{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le procès de Tahkout, Sellal et Ouyahia se poursuit

La défense brandit «ses preuves»

C’est la défense de l’ex-SG du ministère des Transports qui va enfoncer Amar Ghoul pour son octroi d’un terminal cimentier à Tahkout au port de Skikda.

Le lourd réquisitoire prononcé mercredi dernier par le procureur général à l'encontre de la soixantaine de prévenus dans le procès de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, dans lequel sont également poursuivis les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que les anciens ministres de l'Industrie, des Transports et des Travaux publics, Youcef Yousfi, Abdeghani Zalène et Amar Ghoul et de nombreux autres cadres de l'Etusa, de l'Onou et du ministère de l'Industrie, n'a pas laissé sans réplique la défense. Nombreux, les avocats qui se sont, rapidement, mis en ordre de bataille pour riposter à l'«attaque» du ministère public.
Me Miloud Brahimi s'est avancé à la barre pour défendre l'ex-ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, poursuivi notamment pour abus de fonction, blanchiment et dilapidation et auquel il est reproché l'absence de critères clairs dans le choix des opérateurs pour le montage automobile ainsi que sa décision de proroger le délai pour répondre aux cahiers des charges, des faits pour lesquels, le parquet a requis une peine de 10 ans de prison ferme. L'avocat a commencé par rappelé le long parcours professionnel de Yousfi de plus de 40 ans consacrés à servir son pays. Convaincu que le procès est un procès politique, Me Miloud Brahimi a réitéré encore une fois que les correspondances incriminant son client sont plutôt des preuves de sa gestion transparente. Il a rappelé qu'un ministre est tenu d'appliquer les lois de la République et qu'il n'a accordé aucun privilège. La défense de l'ex-ministre de l'Industrie a plaidé non coupable pour tous les chefs d'accusation demandant l'acquittement. Concernant Abdelghani Zalène, ancien wali d'Oran et ancien ministre des Transports qui encourt une peine d'emprisonnement de 10 ans ferme, son collectif de défense a rejeté l'ensemble des inculpations d'abus de fonctions, d'octroi d'indus avantages et de passation de marchés en violation de la législation avec l'Etusa.
La défense du SG enfonce Amar Ghoul
Pour ses avocats, les marchés obtenus par Tahkout avec l'Etusa sont le résultat d'appels d'offres obéissant à des procédures judiciaires et réglementaires qui ont été respectées. Pour Amar Ghoul, ancien ministre des Transports, poursuivi pour octroi d'un foncier industriel relevant de l'Entreprise portuaire de la wilaya de Skikda au principal mis en cause Mahieddine Tahkout, la défense a fait valoir la prescription des faits, rappelant également que le prévenu a déjà été jugé pour les mêmes faits dans le procès Haddad. Me Faden a plaidé non coupable pour l'ensemble des griefs rappelant que l'expertise a bien démontré que son mandant ne possède aucune fortune. Il a sollicité enfin du tribunal d'innocenter Amar Ghoul qui a toujours été l'exemple de la «probité».
Il sera très vite contredit par une autre avocate, Me Bouziane Nessirine qui a plaidé pour défendre le prévenu Mehareb M'hamed, l'ancien secrétaire général du ministère des Transports. Elle va mettre directement en cause Amar Ghoul, en présentant des documents au tribunal. L'avocate va affirmer que le ministre Ghoul a instruit à l'époque son mandant de répondre favorablement à la demande de Mahieddine Tahkout pour l'octroi d'un foncier au port de Skikda qui lui servirait d'un terminal cimentier. Elle a présenté la correspondance de Amar Ghoul à son client, qui lui a été remise par le chef de cabinet ne manquant pas de rappeler également le témoignage de ce dernier au niveau de la Cour suprême où il a confirmé que l'ex-ministre avait donné instruction pour accorder le terminal. Dans le box, Amar Ghoul s'agite, enlève sa bavette et demande la parole au juge. Ce qui va lui être accordé à la fin de la plaidoirie.
Le dilemme soulevé par l'avocat
L'ex-ministre va encore une fois insister qu'il n'a rien à voir avec la décision prise «moi j'ai donné des orientations pour que la demande soit étudiée et non pas accordée. C'est le secrétaire général qui était chargé de tous les ports». L'avocat de l'ex-DG du port de Skikda pour lequel le parquet a demandé 8 ans de prison ferme va, lui aussi, tenter de démonter les charges affirmant que l'accusation n'a apporté aucune preuve sur son inculpation rappelant que le dossier de concession pour un terminal cimentier avait été soumis à l'accord de la tutelle et non pas accordé par son client. Ont suivi par la suite les avocats des cadres de Mobilis, poursuivis pour le marché d'acquisition d'un parc automobile de l'opérateur public auprès de Cima Motors. Pour ce marché où Cima Motors avait retiré le cahier des charges et soumis son offre le même jour, la chargée des transactions est inculpée. Mais pour son avocat, il y a un vrai dilemme. Le travail de sa cliente est celui d'une boîte aux lettres où les cahiers des charges sont retirés et où sont remis les appels d'offres. Cima Motors s'est présentée pour soumissionner le dernier jour de l'appel d'offres, la prévenue avait demandé alors avis à son chef hiérarchique sur la régularité de la procédure et ce dernier lui a confirmé que les délais étaient toujours en vigueur et qu'il n'y avait rien dans la loi qui interdisait à une société de retirer le cahier des charges et déposer son offre, le même jour. «Elle se retrouve aujourd'hui devant le tribunal. Son responsable, lui, a été emprisonné pendant 6 mois avant de bénéficier d'un non-lieu pour manque de preuves! Ce n'est pas logique», s'est écrié l'avocat. Les plaidoiries se sont poursuivies toute la journée de jeudi pour la soixantaine de prévenus. Ceux de Tahkout, Sellal et Ouyahia devront ouvrir le bal de la journée d'aujourd'hui. À noter que, malades et fatigués, les deux ex-Premiers ministres étaient absents jeudi à l'audience.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours