La population prend conscience

Malgré la gravité de la situation, il est encore des inconscients qui tirent des conclusions hâtives quant à la pandémie qui menace le pays dans sa totalité. Ces érudits de l’ignorance dispensent un discours qui frise la démence comme par exemple « le coronavirus est une création pour bloquer le Hirak » ou encore « une gousse d’ail et quelques versets coraniques viendront à bout d’un virus que le monde entier craint ». Heureusement que leur nombre est très restreint sommes-nous amené à dire. Bouira connait un net regain de conscience et hier vendredi, la ville était quasiment vide dans la mesure où la majorité de la population s’est confinée chez elle.
Les cafetiers et en application des consignes des services spécialisés ont retiré les tables et les chaises, utilisent des cuillères jetables, du sucre emballé et des gobelets, invitant les consommateurs à quitter les lieux rapidement. Les personnes qui sortent pour des besoins n’hésitent pas à porter des bavettes. Les locaux commerciaux sont nettoyés à la javel et autres produits anti-bactériens. Concernant les cas, Bouira a enregistré un cas avéré. 45 personnes proches ou ayant approché une personne contaminée sont gardées en observation au niveau de l’EPH de Bouira.
Hier on annonçait les suspects de cinq autres personnes dont les prélèvements ont été transmis à l’institut Pasteur d’Alger. L’inexistence d’autres cas avérés laissent penser que la situation est maitrisable à la condition d’être stricte en matière d’application des conseils prodigués par les spécialistes. Pour pallier toute éventualité, la commission d’urgence, de suivi et de crise de la wilaya a aménagé des dortoirs de quelques établissements scolaires. L’annonce de l’apparition du virus a coïncidé avec le relèvement des prix des produits de consommation. Pour contrecarrer ce phénomène, la direction du commerce en étroite collaboration avec les différents services de sécurité mènent une guerre contre ces spéculateurs.
En plus des amendes, la direction n’hésite pas à fermer les locaux de ceux qui ne se soumettent pas aux directives. Parce que la crise est une affaire de santé publique, les laboratoires du département des sciences de la nature et de la vie de l’université Akli Mohand Oulhadj sous la conduite du doyen et du recteur, le professeur Lotfi Mouni, ont doté l’EPH de Bouira et les unités de la Protection civile, d’une solution alcoolisée antibactérienne. Le produit vient combler le déficit et la rupture de stock jusque-là constatée chez les pharmacies. Cet élan de solidarité a touché aussi un tailleur privé qui fabrique des bavettes pour les offrir gracieusement.
à l’acquisition de la matière première, le tailleur a été étonné par le vendeur qui lui a offert le produit gracieusement. Cette action et cet élan c’est aussi l’initiative d’un producteur de pomme de terre qui a cédé sa production à 25 DA le kilogramme hier à Bouira.
Toutes ces actions sont la réponse à ceux et celles qui continuent à sous-estimer la situation en prônant des discours sans aucun fondement scientifique.