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Tensions géostratégiques au Sahel et en Méditerranée

L’Algérie est un acteur clé dans la région

Le Haut Conseil de sécurité s’est réuni dernièrement, sous la présidence du chef de l’état, Abdelmadjid Tebboune, au moment où la région connaît un véritable bouleversement géostratégique incomparable, sans compter les tensions en Syrie, en Irak et dans d’autres contrées du monde.

C’est que les enjeux au Moyen-Orient et au Sahel préfigurent d’importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques. Ces enjeux sont intimement liés aux nouvelles mutations mondiales actuelles qui devraient conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques, mais également sécuritaires.
Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Or, les défis collectifs nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Nous assistons dans la région à de profondes mutations de la géopolitique saharienne après l’effondrement du régime libyen, avec des conséquences pour la région. Déjà, les rapports entre le Sahel et la Libye d’El Gueddafi étaient complexes. Bien avant et surtout depuis la chute du régime, le Sahel est l’un de ces espaces échappant à toute autorité centrale, où se sont installés groupes armés et contrebandiers, où des armes ont disparu, dont 15000 missiles sol-air étaient dans les entrepôts de l’armée libyenne dont une partie a été accaparée par différents groupes qui opèrent au Sahel.
Avec les tensions géostratégiques récentes le trafic a pris plus d’ampleur, notamment les conflits en Irak, Syrie et pour cette zone l’instabilité au Mali, Niger et surtout Libye. Récemment, certaines sources de renseignement n’écartent pas le retour de djihadistes en provenance de la Syrie et l’Irak, se réfugiant au niveau du Sahel et de l’Afrique du Nord. Ce qui complique davantage la situation c’est la non-reconnaissance par les tribus libyennes du gouvernement qui n’est pas en mesure d’assurer la protection des frontières, devant impliquer les tribus dans les négociations, d’autant plus que ces dernières détiennent un lot d’armement important puisé dans les casernes de la défunte armée libyenne. La Libye n’est plus la seule menace potentielle, le Mali qui gagne du temps pour appliquer les accords d’Alger profitant d’une situation instable avec le facteur étranger dans la région. Ces nouvelles donnes impliquent une nouvelle stratégie sur le plan sécuritaire, mais aussi diplomatique. Au Sahel, les groupes armés ont proliféré, ont accru leur capacité de nuisance, se sont diversifiés en terroristes, insurgés, criminels et milices, selon des variables, comme leur vision, leur mission ou les moyens mis en œuvre.
Pour lutter contre le terrorisme et trafiquants en tous genres, il y a lieu de mettre l’accent avant tout sur l’échange de renseignements qui doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel , harmoniser des politiques de lutte contre le terrorisme et de patrouilles communes le long de ces frontières difficiles à contrôler. Mais l’approche pourrait être plus large, étant dans l’éducation et de lutter contre la mauvaise gouvernance. Le Sahel est également une zone de transit pour les passeurs. 50 à 60% de ceux qui traversent la Libye vers l’Europe passent par la région. Les événements récents ont souligné que la traversée de la Méditerranée peut se transformer en drame et qu’il est urgent que tout le monde coopère pour arrêter les flux migratoires: créer des centres d’accueil, donner des moyens à la police pour contrôler ces flux migratoires et créer les conditions pour le retour. Le Sahel est un espace sous-administré et souffrant d’une mauvaise gouvernance chronique. La vulnérabilité du Sahel découle d’une profonde vulnérabilité des Etats accentuée par la pression démographique. Caractérisé par une forte croissance démographique (environ 3,1%), le Sahel devrait doubler sa population d’ici 25 ans, et comptera vraisemblablement plus de 100 millions d’habitants en 2020. Cette croissance affectera certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région dans son ensemble.
L’arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l’or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses nourrissant les convoitises de puissances désirant s’en assurer le contrôle. Le commerce des stupéfiants, par exemple, a le potentiel de fournir aux groupes terroristes un bonus supplémentaire : les recrues et les sympathisants parmi les agriculteurs appauvris, négligés et isolés, et qui non seulement peuvent cultiver pour le compte des trafiquants, mais aussi populariser et renforcer les mouvements anti-gouvernementaux..
Les nouvelles mutations géostratégiques mondiales actuelle devraient conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques mais également sécuritaires. En effet, privilégiant en premier lieu ses intérêts stratégiques propres, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), l’Algérie agit en fonction d’un certain nombre de principes et à partir d’une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de stabilité dans la région. L’adaptation étant la clé de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, l’Algérie dont son devenir segment de l’Afrique Nord -Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique doit faire que ce que commandent la raison et ses intérêts. D’une manière générale, la sécurité de l’Algérie est posée à ses frontières. La frontière Algérie-Mali est de 1376 km, la frontière entre l’Algérie et la Libye de 982 km, la frontière Algérie Niger de 956 km, la frontière Algérie Tunisie est de 965 km à surveiller. Selon les experts militaires, la stratégie algérienne se déploie sur trois niveaux : premièrement, la mise en place d’un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité ; deuxièmement, l’amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins ; troisièmement, le développement d’un processus multilatéral à travers l’initiative des pays du champ. Cette stratégie est guidée par trois principes fondamentaux : non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats ; non-intervention de l’armée algérienne hors du territoire ; prise en charge endogène de la sécurité régionale. Dans cette perspective, le commandement militaire algérien a adopté un plan de sécurité concernant les zones frontalières portant plus précisément sur quatre axes : rencontres bilatérales entres structures en charge de la protection de la frontière commune ; coordination des actions sur le terrain et la mise en place d’une coopération opérationnelle pour lutter contre le terrorisme, la contrebande et la criminalité transfrontalière ; instauration d’un partenariat en matière d’échange de renseignements ; échange des expériences dans les domaines de la sécurité des frontières, de la lutte contre la criminalité et la formation spécialisée au profit des cadres militaires afin d’accroître leurs compétences.
Comme cela a été mis en relief par les plus hautes autorités de l’Algérie, il y a l’urgence d’une coopération tant africaine que mondiale dans la lutte contre la criminalité transnationale nécessitant une coopération en réseaux passant par l’amélioration des bases de données afin de lutter efficacement contre le crime transfrontalier et le terrorisme.
Il s’agit donc de lever les contraintes du fait que la corruptibilité générale des institutions, pèsente lourdement sur les systèmes chargés de l’application des lois et la justice pénale en général qui ont des difficultés à s’adapter aux nouveaux défis posés par la sophistication des réseaux du crime organisé. La collaboration inter-juridictionnelle est ralentie par l’hétérogénéité des systèmes juridiques, notamment en Afrique du Nord et en Afrique noire. La porosité des frontières aussi bien que la coordination entre un grand nombre d’agences chargées de la sécurité aux frontières posent de grands problèmes.
À terme, la stratégie vise à attirer graduellement les utilisateurs du système informel vers le réseau formel et ainsi isoler les éléments criminels pour mieux les cibler tout en diminuant les dommages collatéraux pour les utilisateurs légitimes. C’est dans ce cadre que rentrent les tentatives pour redynamiser le dialogue euro- méditerranéen avec deux initiatives : d’une part, la politique européenne de voisinage ; d’autre part, le partenariat stratégique entre l’Union européenne d’un côté et la Méditerranée et le Moyen-Orient de l’autre. D’une manière générale, sur le plan militaire et géo- stratégique c’est à travers les activités du groupe dit des «5+5» que peut être appréciée aujourd’hui la réalité d’une telle évolution. La lecture que font la plupart des dirigeants de la planète vis-à-vis des menaces et défis auxquels le monde et notre région sont confrontés repose essentiellement sur la nécessité de développer ensemble une stratégie de riposte collective et efficace concernant, notamment le terrorisme international, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée à travers la drogue et le blanchissement d’argent.
Mais, la lutte contre le terrorisme implique de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la cité. C’est que la lecture que font la des plupart des dirigeants de la planète vis-à-vis des menaces et défis auxquels le monde et notre région sont confrontés repose essentiellement sur la nécessité de développer ensemble une stratégie de riposte collective et efficace concernant, notamment le terrorisme international, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée à travers la drogue et le blanchissement d’argent.
Mais, la lutte contre le terrorisme implique de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la cité. Car, le tout-sécuritaire a des limites et les responsables algériens chargés de la sécurité en sont conscients, il existe des liens dialectiques entre développement et sécurité.

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