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L’ouverture du procès, annoncée pour la fin du mois en cours

Hamel, en famille, devant le juge

Placés en détention provisoire, à l’exception de l’épouse, Abdelghani Hamel, ses trois fils et sa fille, doivent répondre à des accusations d’enrichissement illicite, blanchiment d’argent, mais aussi détournement de foncier et abus de fonction.

Les Algériens qui en cette ère de révolution pacifique, ont soif de vérité et s’acharneront, à ne pas en douter, à collecter chaque morceau du puzzle pour comprendre qui les a trahis, vont avoir droit, vers la fin du mois en cours, à une nouvelle pièce du casse-tête. Le show se fera cette fois avec la famille Hamel dont le procès devra intervenir à la fin du mois de janvier.
Arrêté le 5 juillet dernier, l’ex-directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), ses trois fils, sa fille et sa femme sont tous poursuivis dans des affaires de corruption. Placés en détention provisoire à la prison d’El Harrach à l’exception de l’épouse, placée sous contrôle judiciaire, la famille Hamel doit répondre à des accusations d’enrichissement illicite, blanchiment d’argent, mais aussi détournement de foncier et abus de fonction. Dans ce dossier, pas moins de 90 autres personnes sont également mis en accusation dont des ex-ministres et ex-walis.
On ne sait pour l’heure, si la justice a décidé de rassembler toutes les affaires dans lesquelles sont impliqués les Hamel en un seul dossier ou si ces dernières ont été saucissonnées. Ce qui reste certain cependant, c’est que la chute de l’ex-général Abdelghani Hamel a été provoquée par l’affaire des 701 kg de cocaïne dont le principal accusé est Kamel Chikhi. L’ex-Dgsn a été emporté en juin 2018 par ce scandale à la suite de graves déclarations où il accusait les enquêteurs dans le dossier de la cocaïne de dépassements. « (…) Nous disons que celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre. Même si notre institution n’est pas concernée par cette enquête, nous allons transmettre les dossiers en notre possession concernant cette affaire à la justice», avait affirmé à l’époque l’ex-Dgsn. Il s’avèrera plus tard que le chauffeur personnel de Abdelghani Hamel est mis en cause dans l’affaire de Kamel Chikhi dit El Bouchi. La rumeur parle également du fils de l’ex-Dgsn. Le 5 juillet 2019 et alors qu’une vague d’arrestations était lancée contre les hauts responsables corrompus, Abdelghani Hamel et sa famille sont placés en détention provisoire. Le père et l’un des fils avaient été entendus, deux mois auparavant, par le juge d’instruction près le tribunal de Tipasa dans le cadre d’une enquête sur des affaires relatives à des activités illégales, trafic d’influence et dilapidation du foncier. Dans ce scandale lié notamment au détournement des terres agricoles, trois ex-walis sont impliqués. L’ancien ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf, ex-wali d’Oran, est également concerné. Et dans cette wilaya justement, c’est le frère de l’ex-Dgsn, le colonel à la retraite Yamni Hamel, qui a été placé en détention provisoire pour enrichissement illicite et pillage de l’immobilier dans la capitale de l’Ouest du pays. Dans cette affaire, le juge d’instruction a décidé le placement en détention provisoire également d’un maire, un élu et l’ex-chef de sûreté de la wilaya. Au tribunal de Sidi M’hamed, l’ancien DG de l’Opgi d’Hussein Dey et l’ancien directeur des Domaines de la wilaya de Tipasa ont été placés en détention dans l’affaire de Abdelghani Hamel et ses quatre enfants. Sept autres accusés, dont l’épouse de Hamel et six fonctionnaires, ont quant à eux été placés sous contrôle judiciaire.
Au total, le juge d’instruction a lancé des poursuites contre 17 personnes physiques et 13 personnes morales (des entreprises des enfants de Hamel). Mais le gros scandale est sans aucun doute la grotte d’Ali Baba qui a été découverte à Moretti. Il s’agit d’un logement où plus de 11 milliards de centimes,
270 000 euros, 30 000 dollars et près de 17 kg de bijoux ont été découverts. Ce pactole appartiendrait à la «Isabaa» dont la liste des membres s’allonge chaque jour plus. Il représente les pots-de-vin que donnaient des hommes d’affaires aux hommes influents de l’Etat pour bénéficier de leur «baraka». Autrement dit, ces hommes d’affaires payaient en contrepartie des services rendus par des fonctionnaires et cadres qui émettaient des décisions profitant à ces derniers. Selon un communiqué officiel de la justice, l’ex-Dgsn Abdelghani Hamel, les deux ex-ministres Zalène et Ghazi, le sénateur Ali Talbi ainsi qu’une dizaine d’autres personnes sont mis en cause dans ce dossier. A l’ouverture du procès de la famille Hamel, il faut s’attendre à des révélations. Mais à voir toutes ces affaires de corruption et le nombre important de hauts responsables impliqués, il sera difficile sûrement à la justice de tout dévoiler car le puzzle est compliqué et le complot dont a été victime tout un peuple ne trouvera sûrement pas toutes ses réponses dans la salle des pas perdus.

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