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Election présidentielle du 12 décembre

La mouvance islamiste hors jeu

Abderrezak Makri a recommandé à sa base de ne soutenir aucun candidat.

Les principaux leaders islamistes ont-ils perdu leur boussole ? La question se pose car ce n’est pas dans leur habitude de tourner le dos à des scrutins qui, de surcroît, sont déterminants pour l’avenir du pays. Et lorsqu’on ambitionne de le diriger un jour, donc de conquérir le pouvoir, ce qui est tout à fait légitime pour toute formation politique, rater un rendez-vous aussi crucial que celui du 12 décembre, revient à ne pas saisir cette opportunité qui ne se représentera probablement pas de sitôt. Le terrain était incontestablement déblayé après l’incarcération de l’ex-secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia donné pour dauphin potentiel de l’ancien président de la République, forcé à la démission par un mouvement de contestation pacifique sans précédent pour lui succéder au palais d’El Mouradia et l’effondrement du Front de Libération nationale qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Première force politique, touché lui aussi de plein fouet par des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics qui ont conduit deux de ses ex-patrons, Mohamed Djemaï et Djamel Ould Abbès sous les verrous, il s’est retrouvé «out» pour la course à la magistrature suprême. En l’absence du FLN, véritable machine électorale conçue pour tailler des costumes présidentiels sur mesure, aucun candidat ne se serait retrouvé au palais d’El Mouradia sans ce réservoir électoral exceptionnel et cette force de mobilisation inégalée qu’il recèle. Malgré cette nouvelle donne unique dans les annales de l’Algérie indépendante la mouvance islamiste s’est malgré tout mise hors jeu. Elle sera tout de même représentée par Abdelkader Bengrina, président du parti d’El Bina, en rupture de ban avec son parti d’origine le MSP, qui a bénéficié du refus des grosses pointures du mouvement islamiste (Makri, Djaballah…) à se présenter à cette élection pour se retrouver dans les starting-blocks. Une candidature par défaut qui ne pèse pas assez devant ces poids lourds dont les partis ont occupé le devant de la scène au moment où le FLN et le RND dominaient outrageusement la scène politique tout en se partageant le pouvoir. Le Mouvement de la société pour la paix qui représentait la troisième force politique du pays formait avec le FLN et le RND l’alliance présidentielle tout en participant à différents gouvernements jusqu’en 2012 lorsqu’il a claqué la porte pour se ranger dans l’opposition. Il a depuis subi des revers électoraux cinglants dans des conditions incontestablement contestables il faut le souligner. Quant à Abdallah Djaballah il hissera lors des élections législatives de 2002 son ancien parti El Islah, Mouvement pour la réforme nationale, à la troisième place devant son éternel rival… le MSP, en remportant 42 sièges contre 38 à son frère ennemi, avant de s’en faire éjecter. Il quittera cette formation qui connaîtra des défaites électorales retentissantes pour créer son propre parti le Front de la justice et du développement (El-Adala). Il s’est présenté aux élections présidentielles à deux reprises. Une première fois en 1999 avant de se retirer de la course avec les autres candidats juste avant la tenue de l’élection, laissant seul en course le candidat du pouvoir Abdelaziz Bouteflika qui commencera un règne ininterrompu de vingt ans avant d’être poussé à la porte. Lors de l’élection de 2004, il arrivera en troisième position juste derrière… Ali Benflis qui est en lice pour l’élection du 12 décembre. Un scrutin auquel il ne participera pas. Le président d’El Adala qui n’a pas encore donné de consignes de vote, au contraire du patron du MSP, le soutiendra-t-il ? Pourquoi pas ? Même si cela semble improbable. Juste pour indiquer que la mouvance islamiste qui s’est mise en marge de l’élection présidentielle du 12 décembre ne parle pas d’une même voix.

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