{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Les corps communs en grève dès janvier

L’éducation dans l’œil du cyclone

Il ne manquait plus que cela dans un secteur en proie à de sérieuses difficultés. Cette «menace» de se joindre à la contestation n’arrangera pas la situation.

Alors que la grève cyclique des enseignants du primaire continue de paralyser les écoles chaque semaine, les corps communs et les ouvriers professionnels de l’Education nationale se joindront bientôt à la partie. Il ne manquait plus que cela dans un secteur en proie à de sérieuses difficultés. Cette «menace» de se joindre à la contestation n’arrangera pas la situation.
Hier à Alger, le président du syndicat représentant ces deux corps, Ali Bahri, en marge d’une conférence de presse au forum du journal El Wasat : a déclaré «Nous entrerons dans un Hirak professionnel dès le début du mois de janvier prochain», a-t-il ainsi fait savoir. Donnant plus de détails sur la signification de ce qu’est un Hirak professionnel, il développe le fait que cela consiste à aller vers une grève de plusieurs jours accompagnée de marches et de rassemblements de protestation pour dénoncer la marginalisation dont fait l’objet le personnel des corps communs. Il a de ce fait, voulu éclairer la lanterne des responsables sur la source de cette colère que vit depuis des années cette catégorie de travailleurs de l’éducation. «Ces personnes composant ces corps vivent de véritables injustices», a-t-il déploré. Ali Bahri a soutenu que ces dernières souffrent dans l’indifférence générale, y compris de la part des travailleurs de l’éducation eux-mêmes. Donnant des exemples de ce que doivent endurer les travailleurs de ces corps, il citera le cas des laborantins, c’est-à-dire ceux qui travaillent dans des laboratoires et qui sont exposés à des produits chimiques quasiment au quotidien. Il a regretté que les laborantins aient été intégrés au corps pédagogique en 2012. Sauf que les malheureux n’ont jamais bénéficié des privilèges dont jouit le reste des travailleurs de l’Education nationale. Donc, en plus d’un salaire «humiliant», voire «médiocre», les laborantins n’ont jamais eu droit, depuis sept ans, à percevoir la prime de documentation, la prime de rendement et la prime pédagogique. Sans parler du fait, ajoute-t-il, qu’ils sont contraints de fournir deux fois plus d’efforts, en se chargeant des tâches qui ne leur sont normalement pas attribuées. Mais au lieu de former du personnel et de mettre chaque personne à la place qui lui sied, «l’Etat préfère exploiter des travailleurs sans qu’il n’y ait aucun retour», soutient-il.
Ali Bahri signale un autre point qui est très sensible, indiquant que plusieurs femmes travaillant dans les laboratoires souffrent de maladies ou de graves allergies, citant le cas d’une femme atteinte de cancer à cause de son exposition permanente à des produits dangereux. «Cela est très grave», dit-il sur un ton on ne peut plus sérieux... «Il est temps que cela cesse car il y va de la santé des travailleurs», a-t-il ajouté. Pourtant, il fait savoir que cinq rencontres entre le syndicat des corps communs et des ouvriers professionnels, et les représentants du ministère de l’Education nationale se sont tenues, mais «nous n’avons vu aucune volonté déterminante de la part du ministère pour prendre en charge nos revendications». Ali Bahri accuse même ce département de privilégier les syndicats représentant les enseignants, car ceux-là ont les moyens pour faire pression, à savoir les élèves. Cela dit, les travailleurs relevant de ces corps communs, laborantins, archivistes, administrateurs… ont, dans leur majorité exprimé leur ras-le-bol de cette situation et veulent désormais passer à l’action, explique Ali Bahri. Même si cette grève intervient en janvier, et si à ce moment-là, la grève des enseignants du primaire prend de l’ampleur, la situation du secteur de l’éducation ira sans doute vers le pourrissement.
En parallèle, les enseignants du primaire ont entamé hier leur premier jour de grève qui prendra fin demain. Il y a quelques jours, un préavis de grève de trois jours avait été déposé par la Coordination des enseignants du primaire, si le ministre de l’Education nationale ne daigne pas prendre en charge leurs doléances. D’après les témoignages de quelques enseignants qui ont pris part à la protestation, tant que les revendications portées par les grévistes demeurent sans écho favorable, «la grève cyclique se poursuivra ».
Mais encore, ils font savoir qu’ils prévoient incessamment d’intensifier la cadence de la contestation.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré