L’Algérie sur trois fronts énergétiques

Exceptionnel. Présider à trois organisations internationales la même année est remarquable. C’est ce que devra assumer l’Algérie dans quelques jours, durant toute l’année 2020. L’événement est d’autant plus singulier car elle aura à y officier dans le domaine de l’énergie. Un secteur qui ne lui est pas étranger. Il représente l’épine dorsale de l’économie nationale. C’est incontestablement une opportunité qui s’offre à elle de surcroît pour mettre en valeur les potentialités que recèle le domaine minier national, celui des hydrocarbures notamment qui, rappelons-le, est désormais doté d’une nouvelle loi dont la particularité est d’être plus attractive pour les potentiels partenaires de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, qui n’a pas renoncé à pénétrer le cercle fermé des majors pétrolières.
Cette occasion lui permettra de faire entendre sa voix à l’international. Le département de Mohamed Arkab y fait déjà allusion. L’Algérie assurera, en 2020, la présidence de trois importantes organisations énergétiques internationales, à savoir, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep), et le Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf), ce qui témoigne de la place qu’elle occupe sur la scène énergétique internationale, a indiqué dimanche dernier un communiqué du ministère de l’Energie.
« Le Conseil ministériel de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) a confié, lors de sa 103e réunion clôturée dimanche au Koweït, la présidence à l’Algérie au titre de l’année 2020 », a ajouté la même source qui précise que le patron du Groupe Sonatrach, chef de la délégation algérienne, a exprimé à cette occasion la fierté de l’Algérie d’assurer cette responsabilité. « Notre pays continuera à soutenir l’Opaep dans le but d’encourager l’industrie pétrolière arabe et la complémentarité entre ses pays membres pour permettre à ce secteur de s’acquitter de son rôle de moteur du développement socio-économique au service de nos pays arabes », a déclaré Kamel-Eddine Chikhi, A ce propos, le représentant de l’Algérie a fait savoir que «l’année 2020 sera riche en activités visant la consolidation de la coopération entre tous les membres pour œuvrer ensemble à la préservation des équilibres du marché en faveur des pays producteurs et consommateurs» dira à ce propos le successeur de Rachid Hachichi. Des trois présidences qui lui ont été attribuées, c’est certainement vers celle qu’elle doit assurer à la tête de l’Opep vers laquelle seront focalisés les regards. L’Algérie va à nouveau se
retrouver en première ligne. A un moment où les prix du pétrole peinent à retrouver un niveau acceptable pour les pays producteurs dont les économies souffrent des prix actuels de l’or noir. L’équilibre du marché demeurera donc un des objectifs de ce mandat d’une année à la tête du cartel. L’Algérie sera aux commandes de l’Opep durant l’année prochaine : un gage pour l’application stricte de l’accord de la baisse de production de 1,2 million de barils par jour qui lie l’Organisation des pays exportateurs de pétrole à ses alliés dont la Russie. Cette initiative, il faut le rappeler, est le fruit de l’accord historique d’Alger qui a vu le jour le 28 septembre 2016 lors d’un sommet de l’Opep qui s’est tenu en marge du 15ème Forum international de l’énergie.
Lors d’une réunion qui s’est tenue à Vienne les 5 et 6 décembre 2019, l’Opep et ses alliés ont décidé de serrer davantage leurs vannes, d’un demi-million de barils par jour, pour porter la baisse de leur production à 1,7 million de barils par jour. En fait, le prix du baril de Brent, référence du pétrole algérien, évolue à son plus haut niveau depuis trois mois. Hier vers 15h45 heure algérienne il a touché les 67 dollars. Un niveau que L’Algérie s’attellera à faire élever.