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Après 11 mois de son émergence en tant que force de mobilisation populaire

Hirak : le temps de l’inventaire

Le Mouvement populaire est face à ses propres contradictions, l’autocritique et le bilan sont autant de critères dont la démarche doit être empruntée pour le resituer à nouveau dans son sillage initial.

L’élan populaire du 22 février a suscité émerveillement et respect de par le monde. Le Mouvement populaire, qui s’est soulevé contre la hogra, l’humiliation et le despotisme de trop, s’est fait connaître par son caractère citoyen et pacifique. Cet élan a pu renverser la donne en imposant des changements avec un sens civique qui ne souffre d’aucune ambiguïté ni de caractère étroit cher aux politicards et les opportunistes qui pêchent dans les eaux troubles.
L’ambiance était surtout aux slogans unitaires et pétris de fraternité sur fond d’un patriotisme débordant, cristallisé par une dynamique foncièrement populaire qui s’est soldée par une mobilisation historique,
la première dans le genre dans l’histoire du pays depuis son indépendance.
La déferlante pacifique du Mouvement populaire s’est démarquée par sa volonté d’aller jusqu’au bout dans le processus de mettre un terme à l’oligarchie au pouvoir et incarnée par le président déchu qui voulait forcer l’ordre politique en allant vers un cinquième mandat de la honte. Dans la même lancée, le Mouvement populaire avait su refléter les attentes et les aspirations de la majorité écrasante du peuple algérien avide à un changement du système politique et ses symboles en exigeant la poursuite, y compris judiciaire des responsables de la situation politique désastreuse dans laquelle ces derniers ont mis le pays. Les symboles de l’oligarchie qui incarnaient la corruption et le pouvoir de cooptation ont été écroués et mis dans les prisons. L’accroissement de la mobilisation a atteint un niveau sans précédent qui a même permis à faire déjouer les scénarios de l’oligarchie qui voulait recourir à des stratagèmes et des subterfuges pour se maintenir dans les rouages du pouvoir. La force pacifique de la mobilisation populaire a réussi à faire tomber tous les calculs des forces qui se sont emparées des institutions de l’Etat et de son économie. C’était la phase ultime de la démarcation du Mouvement populaire, à savoir l’annulation de l’élection présidentielle en deux actes successifs et qui s’est soldée par la destitution du président grabataire. Jusqu’à ce stade, les choses avaient entériné l’esprit de l’unité et la synergie, y compris en ce qui concerne les slogans qui se faisaient répandre avec brio et chaleur où la fusion entre le peuple et son armée donnait l’impression d’un sursaut, sans égal, dans la perspective d’aller vers une nouvelle étape qui sera faite de changements qui consacreront le choix de l’Algérie nouvelle, une Algérie démocratique, plurielle et de justice sociale.
Les 6 mois de la mobilisation populaire ont abouti à déboulonner le régime honni et pestiféré par l’écrasante majorité des Algériens qui ont clamé haut et fort leur rejet du système mafieux et oligarchique. Mais soudainement, dès que le Mouvement populaire a dépassé le cap de 6 mois de manifestations et de mobilisation dans la perspective de faire évincer le régime de Bouteflika et ses symboles, les slogans commençaient à prendre une autre tournure et l’esprit fraternel et citoyen commençait à se retirer de l’espace populaire pour laisser place aux appareils et leurs slogans orientés d’une manière subtile pour changer la trajectoire dudit mouvement qui était caractérisée par son aspect strictement populaire. Dès lors, le mouvement a pris une dimension disparate véhiculant des antagonismes saillants et manifestes. D’ailleurs les slogans s’inscrivaient en porte-à-faux, par rapport à l’esprit unitaire et patriotique du premier mouvement dont la dimension patriotique et la fusion entre l’institution militaire et le peuple constituaient la trame de fond de cet élan du 22 février qui a subi une déviation dans sa trajectoire, quelques mois après son irruption en tant que mouvement spontané.
C’est de là que le sens et le caractère populaires ont perdu de leur véracité en cédant la place à des nébuleuses anciennes et nouvelles pour détourner ledit mouvement de sa nature et de son objectif initial pour le transformer en un instrument de pression et de manipulation dans le but d’imposer un agenda dont ses tenants et ses aboutissants se rencontrent avec ceux qui visaient à frapper dans le fond le socle de l’Etat national en s’attaquant d’une manière frontale à l’armée en usant de slogans hostiles à ladite institution et dans d’autres cas, en exigeant l’indépendance nationale comme quoi l’Algérie croupit dans les abysses du colonialisme. Il s’avère que lesdits slogans ont été orchestrés par des forces occultes dont le fondement islamiste en alliance avec d’autres forces activant en intimes relations avec leurs maîtres à penser d’outre-mer.
La fabuleuse mobilisation du Mouvement populaire s’est rétrécie telle une peau de chagrin à cause d’intrusions qui se sont faites en son sein pour le doter d’approches d’appareils, voire d’arrière-pensées idéologiques sans les afficher vertement, mais les faire insuffler via la manipulation de certains crédules et les néophytes de la politique et ses dessous.
Aujourd’hui, le Mouvement populaire est face à ses propres contradictions, l’autocritique et le bilan sont autant de critères dont la démarche doit être empruntée pour le resituer à nouveau dans son sillage initial pour qu’il puisse se doter d’approche intrinsèque en termes de revendications et d’aspiration au changement.

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