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Le docteur Abdelatif Benachenhou à L’Expression

«La situation exige de descendre sur le terrain»

Réagissant à la situation de panique engendrée par l’apparition du coronavirus en Algérie, ayant enregistré 19 cas au 7 mars, le docteur Abdelatif Benachenhou nous livre dans cet entretien quelques explications sur les raisons de sa propagation et sur les moyens de lutte contre cette épidémie.

L’Expression : Que pensez de l’ampleur que commence à prendre la propagation du coronavirus en Algérie?
Abdellatif Benachenhou : Je pense que c’est la preuve irréfutable de l’absence d’éducation sanitaire en Algérie. Le gros problème avec tous les virus, c’est qu’il est vital pour eux de se déplacer, c’est ce qu’on appelle la circulation du virus. Le grand point d’interrogation, c’est qu’on ne sait pas pourquoi il y a une flambée de ce virus. Dans ce cas, ce qu’il faut retenir, d’abord c’est que le virus se transmet par voie aérienne, et se localise au niveau du système respiratoire, jusqu’à le détruire en provoquant des complications qui se traduisent par une insuffisance respiratoire aiguë, qui nécessite une assistance mécanique. à cela il faut ajouter, que le virus Corona s’attaque également au système, immunitaire, et plus ce dernier est défaillant, plus le virus y trouve son compte. Pour revenir à sa propagation, il faut dire que nous savons que ce qui favorise son déplacement, ce sont les échanges internationaux à travers les transports, c’est la plus grande aubaine pour le virus, et c’est un peu la rançon du progrès, ce qui est un classique en médecine, comme on sait que les rats ont été transportés par bateau. Par ailleurs, le plus étonnant dans ce cas du coronavirus, et de l’avis de certains experts, ce virus est connu, on l’appelle communément le virus du rhume, d’autres préfèrent juste le qualifier de grippe compliquée, comme cela a été le cas durant le pèlerinage, où il y a eu des épisodes similaires avec moins d’ampleur.

Comment évaluez-vous les risques et les conséquences d’une contamination au coronavirus?
Ce qui inquiète et étonne pour la souche du coronavirus apparue actuellement, c’est sa force de virulence, qui se traduit par une propagation très rapide. Sa dangerosité et la menace qu’il constitue ne se situent pas dans son taux de mortalité, car ce dernier est évalué à 2% ou 3 %, donc mis à part les raisons évoquées, je peux vous dire qu’il y a beaucoup de bruit et d’incompréhension sur sa vitesse de propagation, on n’a jamais vu cela.

Que pensez-vous de la réaction du système de santé algérien à cette épidémie?
Il faut se rappeler que le système de santé algérien a eu à faire face à ce genre de panique avec l’épidémie de choléra apparue il y a deux ans, donc il faut adopter une attitude de prévention et ne pas se perdre dans la médecine de machine et de factures énormes de médicaments. Il faudrait saisir cette occasion pour se ressaisir et exploiter à fond notre système de santé, qui regorge de services qui peuvent être très efficaces en pareil cas, tels que les Semep (services d’épidémiologie et de médecine préventive), ou les BCH (bureaux communaux d’hygiène), qui existent et qui peuvent contribuer à rendre plus efficace le système de santé, car l‘un des éléments essentiels pour la lutte contre le coronavirus, est l’hygiène.

Quelles sont vos indications pour faire face à cette épidémie?
La situation exige de descendre sur le terrain, notamment dans les écoles, les mosquées, les espaces publics, car nous avons les structures et les instruments, il faut les réactiver, les réveiller, à l’image des Insp (Institut national de santé) qui ont joué un grand rôle par le passé dans les opérations de vaccination, alors qu’à l’époque nous avions peu de moyens. C’est fini cette médecine où l’on vient uniquement pour le salaire, il faut aller au charbon. Ceci étant, il est impératif avant toute chose, de sensibiliser le citoyen sur la question d’hygiène. Les gestes sont banals tels que le lavage fréquent des mains et le port du masque, mais il est important également d’opter pour une diminution dans les déplacements, qui représentent un accélérateur de transmission du virus, au même titre que les confinements excessifs de personnes dans les cafés, qui sont de vraies couveuses pour le virus.
Donc il faut laisser quelques habitudes de côté, le temps que ce nuage passe.

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