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Béjaïa

Le bœuf déclasse le mouton

La tendance est au sacrifice collectif, qui épargne la bourse et offre plus de viande.

Devant la flambée des prix du mouton, les habitants de Béjaïa vont certainement opter pour un autre rituel autrement moins coûteux et plus profitable. Le sacrifice d’un bovin, cette expérience, qui a tendance à se généraliser, trouve de plus en plus preneurs chez les citoyens, notamment ceux habitant dans les villages. À Béjaïa la situation est différente. Les familles tiennent à leur mouton, quitte à s’endetter, à défaut de trouver des facilités de paiement. D’autres s’en passent carrément. Le bétail en vente ne manquait pas. Ce sont les acheteurs qui font défaut devant des prix rebutants. Le mouton peut valoir entre 45 000 et 80 000 DA. C’est insupportable, disent à l’unisson les pères de familles qui repartent souvent bredouilles des marchés à bestiaux. Pas besoin de chercher les raisons de cette flambée. On vous l’expliquera toujours par la hausse des prix des aliments. Un quintal d’aliment de bétail coûte 4000 DA, une botte de foin se vend à 700 DA et un quintal de son à 2400 DA sans compter les honoraires du vétérinaire, les traitements et les vaccins. Les familles ne s’embarrassent pas trop à écouter les maquignons leur expliquer le pourquoi de la situation. Attendre «le bon moment», voire les tout derniers jours précédant l’Aïd, c’est l’option de certains pères de familles, mais là aussi rien n’est garanti. Les plus futés ne s’encombrent pas de ces considérations. Sachant que la fête est une occasion pour créer de la joie et renforcer l’union, la fraternité, ils recourent au sacrifice collectif. Cette pratique, qui était en vigueur, notamment à l’occasion de l’Aïd El Fitr, s’applique désormais depuis quelques années au sacrifice de l’Aïd El Adha. Cette année encore «le bœuf volera la vedette au bélier». «Les prix des ovins sont trop chers pour la majorité de la population. Face à cette inflation, les citoyens aux faibles revenus recourent à l’achat collectif de bœufs ou de veaux, histoire de sauvegarder l’ambiance de la fête, tout en se pliant au rite religieux», explique Saïd le chef du village Aït Mahiou sur les hauteurs de la vallée de la Soummam.«Nous sommes quatre frères et nous allons sacrifier un bœuf de plus de 120 kg pour une valeur de 200000 DA», indique Karim. Cette pratique gagne même les villes. L’abattage des veaux s’effectue le jour ou la veille de l’Aïd, dans l’abattoir communal ou sur la place publique du village. Le mouton, qui a atteint des prix défiant toute logique, est boudé. Plusieurs chefs de famille s’associeront pour acquérir un bœuf à la place d’un bélier dont le sacrifice se fait individuellement. La foi ne les dispensant nullement de faire des calculs, les adeptes du sacrifice collectif semblent avoir trouvé leurs comptes. Conséquemment, au lieu de payer un mouton à 40000, 45000, voire 80000 DA on préfère partager un bœuf à raison de 20000 à 30000 DA chacun. Une économie d’argent et un gain de viande, c’est comme ça que certains réfléchissent, sans pour autant transgresser le fait religieux et, surtout, sauver la face devant leurs enfants qui auront droit à l’ambiance et à l’abondance de la viande durant cette journée. La tâche du sacrifice et la découpe a été confiée à des bouchers professionnels à raison de 5000 DA.

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