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Le cyber coup d’état déjoué

Il est légitime de classer les fake news dans le registre des armes de destruction massive, donc prohibées.

En appelant, en mars dernier, à mettre « les conflits armés sous confinement et de se concentrer ensemble sur le vrai combat de nos vies contre le nouveau coronavirus », le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a omis d’appeler également à un cyber cessez-le feu…à une cyber-paix ! Dans l’univers impitoyable des réseaux sociaux, les fake news constituent une redoutable arme. Il est alors légitime de les classer dans le registre des armes de destruction massive, donc prohibées.
C’est dans cette atmosphère anxiogène où le morbide le dispute au délétère, dans ce climat de peur mondiale du coronavirus superposé à l’angoisse d’une récession économique, que l’Algérie subit d’incessants assauts sur les réseaux sociaux. Des attaques d’une extrême dangerosité tant leurs cibles sont d’une précision ne pouvant venir que d’officines outillées en la matière. Pour nous édifier, jugeons-en par ces trois exemples. Il y a une semaine, une fausse mouture de la Constitution a été mise en circulation sur la Toile. Aussitôt, la présidence de la République a publié un démenti affirmant que le document qui circule sur les réseaux sociaux, est un faux. Le présumé auteur de ce faux document a été arrêté avant-hier. Une pareille fake news ne peut pas émaner d’un simple citoyen écrasé par la peur du virus et l’inquiétude des lendemains ? Il s’agit bien de groupe ayant un objectif politique de destruction, une volonté de nuire.
Les flux d’«infox», provoquent inévitablement une inflation critique des fausses informations pour dérouter le citoyen et porter un coup fatal au moral de la nation entière…ce qui est pire qu’un virus. L’on comprend maintenant l’insistance, à plusieurs reprises, du président de la République sur ce phénomène. En mars dernier déjà, Abdelmadjid Tebboune a annoncé dans un discours la «recherche et l’identification des personnes défaitistes qui s’attellent à faire circuler des fake news pour semer l’anarchie et maintenir le citoyen en état de panique».
Le second exemple est une autre torpille ayant pour cible une institution de la République. Et quelle institution ? l’Armée nationale. On diffuse de « fausses informations et des rumeurs concernant le limogeage et l’arrestation » d’un nombre de responsables au sein de l’armée. Vient ensuite le tour des pompiers. Un document portant les mentions et le cachet du ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, écumait les réseaux sociaux. Ce faux document prétendait l’attribution d’une prime de risque aux agents de la Protection civile. Une méthode cynique et sournoise pour créer de la discorde parmi les fonctionnaires du secteur. C’est à la division et au désespoir qu’on appelle au lieu de créer des couloirs d’aide vitale, à ouvrir de précieuses fenêtres et à redonner l’espoir aux plus vulnérables face au Covid-19. Le troisième exemple tout aussi édifiant a été ce faux communiqué, toujours sur les réseaux sociaux, rapportant :
« 12 détenus à la prison de Koléa décédés, des suites de l’épidémie de Covid-19, et le refus du ministère de la Justice de remettre les dépouilles aux familles ». Il a fallu que le procureur près le tribunal de Koléa monte au créneau et réagisse via un communiqué pour infirmer « les rumeurs de décès de prisonniers au coronavirus à la prison de Koléa ». Le procureur a fait état « d’informations relayées sur les réseaux sociaux, indiquant le décès de 12 détenus à la prison de Koléa, des suites de l’épidémie de Covid-19, et le refus du ministère de la Justice de remettre les dépouilles aux familles ». Pour récapituler, nous avons le tableau suivant : en l’espace de quelques jours, on s’est attaqué à la présidence de la République, à l’ANP, au système judiciaire via le secteur pénitentiaire et enfin à la Protection civile. Le puzzle ainsi reconstitué, nous amène à dire qu’il s‘agit ni plus ni moins d’un cyber coup d’Etat déjoué.

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