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Omar Achir, médecin spécialiste en pneumologie dans le secteur privé, à L’Expression

«Le confinement total est une nécessité»

L’expresion: Pour commencer, quelle lecture faites-vous en tant que spécialiste, de l’évolution de la pandémie de coronavirus en Algérie où elle est apparue le 25 février dernier ?

L’expresion: Pour commencer, quelle lecture faites-vous en tant que spécialiste, de l’évolution de la pandémie de coronavirus en Algérie où elle est apparue le 25 février dernier ?
Docteur Omar Achir : Effectivement, le premier cas testé positif, c’était le 25 du mois de février dernier, soit deux à trois mois environ après l’apparition en Chine de cette maladie émergente, due à un nouveau virus appelé Sars cov2 en comparaison au Sars cov survenu en 2000 dans ce même pays. à un mois et demi donc de son début chez nous et si nous regardons nos chiffres comparés à ceux des autres pays, on remarquera que les courbes d’évolution de l’épidémie suivent pratiquement les mêmes formes, c’est-à-dire exponentielles. Partant de ce constat, nous devons donc redouter la survenue d’un pic dans les tout prochains jours d’où l’éventualité évoquée récemment de passer au confinement complet si les chiffres continuent d’augmenter. On ne peut prédire avec exactitude quand le pic sera atteint ni combien de temps ça durera, il faut s’attendre donc à ce que l’économie et la santé soient fortement impactées par cette urgence sanitaire, pour ne citer que ces deux domaines.

Le ministre de la Santé annonce une évolution inquiétante dans les prochaines semaines. Comment appréhendez-vous la situation en tant que spécialiste ?
Face à une nouvelle maladie nous devons récolter et trier toutes les informations et en tirer le meilleur pour mieux parer au pire. Dans les pays comme la France, l’Italie, l’Espagne ou les Etats-Unis pour ne citer que ceux-là, le pic est survenu approximativement deux mois après les premiers cas confirmés positifs, c’est-à-dire vers la fin du mois de janvier. On doit donc s’attendre à un pic d’ici deux à trois semaines si, bien sûr, la situation épidémiologique continue de progresser rapidement. Face à cette vague et à un tel afflux de malades qui nécessiteront des soins, il est nécessaire de mobiliser tous les moyens tant humains que matériels et nos structures de soins risquent très rapidement d’être submergées. S’il y a des dispositions à prendre, c’est maintenant. Moi j’insiste surtout sur le confinement total, le port de masque obligatoire et le dépistage massif.

Vous insistez donc à ce qu’il y ait un dépistage systématique des populations…
L’objectif principal c’est d’arriver à rompre la chaîne de transmission et donc la propagation de la maladie. La dépister massivement s’avère une option vitale comme cela s’est passé en Chine et surtout en Corée du Sud ce qui permettrait d’isoler les personnes contaminées et identifier clairement les territoires ou les clusters contaminés. Quelques rares pays utilisent des applications qui permettent en temps réel de situer les personnes porteuses du virus.

Faites-vous partie de ceux qui plaident pour le confinement total afin de stopper la propagation du virus?
Nous devons tirer des leçons de ce qui se passe dans les autres pays. Je suis entièrement d’accord avec ceux qui préconisent le confinement total et surtout que nous sommes passes au stade 3 de l’épidémie vers la fin mars en plus bien sûr des mesures barrières .

L’Algérie applique en milieu hospitalier le protocole thérapeutique à la chloroquine pourtant, ce remède fait toujours polémique en France, il n’a pas empêché l’hécatombe en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis…
Pour certains lobbys l’enjeu majeur reste d’abord financier, malgré la gravité de la situation. Pour d’autres, heureusement d’ailleurs, il s’agit de sauvegarder le maximum de vies humaines. Plusieurs experts au monde travaillent actuellement pour trouver le plus rapidement possible un remède contre ce Sars cov2. Un médicament, actuellement, en l’occurrence l’hydroxychloroquine, est utilisé dans beaucoup de pays et chez nous aussi, suite aux essais réalisés par l’équipe de Marseille et à sa tête le professeur Raoult. Cependant, ces essais doivent être confirmés par d’autres études cliniques pour éviter tous les biais. Depuis le 22 mars dernier, une étude clinique européenne appelée discovery est lancée. Elle porte sur 3200 patients atteints du Covid-19, elle compare quatre médicaments dont la chloroquine. Nous attendons les résultats pour la fin du mois en cours. D’autres équipes d’experts exploitent aussi d’autres pistes, donc gardons espoir. 

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