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Mahieddine Tahkout, son fils et ses deux frères, sous mandat de dépôt

La mécanique d’une chute

«Pourquoi laisser cet homme d’affaires en prison avec ses frères et son fils ? On a laissé sur le carreau 14 600 travailleurs.»

La pression monte autour des enquêtes et les interpellations, dans le cadre d’une lutte sans merci, engagée contre la corruption. C’est dans cette atmosphère chargée d’attente et de soif de justice, que l’opinion publique a appris tôt dans la journée d’hier que l’homme d’affaires, qui a défrayé la chronique, Mahieddine Tahkout, son fils Bilal et ses deux frères, Hamid et Rachid, ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed.
Dans ce sillage, le directeur des transports de la wilaya d’Alger, Rachid Ouezzane, et l’ancien directeur général de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), Abdelkader Benmiloud, ainsi que le président du conseil d’administration de la même entreprise, ont été également mis sous mandat de dépôt. La justice leur reproche d’avoir octroyé des avantages illégalement, à Mahieddine Tahkout, alors que des cadres du ministère des Transport demeurent toujours sous l‘effet d’auditions judiciaires, pour la même affaire.
Ceci étant, il faut savoir que la famille Tahkout est poursuivie pour l’obtention d’indus privilèges par des cadres de l’Office national des œuvres universitaires (Onou) et du ministère des Transports dans l’affaire liée aux œuvres universitaires ainsi que par des cadres du ministère de l’Industrie et de l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi), dans une autre affaire liée à la société CIMA Motors.
Pour Me Bourayou, il est indéniable qu’«on a jeté Tahkout en pâture», déclare-t-il dans son intervention sur TSA. Il considère que la décision de son arrestation « ne se justifie guère. Pourquoi laisser cet homme d’affaires en prison avec ses frères et son fils ? On a décapité une famille et on a laissé sur le carreau 14 600 travailleurs et qui, demain, n’auront pas quelqu’un pour signer leurs paies. Pourquoi n’a-t-on pas laissé le concerné sous contrôle judiciaire ? En quoi ça dérangerait ? ».
Confirmant les chefs d’accusation retenus contre l’homme d’affaires, en l’occurrence, le blanchiment d’argent, détournement et accès à des avantages,
Me Bourayou précise, que Tahkout, avait nié devant le juge, ces accusations, et avait affirmé avoir «assuré le transport des étudiants dans le cadre des procédures telles que les avis d’appels d’offres». Par ailleurs, Me Bourayou ne laisse aucun doute sur l’action d’appel, «Nous allons le faire aujourd’hui. Mais je reste pessimiste» avoue-t-il, avant de s’indigner sur l’attitude de la justice : «Franchement, je suis atterré par ce manque de discernement de la part de la justice. Qui est puni ? Tahkout ? Ce sont les travailleurs et l’entreprise qui sont punis !».
Ce tsunami d’arrestations et d’interpellations est le fruit de la mobilisation de millions d’Algériens, qui ont imposé le respect de la satisfaction de leurs revendications, notamment, la lutte contre la corruption et l’oligarchie, qui a été l’une des principales réclamations du Hirak, dès le début.
Dans ce sens, les actions de justice se multiplient et s’intensifient autour des têtes réclamées. Ainsi, on a vu, pour la première fois dans l’histoire de la justice algérienne, de grandes figures du milieu des affaires et de la sphère politique tomber. Les uns, tels que les ex-Premiers ministres, Sellal et Ouyahia, et l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, entendus hier par la justice, attendent de voir leurs dossiers transférés vers la Cour suprême.
Ceci étant, l’arrestation de Tahkout, les réactions, et les conséquences qui ont suivi, maintiennent inévitablement, l’attention des Algériens, en haleine. Pour les observateurs, cet homme d’affaires qui a réussi en quelques années à se hisser à la tête du monopole des transports urbains et universitaires, et à mettre sur pied une unité florissante de montage automobile, le doit à des appuis puissants. Pour eux,la question du moment est de savoir, qui est derrière Tahkout.
 

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