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La Duchesse de Sidi Bel Abbès

Du haut de ses escarpins Zara, cette femme sent le crottin. Elle règne sans partage et sans pitié depuis qu'elle a été intronisée par ses réseaux qui l'ont adoubée sans coup férir. Et parce qu'elle a su les séduire, comme seule est capable de le faire une femme avisée et ambitieuse, Houda Iman Feraoun, 37 ans, belle et aguichante, ressemble étrangement au personnage de «Bel Ami» de l'écrivain Guy de Maupassant.
Dans ce roman qui est resté un grand classique pour les apprentis ambitieux du XIXe siècle, le héros, crevant de famine et désargenté, débarque de sa Provence à Paris avec l'idée de percer, en fréquentant d'abord, les cénacles habituels où rodaient les gens de l'aristocratie. Pour parvenir au faîte du pouvoir, il excelle dans l'art d'embobiner les gens, de leur soustraire leurs secrets pour les revendre aux plus offrants, de draguer et de séduire à mort ses victimes parmi les dames habituées à fréquenter les châtelains, des ducs, comtes et marquis pour débouler dans leurs palais et fouler le gazon des allées du pouvoir. Un intéressant livre à lire pour tous ceux qui rêvent de se tracer un brillant avenir dans cette Algérie à l'approche des législatives du 4 mai prochain.
Madame Iman Houda Feraoun, comme un cadeau, nous est tombée du ciel! Illustre inconnue dans les milieux universitaires, elle a pu, avouons-le, avec brio et beaucoup de persévérance, traverser la «ligne Maurice» et sortir indemne de ce champ de mines. Ce fait d'armes est à comptabiliser comme l'une de ses premières prouesses. Ne reste plus qu'à trouver le «marquis» de la République qui lui mettra le pied à l'étrier. Ce sera vite fait lorsqu'un décideur «décida», sans aucun excès de langage, de la recommander avec insistance pour lui octroyer avec tous les honneurs le secteur des télécommunications. Un domaine d'avenir qui n'est pas réservé aux vieux schnocks de la politique, mais à cette génération qui a fini par ériger Internet au rang sacré de religion. «Elle est bourrée de diplômes» a tenu à insister son mentor auprès des dirigeants politiques avant d'ajouter qu' «elle seule est capable de tout chambarder!». Il n'avait pas tort le bougre puisque en quelques mois seulement d'exercice à la tête des TIC, on a fini par assister, dès le prélude du spectacle, aux premières secousses d'un vrai séisme qui allait fissurer ce secteur stratégique. Ceux qui travaillent sous son autorité, la trouvent «hautaine et pleine de suffisance». Quant à ses collègues du gouvernement, ils la regardent toujours avec un brin d'amusement chaque fois qu'elle prend la parole. Dieu! On découvre là combien est grande la différence entre l'art de la politique et la science infuse de facebook et de twitter! A Algérie télécom, à Mobilis, voire même chez elle depuis son «château», cette ministre du gouvernement Sellal, ne cesse de provoquer surprise sur surprise. Tous les directeurs centraux ont remarqué qu' «elle n'en fait qu'à sa tête». Aujourd'hui, faute de se faire entendre en haut lieu, ils tirent la sonnette d'alarme.
Le ministère qu'elle dirige, vogue en pleine improvisation. En vérité, elle est en rupture de ban avec la propre réalité du secteur qu'elle était vouée «tirer de sa léthargie».
La révolution du numérique ne verra jamais le jour, hélas, avec une conduite aussi maladroite dans la gestion d'un département ministériel qui a vu défiler à sa tête quelques-uns au moins parmi ses prédécesseurs dont l'expérience et le savoir-faire relèvent encore d'un niveau jamais égalé!
Depuis ce jour fatidique du 8 mars 2017 où elle avait été chargée de lire le message du Président Bouteflika aux Algériennes, parce qu'elle est la seule femme à mieux maîtriser la langue arabe, Iman Houda Feraoun se voit ouvrir un champ de conquête politique digne à faire pâlir de jalousie l'impératrice Sissi! «Maintenant, elle frime à longueur de journée», révèle un directeur central.
Tout le monde le sait. Les hommes qu'elle a été la seule à choisir pour diriger Algérie télécom ou Mobilis répondent plus aux critères de coterie et de népotisme qu'à ceux de compétence et d'expérience avérées.
Un vent de révolte et un climat d'insubordination se lèvent déjà dans ce secteur aujourd'hui à la dérive par une ministre dont le choix risque de finir catastrophique.
A-t-elle un bilan depuis qu'elle est à la tête de ce ministère des TIC qui ne fait apparemment le bonheur de personne? «Parlons plutôt de désert» répond un haut cadre proche de la retraite. L'expérience d'avoir confié les rênes d'un département ministériel aussi stratégique et vital pour l'économie nationale à une femme, réduite à l'état de potiche parce qu'elle serait tout simplement bardée de diplômes, et la tête regorgeant de théorie, a abouti fatalement à une conséquence catastrophique. Parmi le personnel recruté à Mobilis et Algérie télécom depuis qu'elle a pris les manettes du secteur, beaucoup lui sont proches. La Duchesse de Sidi Bel Abbès n'est pas exempte de tout péché.
Loin s'en faut. Le remaniement ministériel attendu après les législatives signe déjà son arrêt de mort et met un terme à une aventure que certains qualifient sans lendemain. Le règne de Iman Houda Feraoun a duré. Puisse-t-il servir d'exemple pour le choix des hommes et des femmes qui seront appelés à diriger à l'avenir ce pays. On peut dire, sans forfanterie aucune, pour la ministre Madame Iman Houda Feraoun que maintenant le plus dur...est derrière elle.

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