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Débat en France sur la colonisation

L'effet «Apathie»

Des journalistes et des historiens qu'on ne peut accuser de connivence avec l'Algérie, «osent» une autre version de l'Histoire.

De vraies et d'authentiques voix françaises profitent, ces derniers jours, de l'opportunité que leur offre l'évocation du passé colonial de la France pour dire la stricte vérité sur l'Histoire tumultueuse de la colonisation en Algérie. Le journaliste Jean-Michel Apathie, il y a quelques jours et, hier, l'historien Gilles Manceron, ont déconstruit, avec une logique et une objectivité qu'ils tirent des métiers qu'ils exercent l'un et l'autre, le discours aujourd'hui dominant sur la scène politico-médiatique français concernant la colonisation française en Algérie. En effet et pendant longtemps, le dossier de la présence française en Algérie a toujours constitué une sorte de monopole pour une «clique» de nostalgiques de la colonisation. Ces derniers mettent systématiquement en avant les villes édifiées par la France en Algérie, comme la preuve physique des effets positifs de la colonisation. Ils utilisent les harkis comme un paravent parfait pour occulter les exactions de l'armée coloniale. En grossissant honteusement le nombre de harkis prétendument tués par l'ALN au lendemain de l'indépendance, les nostalgiques croient tenir leur réplique à ceux qui accusent l'Etat français d'avoir perpétré des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité tout au long de la nuit coloniale en Algérie. Le discours des nostalgiques fait une véritable fixation sur la période post-indépendance entre juillet et août 1962. Sur les plateaux de télévision, ils n'ont à la bouche que le prétendu massacre de harkis et l'exode du million de Français d'Algérie vers la France. Durant plus de cinq décennies, ils ont caché la vérité aux Français et leur ont dépeint la colonisation comme une oeuvre civilisatrice. Et lorsque une initiative émane de l'autorité suprême du pays pour «solder» le passé tumultueux de la France, les nostalgiques se mettent en ordre de bataille et tirent sur tout ce qui bouge. Ils investissent les plateaux de télévision et empêchent toute autre opinion que la leur de s'exprimer. Ils sont d'ailleurs, tellement efficaces qu'ils «effacent» les modérateurs des débats et n'hésitent pas à s'approprier les concepts patriotiques en mettant le FLN historique dans la case de l'ennemi, tout en qualifiant de traîtres tous ceux qui ne condamnent pas le prétendu «terrorisme» de l'Algérie combattante. Cet acharnement intellectuel, souvent le fait d'individus qui assument publiquement leur attachement au sionisme et à l'entité israélienne, a constitué la seule voix audible en France sur la question des rapports entre les peuples algérien et français. Mais il semble que pour cet énième retour du dossier de la colonisation au-devant de la scène politico-médiatique, les nostalgiques ne sont plus seuls sur le terrain. Des journalistes et des historiens français qu'on ne peut accuser de connivence avec l'Algérie, de par leur parcours professionnel que tout le monde connaît, «osent» leur version de l'Histoire de la France en Algérie. Le général Bugeaud et le maréchal Pélissier sont décrits comme de véritables «salauds» qui ne méritent pas les honneurs de la France à cause des horreurs qu'ils ont fait subir aux Algériens. Ce ne sont pas des Algériens ou des Français ayant combattu le colonialisme qui en parlent, mais des professionnels sans attaches sentimentales avec l'Algérie. C'est donc la pure vérité, difficile à combattre par les nostalgiques qui ne peuvent sortir l'arme du patriotisme ou du terrorisme. C'est cette nouvelle donne dans le débat franco-français sur la colonisation qui fera basculer l'opinion dans l'Hexagone.

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