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Funérailles nationales exceptionnelles pour le général Gaïd Salah

La reconnaissance de tout un peuple

Si, hier, le pays a enterré l’un de ses héros dans la sérénité et la sécurité, c’est parce que le caractère républicain de son Etat a été sauvegardé.

Les Algériens, aux quatre coins du pays, ont rendu un hommage appuyé au défunt, Ahmed Gaïd Salah. Dans l’ensemble des mosquées de la République, devant le Palais du peuple et au niveau du cimetière d’El Alia, ils étaient des millions à accompagner le général de corps d’armée à sa dernière demeure. De mémoire de citoyen, c’est bien la première fois depuis l’indépendance du pays qu’autant d’Algériens se reconnaissent dans la personne d’un des leurs décédé, sans que ce dernier ne soit président de la République. Le général de corps d’armée a su, dans sa mort, trouver le cœur et la raison de la communauté nationale.
De son vivant, il tenait la barre d’une armée décidée à ne pas laisser le pays sombrer dans l’anarchie. Son engagement de tous les instants l’a mis dans une arène où pullulaient des loups. «Il s’est battu comme un lion», disaient, hier, beaucoup de citoyens, venus lui rendre un dernier hommage. Et pour cause, les loups ne l’ont pas épargné. Des slogans «fabriqués en laboratoires» avaient pour principale mission de l’affaiblir ou tout simplement de l’énerver pour l’amener à commettre l’irréparable. Chaque vendredi et chaque mardi étaient autant d’épreuves pour l’homme et le père de famille qu’il était. Mais le responsable, le chef militaire, le général a bien compris la manœuvre. Aucune manifestation n’a été interdite et aucun Algérien n’a été interpellé pour un slogan. La bataille de Ahmed Gaïd Salah consistait à résister à ces attaques indignes et déployer la stratégie de sauvetage du pays, avec précision et détermination.
Tout au long des 10 mois qu’avait duré la crise institutionnelle, l’opinion nationale était partagée sur la manière de gérer cette période. Mais au final, même ceux qui ne croyaient pas à l’efficacité de la démarche tendant à ramener le pays sur les rails de la légalité constitutionnelle ont été soulagés de constater que la présidentielle s’est bel et bien tenue et que le nouveau président a été reconnu par la planète entière. L’Algérie était revenue dans le concert des nations. On n’était plus au bord d’une falaise. Le pays était retourné à un fonctionnement normal. C’est précisément cela l’objectif premier du défunt chef d’état-major. Lorsqu’il avait exigé la mise en œuvre des articles 7, 8 et 102 de la Constitution. Il entendait rester dans les clous de la Loi fondamentale et aucun cri de sirène ne l’en détournerait. Une conviction de l’état-major et de son chef, qu’à l’époque, peu d’Algériens en voyaient l’utilité. Mais il a suffi que les loups soient sortis des bois pour qu’on en prenne la mesure des dangers qui guettaient le pays.
L’exceptionnel apport de feu Ahmed Gaïd Salah a été de porter le fardeau en protégeant l’institution militaire, tout en assurant son unité face au danger. En s’exposant en tant que chef d’état-major de l’ANP, il a limité les risques de failles au sein de l’Etat. A travers lui, l’institution militaire a pris ses responsabilités et s’est mise en première ligne. Aujourd’hui que la victoire est acquise et le pays a recouvré sa stabilité, l’on peut objectivement apprécier l’opportunité de la démarche pleinement assumée par Ahmed Gaïd Salah. En effet, l’option défendue par certains, en faveur d’un positionnement en retrait de l’armée, pour affirmaient-ils ne pas l’exposer, n’aurait certainement pas donné les résultats que l’on a eus. Il fallait sûrement afficher pleinement et avec détermination la défense de la légalité constitutionnelle. Cette mission relève prioritairement des prérogatives de l’ANP. Elle fut menée avec brio par le chef d’état-major qui a su être le porte-parole d’une institution qui a veillé, de bout en bout, sur la vie de tous les Algériens, sans exception.
Si hier, le pays a enterré l’un de ses héros dans la sérénité et la sécurité, c’est parce que le caractère républicain de son Etat a été sauvegardé. Les Algériens qui ont appris le décès de Ahmed Gaïd Salah, lundi dernier, ont tous, sans exception aucune, pensé au timing. Quelles que soient leurs opinions politiques, ils ont admis que le travail qu’il a accompli a effectivement mis l’Algérie à l’abri du chaos. Beaucoup d’Algériens l’ont pleuré, mais l’ont également remercié pour avoir été présent lorsque le pays avait eu besoin de lui.

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