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L'agonie du tourisme

Selon les estimations du gouvernement, les transferts des émigrés algériens, via les banques, s'élèvent annuellement à 2 à 3 milliards de dollars.

Une année blanche pour le tourisme, important moteur de l'emploi et de la croissance. Au cours des dernières décennies, le tourisme est devenu l'un des secteurs d'activité les plus dynamiques au monde et l'un de ceux qui se développent le plus rapidement. Son importance en tant que moteur de création d'emplois et de promotion du développement économique local, de la culture et des produits locaux est reflétée dans le plan d'action du gouvernement. En matière de promotion du tourisme, le gouvernement s'est assigné l' objectif de mettre en oeuvre un «Plan destination Algérie» qui s'appuiera principalement sur le soutien de l'action des agences de voyages d'une part et la facilitation des procédures de visas au profit des touristes étrangers, d'autre part. Mais, il y a toujours un mais... le Covid-19 a radicalement changé la donne. L'impact sur les entreprises et les travailleurs du tourisme est sans précédent.
La pandémie de coronavirus a paralysé tout le secteur, elle a empêché des millions d'émigrés algériens de se rendre dans leur pays pour passer les vacances d'été et a privé, par ailleurs, le Trésor public d'importantes sommes en devises fortes. Selon des estimations non officielles, près de 7 millions d'Algériens résident à l'étranger, dont 5 millions en France seulement, quelque 150 000 en Espagne et 60 000 au Royaume-Uni. Le fait qu'un grand nombre d'émigrés algériens n'aient pas pu passer leurs vacances d'été dans leur pays a eu des retombées économiques et sociales. Selon les estimations du gouvernement, les transferts des émigrés, via les banques, s'élèvent annuellement à 2 à 3 milliards de dollars. Une perte sèche! Rien n'est épargné: hébergement, restauration, transport et loisirs. Aucune région ne semble avoir échappé à cette situation frôlant la catastrophe, notamment en raison des restrictions sur les voyages introduites en réponse à la pandémie de Covid-19. Les hôtels, restaurants, voyagistes, compagnies aériennes et navires ont suspendu leurs activités pour une durée indéterminée.
La pandémie a eu également des retombées importantes sur les entreprises publiques de transport maritime et aérien, en privant le Trésor public, depuis 8 mois, des devises fortes, en contrepartie des opérations de réservation des billets depuis l'étranger. En outre, les conséquences de la pandémie sont désastreuses. Les pertes se chiffrent en milliards. Dans une déclaration au quotidien arabophone Echourouk, le président de Syndicat national des agences de voyages Bachir Djeribi, a révélé que «cette situation a engendré de grosses pertes financières aux agences. Parmi les 3400 agences affiliées aux syndicats, 2000 on déclaré faillite, et pas moins de 40 000 emplois sont menacés. À cela s'ajoutent les remboursements des clients ayant réservé avant le 15 mars». Et la situation a empiré avec l'instauration du confinement, qui a amené les gens à ne plus voyager. La paralysie du secteur touristique conduit aussi à des pertes d'activités dans d'autres secteurs. Dans une déclaration, Mohamed Bourad, consultant en tourisme durable et ancien directeur du tourisme de la wilaya d'Adrar, a souligné que «les pertes d'emplois sont estimées à des milliers de guides chameliers, de transporteurs, de cuisiniers, de restaurateurs, etc. Sans pour autant oublier l'impact indirect sur les fournisseurs de denrées alimentaires (légumes, fruits, etc.).
Les bouchers, les mécaniciens, les artisans». Les voyagistes spécialistes de la Omra ont été les tout premiers à subir les contrecoups de cette épidémie de Covid-19. La fermeture des Lieux saints, décidée par l'Arabie saoudite, a ainsi obligé les pèlerins algériens - ils sont 50 000 par mois à s'y rendre en moyenne - à rester à la maison ou à différer ce rituel religieux. Entre-temps, certaines agences de voyages ont baissé rideau. D'autres se sont mises en mode «veilleuse» pour passer au télétravail dans l'espoir de garder le contact avec leur clientèle. Au Sud, le Sahara est devenu un vrai désert. Traditionnel pourvoyeur d'amoureux de dunes, de méharées, d'oasis et de gravures rupestres, il paie un lourd tribut à l'arrêt de toutes activités touristiques. Alors que le confinement a obligé les restaurants, les transports publics, les musées, les lieux de loisirs à subir ipso facto cette situation inattendue. Au vu des dernières mesures prises par le gouvernement, un retour à la normale du secteur semble peu probable à court terme. Même après la levée progressive des mesures de confinement, les entreprises qui auront survécu resteront confrontées aux défis posés par une reprise sans doute lente. 

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