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Les Fake News causent des dommages, parfois irréversibles

L’arme des temps modernes

En ces temps de campagne électorale, l’usage des fake news prend des allures politiques.

Un site Internet a fabriqué de toutes pièces un enregistrement vocal qui attribue à un candidat des propos très critiques, voire irrévérencieux à l’endroit du Commandement de l’Institution militaire. Diffusé par ledit site et repris sur les réseaux sociaux jusqu’à en devenir viral, le document sonore passait pour un vrai. C’était la voix de la personne en question et le propos qu’il tenait était «décoiffant». Cela se passe en Algérie à quelques encablures d’un rendez-vous électoral majeur. La manœuvre a fait pschitt, tout simplement parce que l’entretien radiophonique duquel les déclarations ont été tirées, a refait surface. Il s’est avéré que le «scoop» n’était, en réalité, qu’un tripatouillage plutôt bien fait, qui a sorti un bout de phrase de son contexte, avec pour objectif de mettre l’homme politique en grande difficulté auprès d’une partie de l’opinion nationale et l’institution militaire. Cette façon de faire s’appelle «fabriquer une fausse information pour déstabiliser l’adversaire». Communément appelé fake news, ce genre d’informations qui empoisonnent la vie politique, économique et sociale du pays, sont «fabriquées» à une échelle quasi industrielle et contribuent à façonner l’opinion sur beaucoup de questions d’actualité. Si, pour l’épisode de l’enregistrement sonore, l’identité des «fauteurs de troubles» est connue, la très grande majorité des fausses informations qui inondent la Toile, parvient régulièrement jusque sur les colonnes de journaux dits sérieux, et provoque des dégâts, souvent irréversibles. L’on a vu l’extraordinaire campagne contre la vaccination qui a engendré des décès de nourrissons aux quatre coins du pays. L’on a également vu les travailleurs d’une usine de biscuits contraints au chômage technique, parce que le produit qu’ils fabriquaient avait été objet de fake news. Bref, les exemples des effets néfastes des fausses informations sont innombrables, au point que celles-ci deviennent de véritables armes de destruction.
En ces temps de campagne électorale, l’usage des fake news prend des allures politiques et l’on a déjà eu, plusieurs fois, l’illustration, à travers le foisonnement d’innombrables nouvelles qui paraissent invraisemblables, mais à force de clics, elles prennent des apparences de vraisemblance et les Algériens finissent par y croire. Les «sorciers» du Web et autres «mouches électroniques» sont en passe d’imposer leur loi sur une scène politique survoltée, très encline à croire tout et n’importe quoi. L’on aura droit, dans les prochaines semaines, à des campagnes tout aussi insidieuses dirigées contre des candidats, les institutions de la République et l’on verra même de nouveaux slogans qui viendront conforter des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux pour les transformer en informations.
D’ici au 12 décembre prochain, on entendra «des vertes et des pas mûres», car il est désormais clair que la guerre se mènera sur le terrain de la communication et la fausse nouvelle constituera l’arme privilégiée des officines, pour qui une issue heureuse à la crise institutionnelle que traverse l’Algérie, n’arrange pas les affaires. De là à prévoir une ambiance délétère, à l’occasion de la prochaine campagne électorale, il n’y a qu’un pas que certains observateurs n’hésiteront pas à faire, en raison des prémices annonciatrices d’une «folle bataille».
Il faut dire qu’en l’état, l’Algérie n’est pas le seul pays confronté au phénomène des fake news, mais compte tenu du caractère éminemment historique du prochain rendez-vous électoral, le moindre faux pas, la moindre fausse information qui parvient à fissurer la cuirasse de la société algérienne, se payera cash. Aussi, le plus important combat que devra gagner le peuple algérien est celui de la lucidité, face au flot ininterrompu d’informations qui tentent de le convaincre que son bonheur est dans la destruction des institutions de sa République.

De Quoi j'me Mêle

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