{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Larbi Chérif Abdelhamid, colonel en retraite, à L’Expression

«La présidentielle dérange»

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le colonel Larbi Cherif Abdelhamid revient sur les visées des eurodéputés et plus globalement sur la volonté de déstabilisation de l’Algérie.

L’Expression : Comment peut-on interpréter la résolution du Parlement européen sur l’Algérie du point de vue stratégique ?
Larbi Chérif Abdelhamid : La résolution du Parlement européen est la première étape d’un processus dont le but final est la déstabilisation de l’Algérie. Il y a lieu de voir, à ce propos, la liste des pays ruinés par les ingérences sous forme de solidarité, les droits de l’homme, ou de défense de la liberté d’expression. Le résultat est là, des Etats déchirés et affaiblis par des guerres internes. Tout le monde connaît ces pays. La Syrie, le Yémen, l’Iraq, la Libye sont autant d’exemples que les Algériens connaissent parfaitement. Maintenant, au plan stratégique, il est entendu que les eurodéputés défendent les intérêts de leurs pays respectifs. Ils travaillent en étroite collaboration avec les services de leurs Etats, que sont les ministères des Affaires étrangères et les services de renseignement. Tout ce beau monde orchestre les actions parlementaires et les adaptent à des agendas préparés par avance. Il ne faut pas s’y tromper, l’Algérie n’échappe pas à la règle.
La mobilisation des eurodéputés français est flagrante. Elle a été précédée par une déclaration du ministre des Affaires étrangères, suivie par le député français Raphaël Glucksmann un pro-sioniste un proche de Bernard-Henri Lévy. Il est en étroite relation avec des Algériens sans fierté nationale ni sentiment d’appartenance à cette patrie et qui sont toujours attachés à la puissance coloniale.
Pour ma part, je vois dans cette résolution, un message destiné aux autorités algériennes sur la question des privilèges de la France en Algérie. C’est clairement le début d’une ingérence pour orchestrer les prochaines étapes en vue de contrôler la situation. Le seul objectif est de maintenir l’Algérie sous influence de la France et l’Union européenne. Il est aussi question de préservation des intérêts économiques et stratégiques de la communauté européenne au détriment de l’avenir de l’Algérie.

En intervenant à quelques jours de la présidentielle, n’y a-t-il pas de la part de ces eurodéputés une volonté de casser la dynamique de sortie de crise ?
Oui ! La présidentielle dérange les Européens. La montée du sentiment patriotique et l’absence totale de lobby dans le processus électoral en cours met visiblement en danger les acquis de la France et l’Union européenne. Il faut savoir à ce propos que les conventions qui lient l’Algérie à l’Union européenne sont exclusivement en faveur de l’UE à 1000%. Les Accords d’association avec cet ensemble économique prévoient un démantèlement tarifaire complet dès l’année prochaine. Cela sans investissements, ni transfert de technologies. Or, la présidentielle va donner naissance à un nouveau mode de gouvernance, basé sur les intérêts de la nation en premier lieu et les relations avec les partenaires sur la base de la formule gagnant-gagnant. Une élection où la France est hors circuit. Elle n’aura aucune influence sur le prochain président élu. De fait, elle perd toute garantie pour ses intérêts. A contrario, la poursuite de la crise à travers une annulation du scrutin donne du temps à la France en particulier et les européens en général, pour revoir l’échiquier et se repositionner.
L’échec de la présidentielle est un objectif stratégique commun de la France et ses tentacules en Algérie.

La réaction massive de dénonciation des Algériens, peut-elle constituer une parade efficace contre les tentatives d’ingérence ?
Les réactions des autorités étaient fermes et unanimes. L’opposition nationale, les figures du Hirak et le peuple en général ont pris clairement position contre l’ingérence étrangère. Ces réactions sont des traditions nationales algériennes et aussi la force de l’unité nationale et la conscience collective des Algériens. Le peuple algérien a donné un exemple d’un Hirak sans égal dans le monde et en plus de la force de l’alliance sans faille. L’Armée nationale populaire et le peuple sont effectivement le pilier et la charpente de la nation. Ce sont des parades très puissantes contre toutes les ingérences étrangères. Les parades sont, en fait, multiples et le 12 du mois de décembre donnera la réponse claire et sans appel aux tentatives d’ingérence. Ce sera une date de la naissance de la nouvelle Algérie.

Quelle est, selon vous, la meilleure riposte à donner à ces tentatives d’ingérence ?
Les tentatives d’ingérence ne s’arrêtent pas, mais l’unité nationale est un facteur déterminant le renforcement du front interne et la mise en valeur de notre Hirak pacifique comme un exemple avec la mobilisation des intellectuels, en plus de la mise en valeur de l’apport de l’institution militaire, ainsi que l’élection présidentielle constituent un ensemble de facteurs qui, réunis, sont la meilleure riposte.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours