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L'Algérie à pile ou face?

C'est parti mon kiki! La campagne des législatives de 2017, avec ce qu'elle pourrait nous réserver de surprises, de coups bas et de retournements, a pris son envol embarquant avec elle tous les partis, grands, moyens ou petits. Avec toutes ses étiquettes de monoprix.
Nationaliste, moderne, républicain, laïc ou islamiste. Dans cette mosaïque qui s'offre aux électeurs, on a même, denrée rare dans les annales d'un scrutin, l'embarras du choix.
Le cru 2017 de l'APN exhale déjà des effluves olfactives à vous étourdir. Les médias relaient à merveille cette «transe à la sauce africaine» avec sur les plateaux TV et radio, dans les colonnes de la presse écrite, tout ce que cette bataille est censée offrir comme nouveau paradis aux Algériens. Après tout, c'est ça une campagne!
Elle sert à convaincre, à séduire, à tourner les esprits, à faire des promesses de changement et à bouleverser la société dans laquelle un peuple vogue comme un poisson rouge dans son aquarium. L'Homme n'est-il pas né pour rêver, après tout?
Ce qui, a priori, nous rassure sur la qualité de cette campagne qui se retrouve à travers les programmes des candidats. Ils sont travaillés, réfléchis. De réelles forces de propositions les ont pensés avant de les mettre sur la table pour la vente en gros ou au détail. Et puis, arrive cette garantie qui est en soi une assurance contre tout risque de triche: l'existence de cette Haute Instance de contrôle des législatives que préside Maître Derbal. C'est peut-être cette nouvelle donne qui fera dire à tous, plus tard, que la mariée est belle!
Un seul drame a endeuillé cette «fête». L'assassinat crapuleux du candidat FLN de Béjaïa.
Mais le reste, ce que nous observons chaque jour dans nos villes, indique que la parole a pris le dessus sur le recours au réflexe spontané, par atavisme, à la «hache de guerre».
La réflexion a chassé l'insulte et l'invective. Et la violence verbale a décampé du champ de la confrontation électorale.
Quoi de plus rassurant par ces temps de crise que d'entendre un chef de parti, un candidat discourir sur l'avenir de l'Algérie dans vingt ans, de préconiser de nouvelles réformes, de dévoiler sa vision sur l'industrialisation du pays et de promettre de...bannir toute violence dans les revendications qui pourraient demain se manifester sur le champ politique.
Demain l'Algérie! C'est le slogan de tous. C'est la carte maîtresse que détient aujourd'hui, chacun dans sa main, des candidats en lice.
Il arrive aussi que quelques-uns parmi ces leaders gonflés d'orgueil aillent jusqu'à croiser le fer avec le prétendant d'à-côté soutenant selon le vieil adage: «Ma viande est plus tendre que celle du boucher d'en face.» Des coups en dessous de la ceinture comme il est de tradition en politique, on en trouve. Parfois même, à tire-larigot. Mais en ce mois d'avril 2017, sous le ciel bleu d'Algérie, tout se fait en catimini, tout se joue aussi selon le mode underground.
Et si l'on découvre que nos «politiciens» jouent du «violon» aux citoyens pour les endormir par de fausses promesses ou leur fourguer des idées guère alléchantes, rien n'interdit dès lors de changer de crémerie.
Le FLN et le RND ont le vent en poupe. Point n'est besoin d'être devin, pour affirmer qu'ils ont tous les atouts pour rafler la mise et tenir la dragée haute à leurs adversaires, même si certains veulent déjà dresser l'échafaud à leurs candidats et leur faire un procès en sorcellerie. Constat identique chez les autres, c'est-à-dire, tous ceux qui ne s'apparentent guère à ces deux partis dominants, et qui continuent à jurer par leurs dieux qu'ils veilleront à leur «faire la peau».
A qui? A ceux, bien sûr, qui leur barreront la voie d'accès au pouvoir. Autant dire que chacun des protagonistes compte davantage sur les «chiens de garde» de son parti pour mordre le mollet à l'insolent.
Tout se passe dans le meilleur des mondes. Chacun choisit de jouer en solo ou en groupe pour s'improviser en rénovateur de la société tandis que les autres se plaisent même à tirer des plans sur la comète en dépit de leur taille de «Machiavel de tripot».
Quelle terrifiante logique que celle qui préside à chaque élection! Du narcissique pathologique qui prépare le beau rôle de futur leader, à celui du candidat crédible, jouissant d'une déconcertante popularité dans son douar d'origine, les législatives ressemblent tantôt à un cirque, tantôt à ce défilé de mode pour désigner la Miss la plus captivante, capable de faire chavirer les coeurs.
Mais au soir du 4 mai 2017, lorsque le rideau tombera sur ces élections, il y aura parmi tout ce beau monde, les vainqueurs qui seront inondés de confettis. Et ceux à qui l'Histoire aura, sans pitié, tourné le dos et réservé une bonne déculottée. C'est ce qui s'appelle, chez nous, en période électorale, jouer l'Algérie à pile ou face.

De Quoi j'me Mêle

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