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Du 2 février au 12 décembre 2019

L’Algérie a fait du chemin

Il y a l’Algérie d’avant le 22 février et celle d’après. Beaucoup de chemin a été parcouru et beaucoup d’événements se sont déroulés pour arriver à aujourd’hui : jour de la tenue d’une élection présidentielle.

Tout a commencé le 2 février dernier, lorsque les dirigeants des partis de l’Alliance présidentielle, ont annoncé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sera leur candidat pour l’élection présidentielle annulée du 18 avril. Ils ont organisé un grandiose meeting le 9 février à la Coupole du 5 Juillet pour inviter l’ex-chef de l’État à briguer un cinquième mandat. Le lendemain, Bouteflika adresse une lettre à la nation annonçant être candidat à sa propre succession. La réaction populaire ne s’est pas fait attendre. Le 16 février, plusieurs centaines de manifestants sortent dans la rue pour dire non à Bouteflika. Cette manifestation va ouvrir la porte à une série de nombreuses et grandioses marches contre le 5ème mandat et le système dans son ensemble. Le 22 février sera jour de mobilisation nationale avec des millions d’Algériens qui sont sortis dans toutes les villes du pays pour exprimer leur opposition. Le mur de la peur venait de tomber et le 1er Mars va confirmer la détermination du peuple à en finir avec le régime. Le 11 mars le président Bouteflika annonce l’annulation de la présidentielle, la tenue d’une conférence nationale. Des propositions rejetées par les Algériens, qui descendent dans la rue le 15 mars, puis le 22 mars, dans des manifestations grandioses. L’Armée commence à exprimer sa position en faveur de la volonté populaire et les choses s’accélèrent avec le lâchage du clan Bouteflika par le FLN, le RND, l’Ugta et par de nombreuses autres organisations et personnalités qui gravitaient autour de lui depuis vingt ans. Le 26 mars, Gaïd Salah, appelle à la destitution de Bouteflika par l’application de l’article 102 de la Constitution. Le 2 avril, c’est l’état-major de l’ANP qui appelle à la destitution «immédiate» de Bouteflika. Deux heures après, Bouteflika présente sa démission. Le 9 avril et en application de la loi, Abdelkader Bensalah va assurer l’intérim, dans un premier temps, durant 3 mois annonçant la tenue d’une présidentielle pour le 4 juillet. Mais la protestation populaire va se poursuivre drainant toujours des millions d’Algériens et exigeant avec la même détermination la rupture avec le régime. Une opération «mains propres» est menée touchant l’oligarchie financière, le personnel politique et le pôle sécuritaire. Une démarche visant à calmer la contestation populaire et redonner confiance au peuple. Mais cela ne va pas suffire. Même l’arrestation spectaculaire de Saïd Bouteflika, Athmane Tartag et Mohamed Mediène, figures emblématiques du régime, ne contente pas les Algériens qui vont rejeter la présidentielle du 4 juillet amenant à son annulation par le Conseil constitutionnel tout en préconisant le prolongement du mandat du président par intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Face à ce blocage, Bensalah va appeler, à plusieurs reprises, à un dialogue inclusif, dans lequel ni les autorités politiques ni l’armée ne seront, selon lui, impliquées. Plusieurs initiatives vont être lancées comme celle du Forum du dialogue, coordonnée par Abdelaziz Rahabi ou encore la dynamique de la société civile. Une liste de 13 personnalités va être proposée par le forum civil pour mener le dialogue auquel a appelé le chef de l’Etat dont Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb El Ibrahimi ou encore la moudjahida Djamila Bouhired. Certaines vont poser des conditions, d’autres vont carrément décliner l’invitation. La composition de la liste des personnes susceptibles de mener le dialogue va connaître une grande confusion jusqu’à la matinée du 25 juillet où le chef d’Etat intérimaire annonce avoir reçu «les membres du panel des personnalités», appelées à mener le dialogue. Ce comité des sages dont le coordinateur est Karim Younès, ex-président de l’APN, va s’élargir avant d’entamer son travail dans une atmosphère austère étant rejeté par des partis politiques et des associations. Son but, rassembler toutes les propositions qui seront présentées lors d’une conférence nationale qui discutera des voies et moyens de parvenir à un consensus sur les modalités de préparation d’une plate-forme permettant d’organiser une élection présidentielle dans les meilleurs délais. Mais le 2 septembre, le chef d’état-major appelle à convoquer le corps électoral dans les plus brefs délais. La machine s’accélère. L’instance dirigée par Karim Younès remet son rapport en recommandant la tenue de l’élection présidentielle «dans des délais raisonnables et en respectant la Constitution». La Haute instance de surveillance des élections est mise en place, en un temps record de même que les projets de loi associés passent, comme une lettre à la poste, au Parlement. Le 15 septembre, le corps électoral est convoqué pour le 12 décembre. Et durant tous ces événements, le peuple, lui, restait fidèle à ses manifestations pacifiques, exigeant toujours l’édification d’une Algérie nouvelle sans la «Issaba» mais aussi sans les anciennes «figures» du régime.

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