nouvelle loi pour être extraits. Pour le leur dire, il faut d’abord que les experts en débattent entre eux, expliquent les tenants et les aboutissants aux politiques, lesquels sont censés amener les citoyens à mieux estimer l’enjeu. Il se trouve, malheureusement que la case «politique» est presque vide. Elle a été remplie par des « officines » qui, via les réseaux sociaux, ont réussi à convaincre une partie de la population algérienne sur le fait que le seul objectif des cadres du ministère de l’Energie était de brader leurs hydrocarbures. Les politiques que l’on a vus, hier, dans la rue, n’ont visiblement pas eu le courage de corriger les fake-news et ont jeté de l’huile sur le feu. Résultat : la loi sur les hydrocarbures demeurera un grand mystère pour le commun des Algériens, le gouvernement restera le «grand méchant loup», les experts n’auront pas eu leur débat et leurs remarques n’auront servi personne.
Pourtant, une loi de cette dimension a besoin que les uns et les autres mettent leurs susceptibilités politiques et idéologiques de côté, que l’on fasse montre d’un maximum d’honnêteté et qu’on mette l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération. Il ne sert à rien de diaboliser le Premier ministre, le ministre de l’Energie et le président de l’Etat. Ce sont des Algériens et il serait dommage de douter de leur patriotisme. Certains propos, prononcés par des politiques, sont blessants et n’aident en aucune manière la société et l’Etat. Le projet peut être bloqué au niveau de l’APN, il peut être le premier grand chantier du prochain président, mais l’important est de ne pas jouer avec le feu.

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