La baignade est interdite

Les estivants et les passionnés de la baie ne pourront pas s'offrir leur «petit luxe» annuel en ne se rendant pas à la mer ni bénéficier de ses ressacs du moins pour le moment en attendant la suite des événements et l'évolution de la lutte déclenchée contre le coronavirus.
Contrairement aux années précédentes où l'on célébrait pompeusement le coup d'envoi de la saison estivale, celle-ci constitue, cette année, un projet incertain. Elle vient d'être frappée par l'interdiction d'accès aux plages, à partir du début de cette semaine. Cette mesure a été décidée par la wilaya d'Oran, expliquant que celle-ci ci a été prise dans le cadre de la «lutte contre la diffusion du coronavirus, le Covid-19». «La wilaya d'Oran a décidé d'interdire l'accès aux plages à partir de ce 1er juin et ce jusqu'à nouvel ordre dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation du Covid-19», indique-t-on dans un communiqué diffusé par les services de la communication près la wilaya d'Oran, détaillant par la même qu'«en plus de l'interdiction d'accès aux plages, cette mesure met fin à la nage, au camping et aux moindres regroupements». «Cette décision sera appliquée jusqu'à l'annonce officielle de l'ouverture de la saison estivale 2020», relève t-on sur le même document. Cette mesure n'a pas été décidée ni annoncée par suite d'un simple hasard. Les autorités locales ont agi et réagi de la sorte après avoir constaté, dès le mois de mai dernier, un relâchement sensible de plusieurs dizaines de familles et de plusieurs autres badauds, n'ayant rien trouvé de mieux à faire, pour braver le confinement, que de se rendre sur les sables fins des plages d'Oran.
Un tel fait n'a échappé à aucune institution impliquée, de manière directe ou indirecte, dans le dispositif mis en place pour faire face à cette pandémie rampante. Plusieurs observateurs avertis ont été critiques à l'égard de ce déferlement constaté, alors que cette maladie du siècle continue à faire des ravages. D'importants contingents humains, déchaînés, se rendaient constamment sur les plages oranaises. Les rivages de la corniche Ouest de la wilaya sont, à longueur de journée, prises d'assaut à telle enseigne que «ces estivants de la première heure» se bousculent et se disputent les petites parcelles de sable pour dresser leurs bivouacs.
Les parkingueurs, eux, ne se sont pas fait désirer. Ils ont du coup, refait leur apparition, régulant la circulation et les espaces de stationnement, tout en monnayant leurs services, d'où l'intervention, à plusieurs dizaines de reprises, des ser-vices de sécurité, invitant ces foules se constituant quotidiennement, à quitter les lieux.
En fait, la wilaya d'Oran n'est pas la première à agir de la sorte, en interdisant l'accès sur les plages. En avalisant une telle mesure, elle vient d'emboîter le pas à plusieurs autres wilayas côtières, comme Skikda et Mostaganem, celles-ci ayant été les premières à adopter une telle disposition visant essentiellement la «protection du citoyen» de la contamination par ce virus qui, selon les spécialistes, n'est pas près de prendre du recul et de sitôt.
Ces wilayas, dites du littoral, sont en attente du dispositif définitif devant été adopté, dans les jours à venir, par le ministère de tutelle, du protocole sanitaire portant sur la protection des citoyens durant la saison estivale, d'autant plus que celle-ci, telle qu'elle est constatée annuellement, est réputée pour les grandes bousculades sur les sables fins de toutes les plages constituant les 120 km du littoral d'Oran.
Celui-ci comprend, selon la cellule de communication près la wilaya d'Oran, toutes les mesures de prévention à prendre en compte par les établissements et les professionnels du secteur du tourisme, et ce dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, dans l'éventuel cas du retour à la normale ou encore de la relance de l'activité touristique.