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Ils ont moins de 20 ans, ambitieux, ils passent le bac en temps de pandémie

Génération Covid-19

De l'histoire de l'Algérie, l'enjeu du baccalauréat a été «crucial» pour les gouvernements qui se sont succédé. Il aura plongé beaucoup d'entre eux dans la tourmente, emportant avec lui des grosses têtes...

C'est, hier, qu'a été donné le coup d'envoi des épreuves du baccalauréat (bac). Un examen qui, exceptionnellement, a lieu, cette année, à la... rentrée!
637000 candidats ont débuté cet examen dans des conditions particulières. Tous masqués et aseptisés! Ils se devaient de suivre un protocole sanitaire particulier, afin d'éviter que ce rêve ne se transforme en cauchemar. Au stress du bac, il faut ajouter celui du coronavirus. La peur se lisait sur le visage masqué de ces jeunes qui s'apprêtaient à passer l'un des tests les plus importants de leur vie. L'interdiction de se rassembler à l'entrée des établissements n'était pas pour arranger les choses! Ils ne pouvaient s'encourager mutuellement ou comparer les réponses comme cela était de tradition. Mais malgré cette situation peu ordinaire, les élèves semblaient concentrés sur leur objectif qui est ce fameux sésame leur permettant d'entrer à l'université. Un élève, par contre, semblait plus stressé que les autres. Il s'agit du gouvernement Djerad qui passe son premier bac. De l'histoire de l'Algérie, l'enjeu du baccalauréat a été «crucial» pour les gouvernements qui se sont succédé. Il aura plongé beaucoup d'entre eux dans la tourmente, emportant avec lui des grosses têtes du gouvernement. À l'image du bac de 1992, où une fuite massive des sujets est révélée par la presse dès le deuxième jour. Le ministre de l'Education de l'époque, Ali Benmohamed, est contraint à la démission. Des épreuves seront refaites. En 2016, on assiste à un «remake» de ce triste épisode, puisque des sujets de certaines épreuves sont diffusés sur Internet. Des épreuves sont refaites, quelques semaines plus tard, la ministre en poste ne démissionne pas, cette fois- ci. Néanmoins, elle est grandement fragilisée. Elle perd de sa crédibilité, ce qui va jouer en sa défaveur dans la réforme qu'elle tentait d'imposer. Pis encore, ces quatre dernières années le pays est en «black-out» durant la période de cet examen national. L'Internet est coupé, les pertes pour l'économie nationale sont énormes. L'enjeu du baccalauréat est donc gros pour le gouvernement. Surtout qu'il ne cesse de crier qu'il est la cible de «complot» interne qui tente de le faire tomber. Ces «conspirateurs» pourraient alors tenter un nouvel assaut en s'attaquant à la crédibilité de cet examen d'extrême importance. On comprend mieux le visage serré du Premier ministre au coup d'envoi officiel qu'il a donné à partir de Annaba. Il semblait encore plus angoissé que les élèves. Surtout que la crise sanitaire est venue en rajouter une couche! En plus du risque de fraudes et de complots, il faut y ajouter ceux liés au Covid-19. Après l'expérience du BEM, le protocole sanitaire mis en place pour les établissements scolaires sera testé à une plus grande échelle. Plus de 600000 jeunes seront «confinés» dans des salles d'examen pendant cinq jours! On aura une idée claire sur l'efficacité de ce protocole. La prochaine année scolaire est même en jeu. Si le bac se passe dans de bonnes conditions, c'est que le protocole sanitaire est bien «huilé». Dans le cas contraire, il faudra tout revoir, tout en essayant de «circonscrire» une nouvelle vague de ce virus. On aura une idée claire sur la capacité de l'Education nationale à gérer cette situation exceptionnelle, tout comme l'implication des élèves dans le respect des normes que ce virus a contraint de mettre en place. Ce n'est pas un hasard si le chef de l'Exécutif avait annoncé, la semaine dernière, le report de la date de la rentrée jusqu'à ce que la situation sanitaire soit plus claire. Plus que quatre jours de stress donc pour les élèves et le... gouvernement.

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